Base de données open source : une tendance forte à relativiser selon Gartner
Une étude conduite par Percona montre que de plus en plus d’utilisateurs emploient des logiciels open source pour la gestion des données, tandis que la plupart des entreprises utilisent plus d’une technologie pour répondre à différents besoins.
Les bases de données open source représentent un segment croissant du marché global des SGBD, mais selon un nouveau sondage, les utilisateurs en exploitent plusieurs suivant leurs besoins et ne considèrent pas qu’un modèle unique – comme celui vanté par Oracle ou MariaDB – soit polyvalent.
L’enquête « Open Source Data Management Software » a été conduite par Percona, un fournisseur basé à Raleigh en Caroline du Nord, qui distribue des versions de plusieurs bases dont PostgreSQL, MySQL et MongoDB.
Selon l’étude menée plus tôt cette année, 92 % des sondés se servent de plusieurs technologies de ce type. 89 % d’entre eux disposent de plus d’une plateforme de base de données. Les déploiements dans le cloud se multiplient également : 50 % des répondants affirment disposer d’au moins un workload dans un cloud public.
« Il est difficile pour une base de données de tout faire correctement, donc la tendance est sans doute d’utiliser la meilleure d’entre elles pour une tâche donnée, plutôt que d’essayer de s’adapter à une seule technologie », a déclaré Matt Yonkovit, responsable de l’expérience client chez Percona.
Matt YankovitResponsable de l'expérience client, Percona.
Les limites d’une étude conduite par un fournisseur
Étant donné que l’étude a été menée par un fournisseur qui prend en charge un certain nombre de ces databases libres, Merv Adrian, analyste en gestion de données chez Gartner, a déclaré que celle-ci pourrait favoriser les partisans du code ouvert. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que l’adoption des bases de données open source n’est pas une tendance réelle, a-t-il dit.
« Gartner reconnaît que l’adoption des logiciels OSDBMS (open source database management software) est une composante croissante et de plus en plus importante du marché des SGBD », affirme Adrian.
Malgré cette tendance de taille, celui-ci reste relativement modeste. Le cabinet d’analyse estime que seulement 261 millions de dollars des 46,1 milliards, engrangés par le secteur du DBMS en 2018, ont été générés par des vendeurs spécialisés dans les OSDBMS. Adrian remarque toutefois que la portée et l’influence de ces logiciels ouverts s’étendent au-delà de leurs revenus.
« Nous pensons que les clients qui paient ces services open source ne représentent que 1 % à 5 % de la base réelle d’utilisateurs », déclare-t-il.
Gartner prépare maintenant son étude concernant le marché des bases de données open source. L’analyste rappelle que dans le cadre du rapport 2019 concernant les DBMS opérationnels (bases de données relationnelles et non relationnelles utilisées pour le traitement traditionnel des transactions commerciales), 42 % des 500 personnes interrogées ne disposent pas encore d’une charte claire concernant l’utilisation de ces technologies libres d’accès.
Environ 21 % des personnes interrogées utilisent des bases de données libres sans support commercial. Dans une enquête séparée basée sur un plus petit nombre d’organisations IT, Gartner a constaté que plus d’un tiers des participants emploient des produits SGBD de ce type dans l’ensemble ou dans la plupart des départements de leur entreprise.
« Les réponses à nos questions dévolues aux types de déploiement montrent que l’utilisation d’une architecture hybride ou uniquement cloud était supérieure à 60 %, un pourcentage légèrement plus élevé que celui obtenu par Percona », note Marv Adrian. « Nous sommes également d’accord sur le fait que les technologies hybrides et multicloud seront essentielles. Les données remontées par le fournisseur révèlent à quel point ces deux enjeux sont déjà importants ».
Marv AdrianAnalyste gestion de données, Gartner
L’interprétation de Percona
Pour M. Yonkovit, la croissance de l’open source dans les entreprises n’est pas une surprise. Alors que les fournisseurs ajoutent de nouvelles fonctionnalités, les clients choisissent la base de données qui convient à une application en particulier, que ce soit sur site ou dans le cloud, que la technologie soit propriétaire ou non, ce qui prouve qu’une seule sorte de base ne répond pas à tous les besoins.
L’enquête menée par la société met toutefois en évidence un certain nombre de griefs à l’égard des logiciels en open source.
Parmi les raisons de ne pas adopter cette tendance, Yonkovit remarque que le manque de soutien arrive en tête de liste chez 46 % des dirigeants et 39 % des non-cadres, toutes tailles d’organisations confondues. De même, 67 % des sondés citent le support 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 comme l’argument le plus convaincant pour lequel ils utilisent des services propriétaires ou des versions managées de systèmes libres. Sans surprise, « la principale raison d’adopter l’open source est la réduction des coûts et le fait d’éviter toute captivité auprès des fournisseurs », conclut le responsable de l’expérience client chez Percona.