SaaS : Oracle revoit sa charte graphique et met du Machine Learning dans son OCR
Lors de son évènement annuel, l’éditeur a dit au revoir à son historique rouge vif pour passer à des teintes ocre. Ce changement débarque dans ses applications, qui continuent à être infusées à l’Intelligence Artificielle.
Lors d’OpenWorld 2019, Oracle a fait plusieurs annonces concernant son SaaS.
La première est l’intégration de Enterprise Performance Management (EPM) Cloud avec Supply Chain Management (SCM) Cloud dans un nouveau produit baptisé « Integrated Performance Management and Execution ».
Le résultat est une plate-forme et un modèle de données unifiés pour rapprocher les planifications financières et opérationnelles – que les entreprises gèrent généralement avec des processus distincts. Les clients Oracle qui utilisent déjà, et à la fois EPM Cloud et SCM Cloud, pourront profiter de ces nouvelles fonctionnalités unifiées.
OCR infusée à l’IA
Oracle continue également d’infuser de l’intelligence artificielle dans ses solutions. Dernier exemple en date, présentée à San Francisco cette année, avec Intelligent Document Recognition.
Le logiciel utilise la reconnaissance optique de caractères (OCR) et l’apprentissage statistique (Machine Learning) pour identifier les informations financières et les données clefs dans des formats de documents populaires, comme le PDF.
« Le système apprend. Donc la prochaine fois que vous aurez une facture similaire, il la reconnaîtra automatiquement et la traitera pour vous », explique Rondy Ng, vice-président en charge développement des applications Oracle.
L’outil minimiserait les erreurs et réduirait le temps (et donc l’argent) consacrés à la saisie des données, vante Rondy Ng.
« Nous avons déployé – de manière invisible pour le client – une capacité à base de Machine Learning dans le produit sans que nos clients aient quoi que ce soit à faire pour l’utiliser », se félicite-t-il.
L’un des premiers utilisateurs de cette OCR appliquée aux factures est la ville d’Atlanta – très présente à l’OpenWorld 2019 suite à la migration cette année de ses versions sur site d’E-Business Suite et PeopleSoft au SaaS d’Oracle (ERP, EPM et HCM).
« Avec le cloud, quand les fournisseurs envoient par e-mail un fichier PDF au service [comptabilité fournisseurs], les données de facturation entrent directement dans le système sans que nous ayons à les ressaisir », se réjouit Alfonso Pinan, directeur des services et des systèmes financiers de la ville. « Et pour les fournisseurs qui nous envoient encore une facture papier, il est possible de scanner les documents et le système reconnaît les données ».
Cette OCR infusée à l’IA analyse les documents pour trouver des informations clefs comme les numéros de factures et les montants.
« Environ 70 % des factures arrivent aujourd’hui automatiquement dans le système, l’objectif étant d’atteindre 90 % à 95 % d’ici la fin de l’année. [Car] au fur et à mesure que nous l’utilisons, l’outil devient plus intelligent », espère Alfonso Pinan.
Bien que séduite par cette forme d’informatique cognitive, la ville d’Atlanta n’utilise pas l’assistant numérique d’Oracle dévoilé l’année dernière. Mais, laisse-t-elle entendre, elle le fera certainement un jour (mais pas tout de suite). « C’est un peu trop nouveau », explique Alfonso Pinan. « Et puis on a déjà tellement fait de nouvelles choses récemment que nous allons probablement faire une pause d’un an pour tout assimiler ».
Fini le rouge vif, bonjour le « Redwood »
L’IA infusée est un mouvement stratégique très important pour Oracle dans les applications, mais une annonce, presque aussi importante si ce n’est plus, a aussi retenu l’attention.
Le changement le plus notable et le plus immédiat que les utilisateurs remarqueront est en effet et certainement le nouveau design d’Oracle – baptisée « Redwood ».
Lors de l’OpenWorld, Oracle a expliqué que cette charte graphique – qui repose sur des déclinaisons de marron, de bruns et d’ocre – serait appliquée à tout son portefeuille de logiciels.
Ce nouveau style a été présenté, en avant-première, dans une démo logicielle. « Redwood » était également visible dans les différents éléments de signalisation de l’évènement 2019 et dans des documents marketing.
Selon plusieurs analystes, Oracle était en retard dans la refonte de ses interfaces et de l’expérience utilisateurs.
Son archi-rival, SAP, a par exemple lancé un chantier similaire – baptisé Fiori – en 2013, c’est-à-dire un an après qu’Infor – un autre rival de plus en plus ambitieux mené par de nombreux anciens « Oracliens » – ait créé une agence interne de design (Hook & Loop) et commencé à refondre l’UX de son cloud.
Le changement est majeur pour Oracle, connu depuis de très nombreuses années pour ses bannières et ses logos rouge vif. Certains appelaient même l’éditeur « Big Red » (en comparaison d’IBM, « Big Blue »).