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Sauvegarde : les nouveaux entrants sont plus efficaces, dit Forrester
Selon le dernier rapport Forrester Wave, Rubrik, Cohesity, Druva, Veeam et Commvault répondent mieux aux nouveaux besoins de décontamination et d’ergonomie que les ténors historiques.
Le dernier rapport du cabinet Forrester Research consacré aux solutions de sauvegarde indique que plusieurs nouveaux entrants répondent bien mieux aux problématiques actuelles que les éditeurs historiques.
Selon Forrester, les entreprises recherchent majoritairement ces jours-ci des produits qui, d’une part, décontaminent les sauvegardes avant de les restaurer – en particulier dans le cadre des attaques de ransomwares – et, d’autre part, dont l’administration est beaucoup plus simple.
Dans ces domaines, l’édition Q3 2019 du rapport « The Forrester Wave: Data Resiliency Solutions » indique que les quatre éditeurs les plus efficaces sont Commvault, Veeam, Rubrik et Cohesity. Ces deux derniers, ainsi que Druva, cité un peu plus loin dans le palmarès, apparaissent pour la première fois dans ce radar. Avec Veeam, tous ont émergés en parallèle de la virtualisation et du cloud.
A l’opposé, IBM, Dell EMC ou encore Veritas, qui tenaient le haut du pavé dans l’édition précédente du rapport, parue en 2017, sont désormais considérés comme des outsiders de la sauvegarde.
Trop peu de stratégie, d’ergonomie et de cybersécurité chez les éditeurs historiques
« Manifestement, les pratiques historiques de la sauvegarde ont vécu. Les entreprises sont allées chercher des énergies nouvelles pour repenser la manière de protéger les données. Et elles ont trouvé des acteurs inédits comme Rubrik ou Cohesity », commente Naveen Chhabra, l’analyste de Forrester qui a rédigé ce rapport.
Il indique avoir évalué plusieurs critères pour déterminer les chances de succès de chacun des éditeurs. Parmi ceux-ci, des critères stratégiques : la capacité à commercialiser rapidement les solutions, le nombre et la qualité des partenaires, l’exclusivité de certaines fonctions, ou encore la nature des projets à venir et les sommes investies pour les réaliser.
En 2017, Veritas et Commvault étaient les plus fins stratèges, suivis d’IBM, Actifio, Veeam, Dell EMC et HPE. Cette année, le palmarès se décline ainsi : Rubrik, Commvault, Cohesity, Druva, puis Veritas, ex-aequo avec Actifio, IBM, Micro Focus (qui a entretemps racheté l’activité logicielle de HPE). Enfin, Dell EMC est désormais bon dernier de cette liste.
Naveen Chhabra a aussi comparé la richesse des environnements utilisateurs qui servent à piloter ces solutions. De base, les interfaces des nouveaux entrants se révèlent souvent bien plus ergonomiques que celles des éditeurs historiques. Mais il y a pire : ces derniers ont aussi eu une idée qui, manifestement déplairait beaucoup aux entreprises, à savoir lancer plusieurs nouveaux produits avec de nouvelles fonctions plutôt que les intégrer dans les solutions existantes.
« Les entreprises ne veulent pas jongler avec neuf logiciels différents. Et c’est ce qu’ont très bien compris Cohesity, Rubrik ou, dans une moindre mesure, Druva », illustre l’analyste.
Naveen ChhabraAnalyste, Forrester
Concernant les ransomwares et autres malwares, Naveen Chhabra explique que les entreprises qu’il rencontre sont passées de l’état de détection/prévention à celui de garantir la restauration des données. Le rapport de Forrester attribue ainsi plus de points aux solutions qui assurent aux entreprises que leur dernière ligne de défense sera efficace.
« Il ne s’agit plus de se contenter de faire des sauvegardes prêtes pour faire repartir l’activité après un incident. Il s’agit désormais de savoir montrer ce qui sera récupérable ou non lors de la prochaine crise. Et dans ce domaine, les solutions qui détectent des ransomwares après coup obtiennent moins de point que celles qui les détectent en amont », dit-il.
En 2021, la réutilisation des données et la compatibilité Kubernetes
Selon lui, les problématiques principales ds entreprises changeront encore d’ici à deux ans, date du prochain rapport. Il prédit qu’elles concerneront la réutilisation des données, notamment pour mener des tests et développer des projets applicatifs sur la base d’informations réelles. Il pense aussi que la demande pour des sauvegardes compatibles avec Kubernetes ne cessera de croître.
« Pour l’heure, néanmoins, 80 à 90 % des cas d’usage de la sauvegarde consistent toujours à pouvoir restaurer quelque chose. Et pas spécialement pour des containers, dont l’adoption reste encore faible. Néanmoins, ce sont des domaines fonctionnels que les éditeurs de solutions devraient s’efforcer de couvrir rapidement », suggère Naveen Chhabra.