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VDI : Mark Schmitz, le pilote du virage vers le « tout abonnement » de Citrix
Pour la première fois en 30 ans d'existence, Citrix a nommé un directeur opérationnel en la personne de Mark Schmitz, son directeur des activités commerciales depuis près de trois ans.
Mark Schmitz était auparavant directeur opérationnel de SAP chargé des activités cloud. Il a occupé des fonctions comparables chez Ariba. Son arrivée souligne l’importance que l’éditeur accorde au développement de services comme Workspace et d’autres produits à l’abonnement. Et c’est justement l’une des missions que lui attribue ouvertement David Henshall, PDG de Citrix. Dans sa première interview publique, il discute des priorités de l’entreprise et de la façon dont il espère développer ses produits d’abonnement.
Comment appréhendez-vous votre rôle de directeur opérationnel ?
Mark Schmitz : C’est un rôle intéressant dans le paysage actuel. Je me suis penché sur entreprises technologiques, de fabricants, et d’autres où les gens essaient physiquement d’améliorer les lignes production, et j’ai pris du recul et réfléchi à la façon dont cela fonctionne et influe sur l’organisation technologique.
Nous devons nous concentrer sur la croissance de l’entreprise, la création de nouveaux produits et l’amélioration de l’efficacité de la production. Nous devons veiller à ce que, dans tous les domaines fonctionnels de l’entreprise, chacun s’assure que ses priorités sont harmonisées.
Lorsque l’on aligne un ensemble de priorités sur la gouvernance, il devient crucial d’identifier les domaines qui dévient avant qu’ils ne deviennent un problème important, réduisant ainsi le temps nécessaire pour mettre les choses sur les rails.
Et justement, quelles sont les priorités de Citrix ?
Mark Schmitz : Cela commence par la stratégie macroéconomique globale. Nous nous assurons que notre produit Workspace exécute effectivement les environnements auxquels s’attendent les clients existants et que chaque utilisateur a la possibilité de tirer profit de Workspace pour accroître la productivité, la sécurité, etc. dans son lieu de travail. Et nous décomposons cela en priorités réalisables dans différentes fonctions.
Je ne veux pas hiérarchiser les choses, mais dans les opérations, vous avez les ventes, le service, le marketing, les produits, l’ingénierie, et vous devez comprendre – presque comme dans une chaîne logistique – où chacune de ces différentes composantes joue un rôle dans l’exécution de cette stratégie. Bien sûr, du point de vue du produit, il faut mettre l’accent sur les caractéristiques et les capacités qui permettent d’assurer que Workspace est sécurisé et disponible en permanence sur n’importe quel appareil.
Et en même temps, une fois que le client s’est engagé dans ce que nous créons, comment nous assurons-nous que le délai de création de valeur soit pour lui aussi réduit que possible ? Citrix est aujourd’hui sur cette voie, et nous devons nous assurer que l’expérience est une priorité au même titre que le produit lui-même.
Et puis, vient la question d’outils suffisamment souples et agiles pour nous permettre de changer à la vitesse du marché, qui est, je pense que nous sommes tous d’accord, relativement rapide.
Quel est votre objectif pour les produits Citrix proposés à l’abonnement, à court et moyen terme ?
Mark Schmitz : Ce sera ma troisième transformation vers l’abonnement. La première a eu lieu chez Ariba, qui a été un pionnier dans le monde de l’abonnement, principalement parce que nous étions une petite entreprise et que nous devions concentrer nos investissements dans un modèle plus durable qui s’est avéré être l’abonnement.
Lorsque nous avons été rachetés par SAP, la priorité a été de savoir comment séduire les clients existants, habitués à la logique de la maintenance pour leurs déploiements sur site, à ces domaines d’activité que SAP avait acquis. Et avec cela est venu le modèle de l’abonnement.
Et franchement, maintenant, mon objectif est d’apporter cette double expérience à Citrix, où l’abonnement est déjà un modèle économique. Mais c’est aussi le modèle sur la base duquel la plupart des entreprises cherchent à acquérir leurs ressources technologiques. Elles veulent l’appréhender dans une logique opérationnelle. Il y a donc un objectif financier, qui consiste faire passer l’entreprise à un modèle d’exploitation par abonnement afin que nos résultats financiers soient plus prévisibles et, franchement, plus stables.
Je crois que nous avons vraiment jeté des bases solides pour ce pilier particulier. Mais du point de vue du client, mon objectif est de faire des services et des produits à l’abonnement Citrix qui apportent une valeur croissante au fil du temps, car nous continuons à leur apporter des innovations réellement utilisables.
Et je pense que dans le monde de l’abonnement, l’objectif ultime est de s’assurer que l’innovation apportée peut réellement être mise en œuvre en temps réel. Bien entendu, cela implique que le client passe de son environnement sur site à nos environnements cloud.
Comment appréhendez-vous les relations de Citrix avec les autres éditeurs ?
Mark Schmitz : Les fournisseurs avec lesquels nous collaborons dans l’industrie n’ont qu’une ligne, à savoir le cloud, que vous preniez Google, IBM, AWS, Microsoft ou qui que ce soit d’autre. Je ne crois pas vraiment que quelqu’un va s’adresser à un seul fournisseur pour lui confier tous ses traitements. Je crois qu’au fur et à mesure que ces fournisseurs se différencieront, ils deviendront plus porteurs de valeur pour certains traitements spécifiques.
De notre côté, nous voulons nous assurer que l’approche multicloud n’a pas d’impact sur l’expérience des utilisateurs. Il s’agit de s’assurer que l’expérience de l’utilisateur final n’est pas altérée par les choix d’infrastructure sous-jacente, par le fournisseur de services cloud choisi par le client ou par son approche multicloud. Nous ne voulons pas décider dans quel nuage vous mettez vos traitements. Nous voulons être, par essence, l’interface unique qui permet à l’expérience utilisateur d’être ininterrompue, quelle que soit l’approche multicloud.
Je ne veux pas qu’un utilisateur ait à chercher dans plusieurs endroits, au sein de son environnement d’exploitation, son poste de travail, ou son espace de travail numérique, pour accéder à ce dont il a besoin pour faire son travail. Je veux m’assurer que l’expérience est considérablement simplifiée, qu’il n’y a qu’un seul endroit où aller, peu importe les applications que l’on essaie d’atteindre.
Un nombre important d’applications patrimoniales ne disparaîtront pas. Mais je pense que nous constituons l’intermédiaire par lequel toutes les plates-formes et technologies peuvent être consolidées et apportées à l’utilisateur final dans un format très simple qui n’exige pas de lui qu’il comprenne où cette application ou solution est hébergée ni d’où elle lui est fournie.