viperagp - stock.adobe.com
Entreprises : un tiers des services cloud souscrits seraient inutilisés
La multiplication des recours au cloud sous ses formes hybride, public ou privé, s'accompagne d'une complexité croissante en termes de gestion et de pilotage. Insight estime à un tiers les services cloud inutilisés dans les entreprises. Vivement le FinOps.
Les études sur l'adoption du cloud, de l'intelligence artificielle (IA), de l'analyse de données, etc., font florès. Mais en voici une dont l’un des résultats interroge. Dans son étude « Intelligent Technology Index 2019 », la société Insight s'intéresse aux différentes « technologies intelligentes » adoptées par les directions IT des entreprises européennes, mais aussi les défis auxquels ces technologies les confrontent ainsi que les freins et l'évolution des budgets.
Et cette étude affirme que près d'un tiers des dépenses moyennes des entreprises concerne des services cloud qui ne sont pas utilisés.
L'étude a été réalisée par Coleman Parkes juste avant l'été auprès de 1000 entreprises européennes de 500 salariés et plus, 200 entreprises du Royaume-Uni et 100 dans 8 pays européens (France, Pays-Bas, Allemagne, Italie, Espagne, Suède, Belgique et Autriche).
Analyses avancées et cloud, technologies essentielles
Une des questions posées aux décideurs informatiques européens était : quelles sont les technologies essentielles à leurs prises de décision et à l'élaboration de leur stratégie d'innovation digitale ? Sans surprise, les analyses avancées des données, permises par l'IA, le machine learning, le big data, etc, et le cloud arrivent en tête avec respectivement 46 % et 42 % des réponses. La troisième famille est plus inattendue : 38 % des responsables IT ont cité les technologies immersives, réalité virtuelle et réalité mixte. Devant les appareils et applications mobiles (33 %), le collaboratif (32 %) et l'Internet des objets (31 %).
Un tiers des services inutilisés
C'est au sujet des services cloud que l'étude soulève un point intéressant. Une entreprise européenne investit en moyenne 34 millions d'euros par an dans le cloud, 31,4 millions d'euros pour une entreprise française. L'Index Insight pointe que 30 % de ce montant (32 % pour la France), soit environ 10 millions d'euros, sont dépensés pour des services cloud qui sont inutilisés. Ce qu'Insight qualifie de « gaspillage » serait dû à un « manque de visibilité des services utilisés au niveau du centre de coût, de la charge de travail et des applications », explique le rapport.
Le cloud, univers non fini et dynamique
« En fait, les applications cloud comportent beaucoup de services complémentaires que personne n'exploite. C'est un peu comme les nombreuses fonctionnalités d'un logiciel de présentation, personne ne les utilise toutes, mais chacun choisit celles dont il a besoin », explique Richard Ramos, directeur général France d'Insight. « De plus, le cloud est un univers non fini, de nouveaux services s'ajoutent sans cesse ».
Les fournisseurs de plateformes enrichissent leurs offres et ajoutent des capacités supplémentaires en continu. S'ils proposent des outils de pilotage de la consommation, ces solutions ne répondent pas à la granularité des offres et aux besoins d'analyses de plus en plus fines des utilisateurs. Il y a fort à parier que le prochain buzzword en matière de cloud sera le « FinOps ».