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AWS soutient à son tour le langage de programmation Rust

Comme Microsoft, Google, Mozilla et d’autres fournisseurs importants, AWS a fait le choix d’utiliser et de supporter le langage de programmation système Rust.

AWS a largement contribué au langage de programmation Rust, à tel point que le géant du cloud a décidé de devenir un sponsor officiel.

Depuis la première version stable distribuée, il y a quatre ans, Rust est devenu une alternative viable au C++. Connu pour permettre aux développeurs de développer des applications robustes et à haute performance rapidement, Rust a été adopté comme un langage système par des entreprises telles que Google, Microsoft, Mozilla, Yelp, Dropbox, Cloudfare et AWS.

« Rust est la première véritable alternative au C++ que nous avons vu depuis longtemps », déclare Cameron Purdy, PDG de Xquiz.it, une startup basée dans le Massasuchetts qui développe son propre langage nommé Ecstasy. « Il est conçu pour la conception de systèmes et semble être bien mieux pensé que le C++ pour cela », ajoute-t-il

Robuste et fiable, Rust porte mal son nom

En effet, « Rust devient un langage de programmation système de référence », affirme James Governor, un analyste chez RedMonk.

De son côté, AWS l’a adopté, car les services tels que Lambda, EC2 et S3 en ont besoin pour assurer les performances de certains modules. Par ailleurs, la technologie de virtualisation Firecracker proposée par le géant du cloud est en partie écrite en Rust.

Sans surprise, le parrainage par AWS concerne également le projet infrastructure conduit par la communauté. La société offre également des crédits qui seront utilisés pour effectuer des tests de performance, des pipelines CI/CD ou du stockage d’artefacts dans le cloud AWS, précise-t-elle dans un article sur son blog. D’autres projets open source dont AdoptOpenJDK, Maven Central et le langage Julia bénéficient des mêmes avantages.

« Je pense qu’AWS cherche des occasions d’atténuer les critiques - injustifiées ou non - selon lesquelles bien qu’elle soit une consommatrice et une bienfaitrice des technologies ouvertes, elle n’en est pas moins une productrice ou une partisane communautaire », a déclaré Jeffrey Hammond, un analyste chez Forrester Research. « Des projets comme Coretto, Firecracker et des parrainages à l’instar de celui-ci vont à l’encontre de cette opinion. »

D’après Amazon Web Services, le projet Rust utilise ses services pour :

– Stocker les artefacts tels que les compilateurs, les librairies, les outils et le code source sur S3

– Exécuter des tests de régression avec Crater sur EC2

– Opérer docs.rs, un site Web qui héberge la documentation de tous les packages disponibles depuis le registre central crates.io.

« Il est intéressant de noter qu’AWS a récemment rendu cette approche explicite, mais elle n’est pas la seule », déclare James Governor. « J’ai parlé avec beaucoup de gens intéressés par Rust, mais il semble que cela dépasse maintenant le stade de la curiosité. Microsoft est un autre acteur majeur qui appelle fortement à multiplier les développements basés sur Rust. Ce n’est plus simplement un jouet pour les développeurs qui s’ennuient le week-end. Il devient un langage d’infrastructure », assure-t-il.

La popularité de Rust ne faiblit pas. Cela fait quatre années de suite qu’il est le préféré des développeurs interrogés dans le cadre du sondage Stack Overflow. Sans runtime, ni de récupérateur de mémoire, il fournit des performances supérieures. Il apporte également des règles de sécurité pour la mémoire et les threads, ce qui facilite l’élimination des bugs.

De petits problèmes d’interopérabilité signalés par Microsoft

En juillet, c’est Microsoft qui déclarait qu’elle voyait ce langage comme une alternative sérieuse à C et C++ pour les mêmes raisons. En d’autres mots, « Rust permet aux développeurs de coder des applications robustes et performantes », écrit dans un post de blog Ryan Levick, principal cloud developer dans l’équipe Advocate de Microsoft.

« Nous croyons que Rust change les règles du jeu quand il s’agit d’écrire des systèmes logiciels fiables », ajoute-t-il.

Cependant, l’auteur signale quelques défauts à régler, notamment le manque d’interopérabilité de Rust avec C++ et avec les outils existants de Microsoft.

Selon Holger Mueller, analyste chez Constellation Resarch, la course au leadership sur le marché du cloud repose sur le fait d’attirer des concepteurs pour mettre au point des applications de nouvelle génération qui, bien évidemment, fonctionneront sur les principales plateformes cloud.

« De temps en temps, il y a un nouveau langage de programmation qui attire l’attention des équipes techniques, généralement pour raisons de productivité ou de capacité », affirme-t-il. « C’est le cas de Rust et, par conséquent, les fournisseurs d’IaaS doivent le supporter ».

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