Acronis sécurise ses sauvegardes
Investissant dans le cloud, de plus en plus impliqué dans le B2B, Acronis concrétise une tendance du marché, à savoir le rapprochement entre backup et sécurité.
Acronis, qui est connu pour son logiciel grand public True Image, réalise désormais la part la plus importante de son chiffre d’affaires dans le B2B – et c’est appelé à s’accentuer. Acronis a organisé son premier sommet mondial cette semaine à Miami Beach, intitulé Acronis Global Cyber Summit.
Un petit millier de participants se sont déplacés, venant des États-Unis, d’Asie et d’Europe de l’Est notamment. Rappelons qu’Acronis a pour fondateur Serguei Beloussov, scientifique d’origine russe et devenu citoyen de Singapour, qui a créé également Parallels.
Le terme « cyber » est repris désormais dans toutes les offres de l’éditeur. « Ce n’est pas pour faire le buzz. Nous investissons désormais la cybersécurité pour l’intégrer à la protection des données », se défend Alexey Ruslyako. « La sauvegarde traditionnelle, c’est fini », répète à l’envi Serguei Beloussov, actuel PDG d’Acronis - il avait quitté ses fonctions en 2007 pour revenir en 2013. En cela, l’intégration de la sécurité à la protection des données est une vraie tendance observée sur le marché IT, face notamment aux ransomwares, ce qui passe par des partenariats entre éditeurs ou des rachats.
Une importante levée de fonds
Acronis a connu une période difficile en 2015-2016. Si la société de 1500 salariés ne communique pas sur son chiffre d’affaires (elle n’est pas cotée en bourse), elle est désormais en forte croissance (30 % attendu en 2019 selon Acronis). Surtout, elle a levé près de 150 M$ auprès de Goldman Sachs, ce qui valorise la société à 1 Md $. Acronis va investir de plus en plus dans le cloud. De là à être davantage en concurrence avec Veeam ? « Veeam se focalise sur les environnements virtualisés. En ce qui nous concerne, nous protégeons toute sorte d’appareils, qu’il s’agisse de postes de travail, de tablettes ou d’objets connectés », répond Alexey Ruslyako.
Serguei Beloussov dit la même chose d’une autre manière : « Veeam se concentre sur le cœur de l’IT. Sur ce segment, nous sommes effectivement concurrents. Certes, lorsqu’il s’agit de protéger des environnements complexes avec de multiples bases de données et des déploiements de VMware à grande échelle, Veeam est une meilleure solution. Mais à l’extérieur du datacenter, les entreprises ont besoin de nous ».
Acronis décline sa stratégie autour de l’acronyme Sapas pour « Safety, accessibility, privacy, authenticity et security ». Concrètement, celle-ci s’est traduite par la mise à jour et le lancement de nouvelles solutions lors de ce sommet, à savoir Acronis Cyber Infrastructure, Cyber Cloud (ex Data Cloud), Cyber Platform, et enfin une offre globale de (cyber) protection des données (serveurs et postes de travail sur site). Concernant ce dernier point, sur chaque machine, Acronis assure une sauvegarde et une protection intégrée, avec désormais un seul agent. Les différentes fonctions sont activées via une interface unique : sauvegarde, reprise après sinistre, anti-malware, authentification, gestion de patches… Des outils déjà existants, qu’Acronis a améliorés grâce notamment à l’utilisation du Machine Learning (ML).
Attirer les développeurs
Pour les développeurs, et notamment les ISV, Acronis propose Cyber Platform. L’objectif est clairement de faire grandir l’écosystème autour de ses solutions de protection de données. De base, l’éditeur fournit les services de stockage, backup, reprise après sinistre, synchronisation de fichiers, stockage et authentification. Moyennant six API, les développeurs pourront créer leurs propres services de prévention des fuites de données (DLP) ou d’archivage, par exemple.
Cette API ouverte permet également de développer des services de sauvegarde pour des applications tierces en mode SaaS, Salesforce par exemple, ou de protection des données stockées sur d’autres supports, de type AWS S3 entre autres. « Quand un client achète nos solutions, il a ainsi accès à d’autres services fournis par nos partenaires sur une place de marché » , résume Michael Hon-Mong. Si l’on en croit les fournisseurs de services rencontrés par LeMagIT, dont les clients sont plutôt des PME, Acronis répond à une réelle demande.