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SSD 9300 NVMe : le disque de Micron si rapide qu’il sature le bus des serveurs
Avec des débits de 3,5 Go/s, le dernier SSD de Micron atteint la vitesse limite des bus PCIe 3.0 4x en NVMe. Il offre accessoirement la capacité record de 15 To.
Un SSD de 15 To qui fonctionne à la vitesse maximale de l’interface PCIe sur laquelle il est connecté. Telle est la promesse du dernier disque dur 2,5 pouces 9300 de Micron, une unité NVMe au format U.2 qui apporte aux serveurs une vitesse de 3,5 Go/s en lecture comme en écriture. Avec des temps de latence de 86 microsecondes pour les accès en lecture et seulement 11 pour ceux en écriture (car l’unité dispose d’une RAM qui fait office de cache), le 9300 PRO affiche respectivement 850.000 et 310.000 IOPS.
Comparativement, les meilleurs disques SSD connectés en SATA plafonnent à 550 Mo/s, avec 98.000 IOPS en lecture et environ 70.000 IOPS en écriture.
« Bien évidemment, ce disque servira d’abord les besoins en performances des bases de données. Cependant, parmi les clients qui en ont déjà passé commande se trouvent de grands fournisseurs de Cloud public ainsi que des utilisateurs de Ceph, le système de stockage SDS (Software Defined Storage) qui permet de partager un volume de plusieurs dizaines de To à partir des disques d’un cluster de serveurs. Nous avons aussi été approchés par des utilisateurs de VMware, puisque le système de stockage VSAN prend en charge les disques NVMe pour son cache », explique Nicolas Maigne, en charge du stockage d’entreprise chez Micron Technology.
Selon lui, le principal avantage pratique d’utiliser des disques aussi rapides et de quasiment parvenir à paralléliser les accès en lecture et écriture dans les processus d’ETL, où le stockage sert de passe-plat entre différentes couches applicatives.
Un tiers plus dense et plus économique en énergie que le modèle précédent
Micron propose six versions du 9300. Les modèles « Pro », en 3,84, 7,68 et 16,36 To de capacité, supportent une écriture entière du disque par jour pendant cinq ans. Les modèles Max, en 3,2, 6,4 et 12,8 To, supportent trois écritures.
En termes d’énergie, les 9300 sont 28% plus économiques que leurs prédécesseurs, la série 9200, grâce à l’utilisation de NAND 3D TLC gravées sur 64 couches au lieu de 32 et qui sont 33% plus denses. Au total, Micron affirme que les lectures intensives consommeraient jusqu’à 14 watts et les écritures jusqu’à 21 watts.
Autre nouveauté par rapport à la version précédente, le disque peut désormais être découpé en 32 unités logiques. Le terme consacré dans la terminologie NVMe est « namespace » ; il est l’équivalent des LUN en SCSI.
On trouve également une fonction que Micron appelle la Flexcapacity. « Il s’agit tout simplement de réduire l’espace disponible pour les volumes, de sorte à utiliser les cellules restantes pour augmenter la durée de vie du disque. Cette possibilité nous a été demandée par nos clients car elle est simple à définir une bonne fois pour toutes à l’installation, comparé à l’administration de règles de stockage qu’il faudrait maintenir », indique Nicolas Maigne.
Autant de NVMe que de SSD en SAS/SATA dès cette année
D’après Nicolas Maigne, les ventes de disques SSD au format NVMe devraient égaler cette année celles des disques SSD au format SATA/SAS. Micron prédit plus précisément qu’il se vendra en 2019 l’équivalent de 32 Eo (Exaoctets) en NVMe contre 30 Eo sur la connectique habituelle. En particulier, les tarifs devraient désormais être les mêmes entre les modèles NVMe et SAS/SATA. Cela dit, Micron n’a pas été en mesure de nous communiquer les tarifs du 9300.
Micron mise beaucoup sur cette évolution du marché pour rester compétitif. Le constructeur est actuellement le No 3 des composants mémoire (NAND compris), avec 21% des ventes, face à Samsung (44,8%) et SK Hynix (28,7%).
On attend surtout du constructeur qu’il commercialise lui aussi des barrettes 3D XPoint, équivalentes aux Optane DC PMEM d’Intel, puisque les deux fabricants ont développé la technologie ensemble. Selon nos sources, celles-ci ne sortiraient pas avant la fin de l’année.