Microsoft lance officiellement Windows Virtual Desktop
L’éditeur vient d’ouvrir à tous les vannes de son nouveau service Windows Virtual Desktop. De quoi, potentiellement, bousculer le marché du VDI.
Microsoft vient finalement d’ouvrir en grand les vannes de son offre de poste de travail virtuel en mode service (DaaS), Windows Virtual Desktop, un an après son annonce, et à la suite de plusieurs mois de préversion publique.
Pour mémoire, ce service s’appuie sur Azure et propose une version multi-utilisateurs de Windows 10, une caractéristique qui le distingue des autres postes de travail virtuels administrés. Le service est gratuit pour les titulaires d'une licence Windows 10 Enterprise, mais il faut tout de même payer les frais de souscription liés à Azure.
Mark Bowker, analyste senior chez ESG, ne s’attend pas à une adoption massive rapide de l’offre. Toutefois, selon lui, les entreprises vont commencer à l’étudier, cherchant à remplacer des infrastructures VDI existantes : « ceux qui décident qu'ils ne veulent pas investir davantage dans le matériel peuvent considérer Windows Virtual Desktop comme une option viable pour fournir le même niveau d'expérience au poste de travail sans être responsable de l'infrastructure ».
Un éventuel remplaçant du VDI ?
Car pour l’analyste, il y a là une alternative potentielle au VDI, notamment lorsque la connectivité est de bonne qualité. Et il n’est pas le seul de cet avis. Rich Gibbons, analyste de licences chez ITAM Review, estime ainsi que la possibilité de bénéficier des avantages du VDI sur site sans avoir à se soucier de l’infrastructure sous-jacente pourrait séduire nombreuses organisations : « chaque année devait être l'année du VDI, mais cela ne s'est jamais vraiment produit », relève-t-il.
Mais la facilité d'utilisation et la réactivité de Windows Virtual Desktop pourraient s’avérer très attractives : « je n'ai pas senti de différence par rapport à Windows 10 sur mon ordinateur portable », indique ainsi Bruno Lecoq, RSSI chez BeMo, un fournisseur de services managés.
Windows Virtual Desktop peut permettre d’absorber les fluctuations dans l’activité des utilisateurs, ou aider à la reprise d’activité en cas de sinistre. Mais pour Bruno Lecoq, les cabinets comptables, financiers et juridiques pourrait s’y intéresser au-delà de ces cas d’usage : « le principal avantage pour eux est d’avoir accès aux dernières fonctionnalités de Windows et d'Office 365 d'une manière entièrement managée et sécurisée, sans les coûts d'une infrastructure IT supplémentaire ».
Intégrations et fonctionnalités
Les partenariats et intégrations de Microsoft avec des tiers comme Samsung et Citrix font de Windows Virtual Desktop une méthode attrayante de fourniture de poste de travail virtuel. Microsoft et Samsung travaillent ainsi à optimiser DeX pour Windows Virtual Desktop.
Microsoft positionne en outre Windows Virtual Desktop pour travailler main dans la main avec des spécialistes de la virtualisation du poste de travail comme Citrix et VMware, plutôt que contre eux. Ces deux éditeurs, par exemple, prévoient de supporter Windows Virtual Desktop au travers de leurs produits Citrix Workspace et VMware Horizon. Pour Mark Bowker, « bien qu'il y ait une certaine redondance, Windows Virtual Desktop est avant tout un moyen de consommer un poste de travail ou Windows 10, et Citrix et VMware apportent des outils pour administrer, sécuriser et protéger ces environnements de travail ».
De fait, Windows Virtual Desktop propose des fonctionnalités d’administration, mais seulement pour ses propres images. Pour aller plus loin, Mark Bowker estime qu’il faudra encore se tourner vers des outils tiers. Du moins pour un temps. Car Rich Gibbons souligne que « Microsoft est très bon pour sortir des produits qui sont à environ 60 % des fonctionnalités complètes. Mais avec le temps [Microsoft] ajoute des fonctionnalités, et 18 mois plus tard, c'est un produit qui tue ».
Une autre option pour les migrations vers Windows 10
Microsoft a également annoncé la possibilité d'utiliser Windows Virtual Desktop pour virtualiser les postes de travail Windows 7 avec des mises à jour de sécurité étendues jusqu'en janvier 2023. De quoi donner aux services informatiques une option gratuite pour supporter leurs applications patrimoniales dans le cadre de la migration Windows 10.
« Cela montre que Microsoft est heureux de ne pas gagner de l'argent en vendant des ESU sur place si cela signifie faire venir plus de gens dans Azure où ils paieront pour ces coûts de cloud computing », relève Rich Gibbons. Et pour lui, « c'est une façon intelligente d'attirer plus de clients dans le cloud ».