Roman Milert - Fotolia
Cohesity s’active pour sauvegarder NoSQL, SaaS et containers
Le fournisseur de stockage secondaire estime que les entreprises auront bientôt besoin de protéger les données dans ces trois domaines. Pour anticiper cette demande, il rachète Imanis Data et lance de nouveaux développements.
Cohesity, la star montante du stockage secondaire en NAS et objet, poursuit sa stratégie d’enrichissement tous azimuts de sa plateforme. Annonçant cette semaine son tout premier rachat, celui d’Imanis Data, un spécialiste de la sauvegarde des données NoSQL, le fournisseur entend prendre les devants sur des fonctions qui deviendront essentielles dans un an.
« Nous avons évalués les défis IT à venir pour les entreprises et avons constaté trois choses : d’ici à 2020, 96 % des entreprises utiliseront au moins une base de données distribuée, 70 % des logiciels en SaaS et 50 % des containers. Or, dans ces trois domaines, la sauvegarde est aujourd’hui négligée, parce qu’on imagine que chacun de ses systèmes s’occupe tout seul de protéger les données. Il n’y a rien de plus faux », explique au MagIT Christophe Lambert, directeur EMEA de l’ingénierie et des projets stratégiques chez Cohesity.
« Les entreprises vont au contraire rapidement se rendre compte qu’une sauvegarde est indispensable pour récupérer les informations que les utilisateurs effacent régulièrement par erreur. Nous avons donc décidé de prendre les devants et d’offrir des moyens de résoudre chacune de ces problématiques. »
Intégration d’Imanis Data à DataProtect d’ici à la fin de cette année
Cohesity se targue d’avoir mobilisé ses ingénieurs pour développer des solutions autour des applications SaaS et des containers. Pour la prise en charge des bases de données distribuées, il était en revanche plus simple de racheter Imanis.
« Imanis a une très forte notoriété dans la sauvegarde des solutions basées sur le système de stockage HDFS. De plus, nous les rencontrions systématiquement sur les projets Hadoop, MongoDB, Cassandra, CouchBase et autres HortonWorks ou Cloudera. Il nous semblait donc pertinent de les intégrer à notre portefeuille de fonctions de sauvegardes », indique Christophe Lambert en rappelant que DataProtect, le logiciel de sauvegarde de Cohesity, prend déjà en charge les snapshots des bases de données SQL (Oracle, en particulier), ainsi que ceux des machines virtuelles VMware comme Hyper-V.
Précisons que ce rachat a lieu un an après celui de Datos IO – un concurrent d’Imanis – par Rubrik – le concurrent de Cohesity.
Pour l’heure, Imanis Data est déjà disponible depuis le store applicatif de Cohesity afin d’être directement installé sur le cluster de serveurs que le système DataPlatform transforme en pool de stockage secondaire. Rappelons en effet que la récente version 6.3 de ce système supporte l’exécution d’applications depuis les serveurs sur lesquels il s’exécute.
Imanis Data se lance encore dans un environnement autonome après que l’on a cliqué sur son icône depuis la console de DataPlatform. Mais à terme - Christophe Lambert parle de cette année - le logiciel devrait être intégré dans l’interface de DataProtect. Il fonctionnera dès lors exactement comme un backup d’instance Oracle ou VMware/Hyper-V : il n’y aura pas besoin d’installer un agent sur le serveur à sauvegarder, il suffira d’indiquer son nom de domaine pour que le logiciel utilise les routines de snapshot/réplication internes des environnements de données.
Des développements internes pour sauvegarder les applications SaaS et les containers
Concernant les applications SaaS, Cohesity intègre petit à petit dans DataProtect des liens vers les API des principaux fournisseurs des applications en ligne. A date, le fournisseur saurait déjà sauvegarder les données de tous les services SaaS hébergés dans le cloud de Google, celles d’Office 365 et, dernièrement, toutes celles stockées sur le l’espace de stockage en ligne OneDrive de Microsoft. Des connecteurs pour d’autres services cloud devraient arriver régulièrement d’ici à la fin de l’année et seront intégrés au fil des mises à jour à DataProtect.
Quant aux containers, Cohesity développe un système qui doit s’interfacer avec Kubernetes pour prendre en photo à un instant T les containers et leurs données. Le dispositif serait similaire à la sauvegarde des machines virtuelles, puisqu’il reviendrait à stocker un snapshot des instances virtuelles sur l’espace géré par DataPlatform. Cohesity prévoit d’ailleurs de la même manière d’effectuer des snapshots complets de temps en temps et de les compléter régulièrement avec des sauvegardes incrémentales.
« La sauvegarde des containers va devenir de plus en plus intéressante car nous avons constaté que les entreprises s’en servent plus souvent comme des alternatives aux machines virtuelles de production, plutôt que comme des instances mises momentanément en ligne par les développeurs. Il y a donc un vrai enjeu de continuité d’activité », dit Christophe Lambert.
En revanche, Cohesity doit encore réfléchir aux options de restauration. En effet, dans le cadre d’une continuité ou d’une reprise d’activité, DataProtect permet de réinstaller les données sauvegardées sur d’autres serveurs, voir sur des ressources en cloud public. Néanmoins, s’agissant des containers, encore faut-il que le bon système d’exploitation existe sur la cible pour les exécuter.
« Nous devons évaluer les possibilités et les moyens de redéployer un Linux avec des containers. Néanmoins, notre stratégie est d’être 100 % compatible avec Kubernetes. A ce stade, nous excluons donc de passer par des rouages OpenStack pour restaurer automatiquement les applications dans des machines virtuelles », dit Christophe Lambert.