RPA : Automation Anywhere installe une filiale en France
Le spécialiste du RPA étend sa portée géographique avec l’ouverture d’une filiale en France. Automation Anywhere compte capitaliser sur les ambitions des entreprises hexagonales en matière d’automatisation de processus.
Automation Anywhere, spécialiste américain du très en vogue RPA (Robotic Process Automation), a officiellement ouvert sa filiale en France. Cette société, historiquement positionnée dans l’intégration d’outils pour le poste de travail, est l’un des cadres de ce marché en pleine progression, qui compte dans ses rangs UiPath et Blue Prism.
A eux trois, ils forment les piliers d’un secteur qui en 2018 a généré des revenus de l’ordre de 680 millions de dollars avec des prévisions de 2,4 milliards de dollars en 2022 (chiffres Gartner).
L’Europe n’échappe pas à cette vague de la robotisation des processus, qui consiste à automatiser certaines tâches – généralement les plus répétitives à faible valeur ajoutée – en rejouant simplement et mécaniquement les comportements des utilisateurs. La France est réceptive à cette approche, confirment à la fois Mihir Shukla, directeur général et co-fondateur d’Automation Anywhere, et Arnaud Lagarde, directeur Europe du Sud d’Automation Anywhere, également en charge de ce bureau français. Quelque 35 % des entreprises hexagonales ciblées par la société auraient prévu un budget pour le RPA.
Ce qui porte la France devant l’Allemagne et le Royaume-Uni, précise à son tour Steve Midgley, vice-président des ventes pour l’Europe de la société. Le groupe a déjà posé ses activités en Europe et a même une « grande empreinte » sur le Vieux Continent : 2 bureaux en Allemagne, 1 au Royaume-Uni, 1 autre aux Pays-Bas, en Suisse et dans les pays nordiques, et enfin la France. Vingt-cinq personnes sont présentes dans le bureau français.
Si la société n’était physiquement pas présente sur le sol français avant juillet dernier, celle-ci a pourtant accroché des clients – une cinquantaine reprend Arnaud Lagarde – dont certains du CAC 40 dans les secteurs de la finance, des telcos et du manufacturing. Bouygues Telecom et Eiffage intervenaient lors du lancement des activités françaises.
Toutefois, l’un des objectifs est bien d’étendre la portée d’Automation Anywhere et de cibler des entreprises de taille moyenne, confirme le responsable français, qui insiste sur le fait que la société ne vise pas uniquement les très grandes entreprises. D’ailleurs, une société en Hollande exécute 25 bots avec la plateforme de la société, lance-t-il à titre d’exemple.
Aux Etats-Unis, la société est bien implantée dans les services financiers, pose le CEO Mihir Shukla, un marché hautement régulé où le RPA prend de la valeur. Il espère reproduire également cela en France ainsi que sur les 17 industries au sein desquelles la société est déjà installée dans le monde.
RPA + AI + Analytique
La technologie d’Automation Anywhere repose sur un socle dont la vocation est de cibler le cycle de vie des robots, de bout en bout, en associant RPA, Intelligence artificielle et analyse prédictive, met en avant le CEO de la société.
Venu du poste de travail, Automation Anywhere pose ses robots dans les entreprises aussi bien en front-office qu’en back office – des robots supervisés et non supervisés donc. Pour cela, il a mis au point une console de management qu’il nomme Control Room, qui sert de tour de contrôle des robots et des processus qui y sont associés. Là sont gérées la sécurité (la gestion des rôles par exemple), la supervision et la couche management et déploiement.
Mais Arnaud Lagarde rejette l’idée d’un simple orchestrateur. Pour lui, la notion d’orchestrateur ne prend pas en compte les capacités de dimensionnement des outils d’Automation Anywhere. « Vous ne pouvez pas gérer 200 bots avec un simple orchestrateur. » Les API de cette console centrale lui permettent de s’intégrer à des outils déjà en place dans les entreprises – comme Nagios par exemple.
En frontal, un studio (Bot Creator) doit simplifier le développement et la création des robots en permettant à l’utilisateur de leur donner forme via de simples cliquer-glisser. Un point important pour Automation Anywhere qui affirme haut et fort cibler les utilisateurs métiers, non aguerris à la manipulation d’outils de développement.
L’intelligence artificielle fait partie des priorités de développement de la société, explique le CEO. Automation Anywhere a pour cela mis en place IQ Bot, qui permet d’entraîner des modèles de Machine Learning en exécutant une série de processus. C’est là que sont apportées les capacités de vision computing (pour la lecture et la reconnaissance d’écran) par exemple.
Ces modèles entraînés peuvent également être placés dans une place de marché (Bot Store) qui centralise des bots pré-définis par le réseau de partenaires de la société.
Ces deux éléments avaient également été mis en place par Uipath, concurrent direct d’Automation Anywhere, qui lui aussi a récemment lancé ses activités en France.
Outre IQ Bot, la société de Mihir Shukla mise aussi sur l’AI pour supporter les environnements virtualisés de Citrix. La société a mis au point AISense qui s’ajuste à cette caractéristique. Notons que le Français Contextor, acteur du RPA désormais dans le giron de SAP, supporte aussi les environnements Citrix.
L’analytique, c’est le travail de Bot Insight chez Automation Anywhere. Ce composant cartographie les robots et livre en temps réel une série d’indicateurs dans des tableaux de bord. Les analyses produites portent sur le calcul du ROI des bots mais aussi sur les éventuels risques d’échecs de ces bots.
Cette technologie est entourée d’un réseau étendu de partenaires, confirment les représentants de la société. Des partenaires technologiques, comme certains éditeurs d’OCR (Optical Character Recognition, souvent un point de départ pour le RPA), mais également des partenaires conseil et intégration, comme Accenture ou Capgemini. Mais c’est certainement IBM qui représente une belle porte d’entrée pour Automation Anywhere. Son RPA est intégré en OEM dans les outils de BPM de Big Blue – comme l’est Blue Prism dans Appian, UiPath dans BonitaSoft et Contextor dans Itesoft.
D’ailleurs Mihir Shukla considère que le BPM peine dans ses capacités d’intégration. Là où le RPA peut donc jouer un rôle clé.