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VFilO : DataCore virtualise à présent le stockage de fichiers
L’éditeur du système de stockage virtuel SANsymphony ajoute à son offre une solution de NAS virtuel inédite qui permet d’étendre et de fédérer des partages entre plusieurs sites.
DataCore lance vFilO, un nouveau système de stockage virtuel qui sert à partager sur le réseau des données en mode fichiers et en mode objets. Son principe est d’agréger tous les volumes qu’on lui indique – y compris hors site – derrière des volumes virtuels qu’il partage en NFS, SMB ou S3.
« Le système vFilO, qui peut s’installer sur un serveur physique comme en machine virtuelle, sert à créer des points montage qui peuvent englober des nœuds locaux ou situés sur d’autres sites. Ces nœuds sont, soit, des serveurs avec des tiroirs de disques, soit des NAS déjà existants », explique Laurent Ibars, ingénieur système chez DataCore.
« On indique juste à vFilO leur adresse et le mot de passe pour y accéder. Le système indexe ensuite tous les contenus qu’il voit dans un catalogue de métadonnées et l’administrateur n’a plus qu’à créer des vues : là un NAS dont la capacité est étendue avec les disques d’un autre serveur, là un partage qui agglomère depuis différents serveurs tous les fichiers d’un même type, etc. »
Même s’il ne le dit pas directement, le premier avantage que les entreprises trouveront dans vFilO est sa capacité à étendre un NAS Dell EMC Isilon ou NetAPP FAS avec des nœuds de stockage d’appoint, bien meilleur marché que les modules d’extension facturés au prix fort par ces constructeurs.
L’autre avantage immédiat est qu’une entreprise qui dispose de plusieurs sites n’a plus à ouvrir un VPN à chaque fois que les utilisateurs de l’un veulent accéder au stockage de l’autre. Avec vFilO, il devient possible d’utiliser un NAS virtuel permanent, qui fonctionne à cheval entre plusieurs sites.
Répartition de charge, tiering et corbeille automatiques
Mais vFilO apporte surtout des services de plus haut niveau, comme la répartition de charge et le tiering automatique, afin d’optimiser le rapport performances/coût du pool de stockage.
« Le système dispose d’un moteur de télémétrie et de machine learning qui lui permet de déterminer la vitesse des différents nœuds de stockage présents dans son pool. Il place tout seul les données au meilleur endroit, selon des règles définies en amont par l’administrateur. Il écrira par exemple les données les plus chaudes sur des nœuds avec disques SSD et les plus froides dans le cloud », dit Laurent Ibars.
Les règles définies par l’administrateur peuvent aussi servir à gérer les fichiers au fil du temps, selon leur ancienneté, leur taille, ou encore parce que le rythme des accès a baissé.
« VFilO peut automatiquement déplacer les données d’un nœud à l’autre, mais aussi les dédupliquer, les compresser ou encore les chiffrer. Et tout cela à chaud. Nous proposons aussi une fonction de snapshot automatique pour conserver une copie des informations à l'instant T », énumère l’ingénieur système.
VFilO propose même d’accoler une corbeille à chacun des volumes virtuels qu’il partage, de sorte que les utilisateurs puissent récupérer d’eux-mêmes des fichiers effacés par erreur, sans devoir faire intervenir l’équipe IT.
Jusqu’à 40 points d’accès sur 16 sites
Sur le plan technique, vFilO s’installe directement sur le réseau en place, sans imposer de complexité supplémentaire dans sa topologie. Le système fonctionne comme une appliance Linux, en l’occurrence sous CentOS. Il accède aux nœuds de stockage en Parallel NFS, afin d’accélérer les entrées-sorties et tenir compte en temps réel de l’ajout ou du retrait d’un nœud, ce qui lui confère un caractère élastique.
Il faut au minimum installer trois appliances. Les deux premières, redondantes, maintiennent à jour le catalogue des métadonnées, lequel sert d’index à tous les partages virtuels. Ces métadonnées sont par défaut les attributs des fichiers : leurs noms, tailles, droits et dates de création comme de modification. Puisque ces métadonnées servent de base de connaissance pour l’exécution des règles et au partage de volumes virtuels thématiques, l’administrateur peut les agrémenter d’étiquettes sur mesure. « Dans un hôpital, par exemple, on accolera l’étiquette “radio” à toutes les images JPEG qui correspondent à une radiographie », illustre Laurent Ibars.
Toutes les appliance vFilO supplémentaires sont celles qui présentent les partages sur le réseau. Il en faut au moins une et le système en supporte jusqu’à 40, éventuellement réparties sur 16 sites distants.
Pour l’heure, le mode objet S3 n’est géré qu’en back-end, c’est-à-dire que vFilO peut utiliser des zones de stockage accessibles via ce protocole, mais il ne permet pas encore lui-même de partager les contenus qu’il agglomère en S3. Cette fonction doit néanmoins arriver d’ici au début de l’année 2020.
Enfin, vFilO est facturé au nombre de To utilisés. « Si vous disposez dans votre pool de stockage d’un NAS de 1 Po, par exemple, mais que celui-ci n’est occupé qu’à hauteur de 300 To, alors vous ne paierez que pour 300 To. C’est une différence majeure avec SANsymphony, où nous facturons la capacité utilisable », précise ainsi Laurent Ibars.
VFilO complète l’offre des systèmes de stockage virtuel de DataCore, qui édite par ailleurs le SDS SANsymphony, consacré, lui, à la virtualisation du stockage en mode blocs. VfilO et SANsymphony sont deux produits indépendants.