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MongoDB s’arme mieux pour le mobile et l’Edge Computing
MongoDB rachète la société Realm qui édite une base de données open source spécialisée dans les environnements mobiles et déconnectés.
MongoDB plus loin dans la mobilité. Le spécialiste du NoSQL a annoncé le rachat de la société Realm, éditeur d’une base de données open source dédiée aux environnements embarqués et mobiles. Le montant de l’acquisition est évalué à 39 millions de dollars en numéraire. La transaction devrait être finalisée dans les prochains mois.
Realm positionne sa technologie comme étant d'abord déconnecté et donc adaptée aux applications mobiles qui doivent s'exécuter avec des données en local, lorsqu'aucune connexion n'est disponible. Il s’agit en fait d’une alternative aux bases de données mobiles comme SQLite par exemple. Elle supporte Java, Swift, Objective-C, .NET et JavaScript – ce qui couvre la grande majorité des applications mobiles.
« Les bases de données mobiles avec une empreinte apportent aussi des performances cohérentes et un mode de synchronisation fiable aux utilisateurs déconnectés ou ceux évoluant dans des environnements où les connexions sont aléatoires », commente Doug Henschen, analyste chez Constellation Research. Tout en rappelant que la mobilité est devenue un mode d’interaction très courant.
La base de données de Realm est en fait intégrée directement au sein des applications sur les terminaux. Selon l’éditeur, elle est utilisée par plus de 100 000 développeurs et a été téléchargée 2 milliards de fois.
Realm propose également une plateforme de synchronisation de données edge vers le cloud et des outils de développement. Il existe plusieurs options de licences en fonction du type de déploiement, avec une proposition d'abonnements au support. La société compte 350 clients payants, dont Amazon, Google, Starbucks et Netflix.
MongoDB et la mobilité
Pour le moment, MongoDB prévoit de poursuivre ses investissements dans la technologie de Realm et compte intégrer cette dernière à ses bases de données open source.
Néanmoins, ses capacités s’intègrent parfaitement à la base cloud de la société Atlas ainsi qu’à la plateforme serverless Stitch, assure le groupe. Surtout si, en juin 2018, MongoDB avait déjà présenté une version allégée de sa base de données taillée sur mesure pour les terminaux mobiles, le rachat de Realm lui confère des capacités de base de données mobiles bien plus spécifiques ainsi qu’une base d’utilisateurs dédiés – et ce à un prix relativement modique.
« Nous ne présenterons pas de modifications incompatibles avec l’existant », a promis Eliot Horowitz, le CTO de MongoDB, dans un article de blog. « Les développeurs doivent conserver leur expérience et avoir accès à de nouvelles façons (facultatives) de travailler avec des données. »
La collecte et les échanges de données augmentent en volume en fonction des avancées technologiques opérées sur les processeurs. Et cela ne va pas s’arrêter, explique Curt Monash, fondateur de Monash Research. La nécessité d’avoir à gérer les données en bordure reste constante avec le temps, selon lui.
« Une grande partie des données, les plus critiques, peuvent être gérées sur des serveurs. Mais une grande partie de ce qui ne l’est pas se trouve dans des fichiers et vous n'avez pas besoin d’un outillage sophistiqué. Certaines données ne peuvent être classées dans aucune catégorie. La technologie permettant de gérer de telles données n'est pas une catégorie de niche, mais une catégorie clé », continue le spécialiste.
Si les plans en matière d’intégration devraient se préciser en juin, lors de MongoDB World, on peut s'attendre à ce que les produits restent distincts. Toutefois, ce qui est plus probable, c’est que MongoDB permette des échanges de documents JSON et BSON et d’exploiter une couche de sécurité commune, commente Curt Monash. « Vous pouvez également vous attendre à ce que les outils de gestion et de développement coexistent se façon harmonieuse », pense-t-il.