Citrix vient chasser sur les terres des spécialistes de la performance applicative
L’éditeur étend le périmètre d’application de ses algorithmes d’apprentissage automatique et de ses capacités analytiques à la quantification de la qualité de l’expérience utilisateur.
Il y a deux ans, Citrix présentait Analytics, un socle d’analyse comportementale basé sur l’apprentissage automatique. Initialement, l’éditeur misait sur un domaine d’application : la sécurité. Le service avait vocation à générer des alertes en cas d’apparition d’anomalies, mais aussi de forcer l’application de stratégies définies par les administrateurs. Aujourd’hui, Citrix va plus loin.
L’éditeur vient de profiter de Synergy, sa conférence utilisateurs annuelle, qui se déroule actuellement à Atlanta, pour annoncer l’application de ces services analytiques à la gestion des performances applicatives ou, pour reprendre la terminologie retenue, quantifier la qualité de l’expérience utilisateur.
Il s’agit en fait d’alimenter le socle analytique de données par Citrix Director et HDX Insights – lequel se trouve ainsi une nouvelle jeunesse depuis son lancement en 2013, après une intégration avec Director qui aura attendu 2016.
Jeroen van RotterdamVP exécutif Citrix
Jeroen van Rotterdam, vice-président exécutif de Citrix en charge de l’ingénierie, souligne la qualité des données accessibles au socle analytique : « nous sommes dans le réseau, avec ADC, et nous disposons des clés pour déchiffrer le trafic, nous avons donc une connaissance très fine de ce qui s’y passe dans le réseau, jusqu’aux couches les plus basses ».
Mais il faut ajouter à cela les apports du rachat de Cedexis, début 2018. Là, Jeroen van Rotterdam revendique la collecte de « plus de deux milliards de points de données par jour ; nous avons quasiment une connaissance en temps réel dans les performances » de la connectivité.
Avec cette annonce, Citrix s’engage sur une voie qui rappelle celle empruntée déjà par VMware avec vRealize Operations. Mais l’éditeur pose une nouvelle fois la question de ses relations avec ses partenaires, à commencer par EG Innovations, Liquidware Labs, ou encore Lakeside Software. En 2011, Citrix avait d’ailleurs conclu un accord commercial avec ce dernier.
Jeroen van Rotterdam ne s’étend pas expressément sur le cas de ces trois éditeurs. Mais il souligne qu’Analytics peut pousser ses conclusions et observations à des outils tiers de gestion des performances applicatives, comme Splunk, par exemple : « nous ne cherchons pas à garder ces données pour nous seuls ».
Sur le fond, l’approche n’est pas nouvelle. Déjà en 2011, Mark Templeton, alors Pdg de Citrix, l’expliquait dans nos colonnes : il s’agit d’offrir nativement les fonctionnalités recherchées par la plupart des clients, laissant les niches ou les besoins avancés à des partenaires. Et cela ne manque pas de résonner avec les propos de David Henshall, en ouverture de cette édition 2019 de Synergy, pour qui trop de fonctionnalités peut nuire à l’implication de la majorité des utilisateurs et, en définitive, à leur productivité.