Aruba tente de rattraper Cisco sur les campus avec ses nouveaux switches
Les CX 6300 et 6400 sont pourvus de ports Ethernet plus rapides, compatibles PoE, pour connecter les nouvelles bornes Wi-fi 6 et alimenter les dernières caméras connectées.
Aruba, la filiale de HPE dédiée à l’infrastructure réseau, vient de lancer deux nouvelles gammes de switches, les CX 6300 qui sont empilables et les CX 6400 qui sont modulaires. Le switch CX 6400 peut aussi bien servir pour l’agrégation de réseaux qu’en tant que cœur de réseau. Le CX 6300 est plutôt présenté comme un point d’accès qui fédère les liens directs vers les PC, les serveurs, les bornes sans-fil et les objets connectés.
Chaque boîtier 1U de CX 6300 comprend 24 ou 48 ports réseau, plus quatre connecteur SFP56 pour les interconnecter. Les ports réseau sont tous identiques. Il s’agit, au choix, d’Ethernet classique ou PoE en 1 Gbit/s, d’Ethernet « HPE Smart Rate » pour véhiculer les données à la vitesse de 2,5 et 5 Gbit/s, ou encore de connecteurs optiques SFP+.
Les CX 6400 sont pour leur part des châssis de 7 ou 12 U qui comprennent un module d’administration et des « lames » équivalentes aux CX 6300.
Ces deux équipements se destinent plutôt aux campus, c’est-à-dire sur les sites où les postes clients dominent. En ce qui concerne les datacenters, Aruba oriente plutôt les entreprises vers la gamme 8400, qui fonctionne aussi sous AOS-CX.
AOS-CX 10.4
Ces switches sont livrés avec la toute dernière version 10.4 d’AOS-CX. Celle-ci apporte des nouvelles fonctions comme la segmentation dynamique, qui permet de définir des règles par port Ethernet ou par type de client connecté et qui sert in fine à isoler le trafic des objets connectés (caméras de surveillance...) et celui des invités connectés en Wi-Fi du reste des postes de travail reliés en filaire. Dans le même ordre d’idée AOS-CX inclut désormais directement un dispositif de VPN pour les postes clients distants ou, ce qui techniquement revient au même, de réseaux virtuels VXLAN pour connecter sur le même réseau logique des serveurs situés dans différents datacenters.
AOS-CX est pilotable par plusieurs applications. ClearPass est l’outil qui permet de définir les règles de trafic et d’accès, pour les PC, les appareils mobiles et les objets connectés. Central est le portail d’administration global, qui fonctionne en SaaS. Dans les datacenters, c’est la console d’administration HPE SimpliVity, destinée aux infrastructures hyperconvergées de HPE, qui configure automatiquement les équipements AOS-CX.
Cette nouvelle version 10.4 réunit par ailleurs le moteur Network Analytics Engine (NAE) avec le logiciel NetEdit. NAE est un frameworks qui, à l’aide de requêtes et de scripts, sert à monitorer l’activité, à retrouver l’origine des problèmes éventuels et à envoyer des commandes pour les résoudre. NetEdit, de son côté, est une console graphique web qui centralise les métriques de toute une flotte de switches sous AOS-CX, affiche la topologie réseau et déploie les configurations.
Le défi de s’imposer face à Cisco
Reste à savoir si Aruba parviendra à prendre des parts de marché à Cisco. Ce dernier connaît un certain succès à l’international avec sa gamme Catalyst 9000 pour campus, pilotable depuis la console DNA Center. Selon le bureau d’analystes Dell’Oro Group, les Catalyst 9000, lancés il y a plus de deux ans, auraient permis à Cisco de gagner encore 5 % de parts de marché supplémentaires au premier trimestre de cette année, au détriment de tous les autres fournisseurs, dont Aruba, qui voyaient leurs ventes décliner sur la même période.
L’analyste Brandon Butler, d’IDC, note pour sa part que les entreprises ne sont pas très friandes des solutions qui fonctionnent aussi bien sur campus qu’en datacenters, justement ce que propose AOS-CX. « Le problème des infrastructures réseau qui couvrent les deux domaines est qu’elles imposent dès le départ une réorganisation du personnel technique. D’ordinaire, il y a une équipe réseau dédiée au campus et une autre responsable du datacenter. N’avoir plus qu’une seule interface pour tout contrôler, y compris le réseau des succursales, me semble encore trop avant-gardiste », dit-il.
Parvenir à marquer rapidement les esprits avec une offre attrayante est pourtant essentiel, car c’est en ce moment-même que les cartes du marché sont rebattues. Les entreprises sont en effet en pleine phase de remplacement des équipements, dans le but déployer des nouveautés comme le Wi-Fi 6 et les caméras connectées. D’une part, la nouvelle génération de bornes sans fil nécessite en amont des ports Ethernet plus rapides. D’autre part, les dernières caméras connectées ont besoin d’être reliées à des ports PoE, qui leur fournissent à la fois la connectivité Ethernet et l’alimentation électrique.