VMware veut gérer ensemble datacenters virtuels et clouds publics
L’éditeur met à jour les outils vRealize, HCX et CloudHealth pour qu’ils fonctionnent en mode cloud hybride.
Pour VMware, clouds publics et datacenters physiques ne feront désormais plus qu’un. Afin de résoudre les défis que pose le cloud hybride, l’éditeur se targue de proposer des logiciels qui gèrent de manière similaire les ressources sur site et en ligne. À cette fin, il a profité de son salon VMworld qui se tenait cette semaine à San Francisco pour dévoiler les mises à jour de ses outils d’administration vRealize, de migration entre formats virtuels HCX et de monitoring CloudHealth.
Historiquement, tous ces outils sont englobés dans la suite VMware Cloud Foundation (VCF), laquelle comprend en plus de l’outillage pour le stockage vSAN et le réseau NSX. Manifestement, VMware entend commercialiser une version réduite de sa suite, appelée VMware Hybrid Cloud Operations et dépourvue de couches NSX et vSAN.
La gamme vRealize pour déployer efficacement en cloud
Dans le détail, vRealize Automation 8.0 – l’outil qui sert à bâtir un portail « self-service » où les équipes n’ont qu’à cliquer sur un bouton pour déployer des ressources virtuelles – est à présent compatible avec les containers. Ce format, plus sommaire que celui des machines virtuelles, est censé faciliter le déploiement d’applications, quel que soit le cloud sous-jacent, puisqu’il évite de tester la compatibilité des couches systèmes d’une VM avec les fonctions d’AWS, d’Azure et autres Google Cloud Platform (GCP).
Il va surtout permettre une meilleure intégration de ces ressources avec des composants cloud tiers qu’utilisent les DevOps. VMware cite Git (gestion des versions), Terraform (configuration des ressources depuis le code des développeurs) et ServiceNow (suivi des incidents). Rappelons par ailleurs que l’intégration de l’orchestrateur de containers Kubernetes dans une future version de vSphere reste la principale actualité de ce VMworld.
Notons que la version de SaaS du logiciel, qui s’appelait jusqu’à présent Cloud Automation Services, est renommée vRealize Automation cloud.
vRealize Operations 8.0 – l’outil qui lance tout seul des actions de maintenance préprogrammées – applique désormais ses règles d’administration automatiques à cheval entre des ressources internes, y compris les infrastructures hyperconvergées basées sur vSAN, et n’importe quel cloud public sur lequel sera disponible le nouveau logiciel SaaS vRealize Operations Cloud.
Ces deux outils sont achetables ensemble dans le nouveau bundle commercial vRealize Suite 2019 qui comprend, en plus, l’outil LifeCycle Manager 8.0. Celui-ci sert à vérifier automatiquement que les projets déployés par vRealize Automation respectent bien les étapes de tests et de validation, quitte à envoyer tout seul des e-mails aux équipes concernées. Il s’assure par ailleurs que les différents composants d’un projet vont bien chercher la dernière version d’une ressource, quitte à piloter vRealize Operations pour le faire.
HCX pour tout rapatrier sous l’égide de vSphere
En ce qui le concerne, le module de réplication/migration de machines virtuelles HCX n’a pas plus de clouds publics en sortie, mais prend en entrée plus de formats, puisqu’il est désormais capable de convertir des VMs issues de clusters KVM (Red Hat…) ou HyperV (Microsoft).
En pratique, HCX motorise pour l’heure a nouvelle interface Console Cloud de l’offre commerciale VMware Cloud on AWS, laquelle vise à déployer sur AWS des machines virtuelles spécifiquement issues d’un cluster vSphere. Même si aucune annonce n’est faite en ce sens, il est permis de supposer que vSphere chapeautera à un moment donné les machines virtuelles de ses concurrents – sans doute au prétexte qu’elles exécutent des containers gérés par Kubernetes – et qu’il deviendra donc possible par son intermédiaire de les migrer vers AWS.
Il se peut aussi que HCX serve à migrer, depuis vSphere, des VMs d’un cloud public à l’autre, convertissant à la volée les formats d’Azure, par exemple, vers ceux de VMware Cloud on AWS, voire vers des machines virtuelles exécutées dans un datacenter physique par AWS.
En somme, alors que les outils de la suite vRealize ont vocation à diffuser les VMs d’un datacenter vSphere vers tous les clouds publics possibles, voire vers d’autres datacenters, HCX servirait à faire exactement l’inverse, à savoir rapatrier toutes les machines virtuelles possibles sous l’autorité de vSphere.
Gestion des coûts, portail applicatif et mesure des performances
Pour le reste, contrairement à ce que son nom marketing, indique, CloudHealth n’est pas un tableau de bord de l’état de santé des ressources, mais sert à contrôler les coûts des différents clouds utilisés. Il montre, là, les ressources encore en ligne alors que plus personne ne les utilise ou, là, les logiciels qui ont été déployés sans respecter les clauses de leur contrat de licence. Pompeusement renommé CloudHealth Hybrid, le logiciel gagne manifestement une petite fonction comparative qui permet d’évaluer sur quel cloud il est le plus pertinent de déployer telles ou telles ressources.
Enfin, selon ce que suggère un communiqué, VMware Hybrid Cloud Operations pourrait intégrer les outils Bitnami (création de portails applicatifs à partir de containers) et Wavefront (mesure des performances des applications). Issus de rachats, ceux-ci ne sont en aucun cas liés à vSphere et fonctionnent naturellement sur tous les clouds publics. Il n’est cependant pas très clair si ces outils seront d’office compris dans le prix de Hybrid Cloud Operations ou s’ils seront achetables en option.
Il n’est d’ailleurs pas non plus dit très clairement si Hybrid Cloud Operations sera bel et bien un produit commercial à part entière. Étant donné la propension des services marketing de VMware à étoffer les annonces dans des communiqués à la précision discutable, il est probable que Hybrid Cloud Operations ne soit qu’une marque publicitaire destinée à épauler les commerciaux de l’éditeur dans l’établissement de devis à la carte, comme le faisait Oracle autrefois.