Weavy : avec son nouveau CRM, Divalto peut commencer à chasser sur les terres de Salesforce
Le Français Divalto, en forte croissance, peut désormais se targuer d'avoir un CRM complet à son catalogue. Avec Swing Mobility, il avait déjà une brique mobile, mais celle-ci était dédiée à la prise de commande et aux comptes rendus d'interventions terrain. Weavy passe à la vitesse supérieure.
Après deux ans de R&D et un développement repris à partir d'une feuille blanche (mais avec les compétences et l'expérience de Swing Mobility et d'un autre rachat, RBS Moby), Divalto sort cette semaine "Weavy", son premier CRM de bout en bout.
L'application mobile est toujours là, mais Weavy propose en plus une UI adaptée au poste de travail pour les « sédentaires » en back-end (via le navigateur - pur SaaS oblige) et un portail de service à intégrer sur le site du client ou son extranet (dans une optique B2B2C).
Cette annonce marque une étape importante dans l'évolution de Divalto.
Aider des clients qui vendent de plus en plus de services numériques
L'éditeur possède en effet à présent une offre on ne peut plus claire, qui marche sur deux jambes : l'ERP Infinity et le CRM Weavy (qui prend même le relais de la marque Swing Mobility).
« Notre solution devait évoluer avec le rôle des commerciaux qui, avec la transformation numérique des entreprises, vendent de plus en plus des services récurrents. Ils deviennent en quelques sortes des architectes », résume Jérémy Grégoire, Directeur Marketing de Divalto, lors de la présentation de ce nouveau CRM.
Le responsable prend l'exemple d'un industriel (Sineu Graff), client de Divalto, qui fabrique entre autre des poubelles connectées pour les collectivités locales. Grâce à un capteur, celui-ci est capable de vendre de l'information à ses clients. Telle poubelle est-elle vide ou pleine ? Faut-il organiser une tournée de collecte une fois par jour ou moins ?
D'un point de vue technique, l'industriel a pris en charge toute la partie technique de l'Internet des Objets (Sigfox, traitement de la donnée, etc.) et envoie l'information raffinée dans Weavy pour gérer les interventions.
« Depuis, ils gagnent 100 % de leurs appels d'offre », se réjouit Thierry Meynle, président de Divalto.
Automatisation des forces de vente, Field Services et Studio de développement
Weavy est également structuré en deux parties : une dédiée à l'automatisation des forces de vente (SFA) et une pour les interventions terrain (Field Services).
Techniquement, Weavy est « multi OS » (Windows, Android, iOS). Eric Volle, Directeur Marché CRM, le présente par ailleurs comme « multi-sources » - c'est à dire interfaçable via des APIs avec tous les grands ERP du marché (SAP, Oracle, Cegid, Infor, Sage, etc.) ou des sources IoT - et multi applications tierces (Sarbacane, GetQuanty, etc.) pour l'intégrer avec, par exemple, des outils d'automatisation marketing.
En complément, Divalto propose un studio pour personnaliser des champs et pousser le paramétrage en cas de besoin. Le tout se fait en low code - no code.
Il n'est en revanche pas question de faire du spécifique et de toucher au code (en C#) de la solution.
Un CRM SaaS indépendant des IaaS
Côté hébergement, Divalto ne propose pas d'option sur site, « même si techniquement rien ne l'empêche », dixit le Directeur Général Jérome Virey. Car l'éditeur suit une stratégie historique d'indépendance technique tracée par son fondateur, il y a plus de 25 ans. Depuis sa création, il met un point d'honneur à ne pas dépendre - ou le moins possible - de ses partenaires, dont ceux qui lui permettent de construire son cloud.
En clair, Divalto a des accords avec Diatem et IBM Cloud (Softlayer) sur le IaaS mais il n'utilise pas de services PaaS qui le rendraient captif.
Un de ses grands défis à venir sera d'ailleurs de renouveler cette stratégie exigeante dans le Machine Learning.
Weavy sur les terres de Salesforce
Parmi les clients beta testeurs de Weavy, Divalto cite Socomec, un groupe alsacien spécialiste de l'énergie basse tension (interrupteurs-fusibles, commutateurs, coupe-circuit, onduleurs solaires, et logiciels de supervision).
Le choix de ce client témoin n'est pas un hasard. Présent dans 25 pays avec 500 techniciens dans le monde, Socomec était sous Salesforce. Mais l'entreprise n'aurait pas trouvé son bonheur chez l'Américain pour ses exigences de Field Management.
« Salesforce est un acteur généraliste. Nous, nous sommes spécialisés par métier avec des offres plus packagées... ce qui est aussi une économie d'argent », explique Jérémy Grégoire, sans dénigrer son concurrent. « Il y a aussi une question de taille. Notre taille "humaine" fait que sur certains dossiers, nous pouvons échanger en direct avec le client ».
Un éditeur en forte croissance, mais discret sur ses objectifs dans le CRM
Divalto reste en revanche discret sur les objectifs chiffrés qu'il se donne pour son CRM flambant neuf.
Il possède aujourd'hui 1.500 clients (issus de Swing Mobility et RBS). « Nous voulons devenir un acteur significatif sur ce marché », concédera juste à dire le président dans un sourire.
Seule certitude, Divalto se reposera comme pour son ERP sur un réseau de partenaires (y compris des revendeurs d'autres ERP comme G4 pour Infor), et il ciblera les PME / ETI, principalement sur ses marchés historiques (France, pays francophones et Allemagne).
Plus largement, Divalto affiche une bonne santé commerciale avec un chiffre d'affaires de 26,5 millions d'euros en 2018, en croissance organique de 7 %. Et son SaaS progresse de 17 %.
Résultat, l'éditeur basé en Alsace cherche à embaucher. « Nous pourrions faire plus si nous avions plus de ressources », regrette Thierry Meynle, qui cherche activement des développeurs et des consultants.