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Date de péremption : la subtilité rédhibitoire des Chromebooks ?
Chaque appareil peut profiter de six ans et demi de support logiciel, mais pas plus. Et pas à partir de sa date d’achat, mais à partir de celle de son lancement par son constructeur.
Fin août, Dell présentait les deux premiers Chromebooks annoncés comme conçus pour le monde de l’entreprise. Pour mieux faire passer la pilule d’un prix significativement plus élevé que celui des modèles historiquement grand public, ou vantés pour le monde de l’éducation, le constructeur mettait en avant la capacité à intervenir sur les modules de mémoire vive, les supports de stockage, et la batterie, directement. De quoi laisser entrevoir des possibilités de remplacements susceptibles d’allonger l’espérance de vie des terminaux. A moins que celle-ci ne soit fermement définie. Et justement, c’est le cas.
Un nombre croissant d’utilisateurs découvrent, avec mécontentement, que leur Chromebook est assorti d’une date d’expiration. Lorsque celle-ci arrive, la machine en informe son utilisateur, sans véritablement prendre de gants.
Alors certes, comme l’explique Google clairement, il faut comprendre que « les Chromebooks en fin de vie ne reçoivent plus les mises à jour automatiques qui les rendent plus performants, tant au niveau matériel que logiciel ». Mais cela ne s’arrête pas à cela. Dans le détail, il faut aussi compter sur les correctifs de bugs et les mises à jour de sécurité. Toutefois, comme le souligne Google, « vous pouvez toujours utiliser votre Chromebook » après l’échéance, mais sans mises à jour automatiques.
En fait, Google explique « fournir à chaque nouvelle plateforme matérielle 6,5 ans de support pour les mises à jour automatiques ». Et attention à ne pas confondre avec la date d’achat, ni même avec celles de début et de fin de commercialisation !
Google le précise ainsi clairement – au moins sur son site Web ; à voir si les constructeurs et revendeurs se donnent la peine de la même clarté : « si un constructeur lance un appareil sur la base d’une plateforme matérielle vieille d’un an, il recevra 5,5 ans de support pour les mises à jour automatiques ».
Autrement dit, au moment de l’achat, c’est à partir de la date de lancement de plateforme matérielle, sur laquelle est construite l’appareil, qu’il faut compter pour connaître la date de péremption de son Chromebook. Et là, les choses se compliquent.
"Apple, c'est l'obsolescence programmée".
— Alexandre Lenoir (@alex_lenoir) September 30, 2019
Capture d'écran d'un confrère, possesseur d'un Google Chromebook âgé de 5 ans seulement : pic.twitter.com/0tpMvOiLVx
Le Chromebook Lattitude 5400 présenté par Dell fin août peut être configuré avec différents processeurs Intel, pour la plupart lancés au second trimestre 2019, à l’exception des Core i3-8145U et Core i5-8265U, pour lesquels le fondeur indique le troisième trimestre 2018. Pour ajouter à la confusion, le processeur graphique de cette machine, l’UHD Graphics 620, remonte à l’été 2017.
Sur son site Web, tout au long du processus de commande, Dell ne fournit aucune information sur la date d’expiration de son Chromebook pour les mises à jour automatiques. C’est du côté de Google qu’il faut aller chercher cette information. Et là, le géant du Web indique que les nouveaux Chromebook de Dell pourront recevoir des mises à jour automatiques jusqu’à la fin août 2026. Quelle que soit leur date d’achat, donc. Et le fait que ces machines soient présentées comme pensées pour l’entreprise n’y change rien.
Compte tenu de la durée des cycles de renouvellement en entreprise, cette limite ne sera pas forcément rédhibitoire. Mais encore faut-il qu'elle puisse être clairement prise en compte au moment de l'achat. Surtout, elle donne une saveur toute particulière à l'argument en faveur de la maintenance, voire de la mise à niveau matérielle, en toute autonomie.