Elastic Storage System 3000, le nouveau NAS d’IBM pour l’IA
Bien plus facile à mettre en œuvre que les Elastic Storage Servers, cette nouvelle baie de stockage NVMe en mode fichiers favorise les traitements avec accès massivement parallèles.
IBM lance une nouvelle appliance de stockage NAS hautement extensible, l’Elastic Storage System 3000. Elle est équipée d’unités NVMe et du système de fichiers Spectrum Scale, descendant de GPFS. L’intérêt de Spectrum Scale est d’être, d’une part, un système de fichiers massivement extensible, puisqu’un volume peut atteindre 512 Po de capacité brute, répartis sur un cluster de 512 nœuds avec chacun 1 Po de disques. Et d’autre part d’être massivement parallèle, puisque chaque nœud répond aux requêtes des serveurs, sans goulet d’étranglement au niveau de la passerelle.
« Le principal concurrent de l’Elastic Storage System 3000 est à chercher dans le catalogue de HPE : il s’agit d’une configuration spécialement préparée par le constructeur à base de serveur Apollo et fonctionnant sous le système de fichiers distribué Matrix de WekaIO », commente Randy Kerns, analyste au bureau Evaluator Group.
Pour les traitements avec accès massivement parallèles
Comme toutes les solutions d’IBM basées sur Spectrum Scale, l’Elastic Storage System 3000 s’adresse aux entreprises impliquées dans la recherche scientifique, qui lancent des analyses de données sur de très grandes échelles.
« De fait, la gamme Isilon de Dell EMC, à laquelle on pense généralement dès qu’il s’agit de choisir une base de comparaison parmi les NAS élastiques, ne concurrence la nouvelle machine d’IBM que dans une certaine mesure, car elle n’est pas capable de paralléliser les accès de ses nœuds avec des commandes Posix », ajoute Randy Kerns.
Selon Steve McDowell, analyste chez Moor Insights and Strategy, l’Elastic Storage System 3000 se place en tête dans les traitements de Machine Learning, juste devant les NAS FlashBlade, de PureStorage. Les deux gammes de produits ont, selon lui, une grande avance sur les performances et la facilité de mise en œuvre par rapport au reste des solutions NAS 100 % Flash.
Steve McDowellAnalyste, Moor Insights and Strategy
« Dans les projets d’intelligence artificielle et de Machine Learning, les entreprises se posent la question de l’élasticité dès le départ : avec quelle taille minimale peuvent-elles commencer et jusqu’où peuvent-elles grimper ? Et, surtout, elles veulent croître tout en bénéficiant du meilleur du meilleur niveau de performances possible. De fait, une solution de stockage dans laquelle on empile simplement des briques bardées de disques NVMe est ici particulièrement adaptée », apprécie Steve McDowell.
Une version NAS du FlashSystem 9150, plus simple que les Elastic Storage Servers
Du point de vue du catalogue d’IBM, l’intérêt de l’Elastic Storage System 3000 est surtout d’être une alternative prête à l’emploi aux Elastic Storage Servers, une gamme de serveurs Power pourvus de tiroirs de disques avec des SSD connectés en SAS et sur lesquels il faut installer manuellement Spectrum Scale.
« Dans le cadre des projets très complexes comme le Machine Learning, le temps de mise en œuvre de configurations de stockage gigantesques et le degré de difficulté à les administrer sont sans doute les deux caractéristiques les plus importantes lorsqu’on évalue une solution. En étant prête à l’emploi, l’appliance Elastic Storage System 3000 ouvre donc le déploiement de projets complexes, comme l’intelligence artificielle, à des entreprises dont les DSI ont des compétences plus modestes », commente Randy Kerns.
L’appliance Elastic Storage System 3000 se compose en l’occurrence de nœuds 2U qu’il suffit d’empiler pour monter en capacité et en performances. Chaque nœud dispose de 12 à 24 SSD NVMe dont la capacité individuelle va de 1,92 à 15,4 To, soit une capacité totale de 23 à 370 To par nœud. Ils disposent aussi d’une connectique leur permettant de délivrer chacun une bande passante de 40 Go/s.
Sur le plan électronique, l’Elastic Storage System 3000 est en réalité une déclinaison de la baie SAN FlashSystem 9150, lancée par IBM l’année dernière. Comme elle, elle est équipée de deux processeurs Xeon Skylake de 14 cœurs chacun, 1,5 To de cache et trois adaptateurs réseaux Infiniband ou Ethernet. La différence entre les deux machines étant que la FlashSystem 9150 fonctionne en mode blocs via des protocoles NVMe-over-fabrics adaptés à leur carte réseau, alors que l’Elastic Storage System 3000 fonctionne en mode fichiers Posix.
D’autres annonces autour de Spectrum Scale
IBM a profité du lancement de l’Elastic Storage System 3000 pour annoncer d’autres évolutions parmi ses offres de stockage. Au premier chef, le constructeur décline son système Spectrum Scale en une version Erasure Code Edition, surtout destinée aux environnements distribués des hyperscalers, alias les géants du cloud public.
Il a aussi mis à jour son logiciel Spectrum Discover qui sert à indexer les données des volumes Spectrum Scale à l’aide de métadonnées, afin de les retrouver plus facilement via un moteur de recherche ou pour les analyser. La nouvelle version de ce logiciel pourra utiliser les sauvegardes générées par le logiciel de backup Spectrum Protect. Notons que Spectrum Discover n’est pas limité aux volumes Spectrum Scale : il est également compatible avec ceux d’Isilon et de NetApp.
Enfin, IBM a revu sa grille de tarifs à la demande. Après douze mois, les utilisateurs pourront désormais annuler leur souscription pour des baies Elastic Storage Server, FlashSystem 91x0 et Storwize V7000 à tout moment et sans payer de pénalité. On ignore si cette offre s’étendra aux Elastic Storage System 3000.