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Le cloud public pèsera 214 milliards en 2019
Gartner prédit aux services cloud une croissance annuelle de 17,5 % dans le monde. La plus belle performance sera celle de l’IaaS, même si Gartner n’est pas très enthousiaste quant à son avenir en France.
Quelques 214,3 milliards de dollars, soit 32 milliards de plus qu’en 2018. C’est le chiffre d’affaires global que devraient engendrer en 2019 les acteurs du cloud public selon Gartner. Comme l’année précédente, la plus grande partie de ces résultats sera réalisée par les éditeurs d’applications SaaS (94,8 Md$,) et par les services fonctionnels (49,3 Md$), parmi lesquels les moteurs de recherche et autres moyens de paiement en ligne. Selon le bureau d’étude, ils devraient atteindre respectivement 143,7 Md$ et 61,1 Md$ d’ici à 2022.
En ce qui concerne la France, les applications SaaS et les services fonctionnels dominent tout autant le cloud public français, avec des prévisions de 2,92 Md$ et 1,38 Md$ respectivement. Gartner prévoit qu’ils représenteront 4,38 Md$ et 1,68 Md$ en 2022.
L’IaaS public explose, sauf en France
Bien que troisième dans le palmarès avec une prévision de 38,9 Md$ de CA, l’activité IaaS, qui comprend Amazon AWS, Microsoft Azure, Google GCE et autres, est celle qui doit connaître la plus forte augmentation : +27,5 % par rapport à l’année dernière. Ce qui n’est guère étonnant puisque ce sont sur ces solutions de machines virtuelles en ligne que reposent tous les autres services de cloud public.
« Selon nous, plus aucun éditeur ou prestataire n’imagine vendre ses produits ou ses services sans passer d’abord par le cloud », explique Sid Nag, le responsable des études chez Gartner. Il anticipe même que d’ici à la fin de l’année un tiers des fournisseurs ne vendront plus leurs productions que depuis des VM en cloud. De fait, le marché des IaaS publics devrait même pratiquement doubler d’ici à 2022, avec une prévision mondiale de 76,6 Md$.
En France, l’IaaS doit générer 1,38 Md$ en 2019, mais devrait ensuite souffrir d’une dynamique bien plus faible que la tendance mondiale. En effet, Gartner imagine que cette activité ne devrait augmenter que d’environ 25% d’ici à 2022 pour atteindre 1,68 Md$. Une analyse qui contredit l’élan donné par l’installation toute récente des grands acteurs du cloud sur le territoire et par la montée en puissance de Marseille comme relai international. Néanmoins, cela en dit long sur les efforts que la France doit encore fournir pour convaincre la communauté internationale de sa capacité à favoriser les implantations de grands datacenters.
PaaS et services de gouvernance s’alignent sur la croissance des applications SaaS
Enfin, les plateformes PaaS qui offrent des fonctions en ligne utilisables par les développeurs (bases de données, bibliothèques de programmation...) doivent totaliser 49,3 Md$ et celles de gouvernance (gestion de ressources en ligne, portails d’authentification...) 12,2 Md$.
A l’instar des applications SaaS avec les lesquelles elles vont de pair, ces deux activités devraient augmenter d’environ 50 % d’ici à 2022 pour arriver respectivement à 31,8 et 17,9 Md$.
Même constat en France où le secteur du PaaS pèsera 0,52 Md$ en 2019, puis 0,73 Md$ en 2022. Celui des services de gouvernance arrivera à un CA de 0,37 Md$ cette année pour atteindre 0,55 Md$ dans trois ans.
1/5ème à près d’un tiers des investissements cloud iront dans l’accompagnement
« Avec un CA global estimé à 331,2 Md$ en 2022, le cloud public pèsera dans trois ans trois fois plus que l’ensemble des services IT », conclut Sid Nag. Il précise toutefois que, à l’heure actuelle, 19 % des budgets accordés au cloud par les entreprises sont en pratique investis non pas dans des ressources en ligne, mais dans de l’accompagnement. Il cite le consulting, l’intégration, la migration ou encore l’infogérance des ressources. « D’ici à 2022, ce taux devrait passer à 28 % », ajoute-t-il.