SIRH : Talentsoft passe à l'iPaaS
Avec une nouvelle levée de fonds, l'éditeur français veut accélérer à l'international et dans sa stratégie de « plateforme » ouverte, pour faciliter les intégrations avec les autres applications métiers.
Talentsoft vient de lever 45 millions d’euros supplémentaires pour appuyer ses trois priorités stratégiques de l'année, rappelées pour l'occasion par Jean-Stéphane Arcis. Pour le PDG du spécialiste français du SIRH et de la gestion de talents, « cette levée de fonds est une nouvelle étape dans [notre] histoire ».
L'éditeur utilisera ce nouvel apport de capital pour accélérer à l’international, « innover autour de l’expérience collaborateur et la gestion des données RH » et pour « pivoter » vers un modèle de « plateforme ouverte aux applications tierces ».
Concernant le développement international, Talentsoft rappelle que son offre, traduite en 27 langues, est aujourd’hui utilisée dans 130 pays.
« Aujourd’hui, 40 % des groupes du CAC 40 font confiance à Talentsoft pour leurs projets », ajoute le communiqué de l'éditeur. En 2019, l'éditeur entend clairement jouer sur cette double présence, dans les grands groupes et internationale, pour accompagner ses gros clients dans leurs déploiements mondiaux.
iPaaS et Data Hub
L'autre gros axe de développement semble clairement l'ouverture, ainsi que le passage d'une suite SIRH en mode SaaS à la notion, très à la mode, de plateforme (comme Workday, comme ServiceNow ou comme Salesforce avec MuleSoft pour n'en citer que trois).
« Grâce à notre programme stratégique iPaaS (NDR : PaaS d'intégration), nous avons l’ambition d’aller encore plus loin en devenant la première plateforme HR Tech en Europe », explicite Jean-Stéphane Arcis. « Cela permettra d’attirer sur notre Marketplace les acteurs les plus innovants ».
Talentsoft enfonce le clou et parle même d'un « pivot », terme qui est historiquement utilisé par les startups (que n'est plus Talentsoft) pour évoquer un changement d'activité.
« La société va ainsi pivoter d’un modèle SaaS à un modèle iPaaS », insiste le communiqué. « Les partenaires technologiques auront désormais la possibilité d’y intégrer de nouveaux services, en continu, afin de répondre au plus près des attentes des entreprises ».
Dans le même temps, Talentsoft promet de renforcer en 2019 son RH Talentsoft HUB.
Pour bien comprendre ce HUB, il faut - rappeler que l'histoire de Talentsoft avait commencé, comme son nom l'indique, par la gestion des talents. Aujourd'hui, l'éditeur embrasse le recrutement, l'évaluation, la rémunération, le Learning et le Core RH.
En 2017, l'éditeur avait lancé ce HUB pour faciliter les interfaces avec d'autres « logiciels complémentaires », en premier lieu la gestion de la paie, la gestion des temps et la gestion des notes de frais.
Ce HUB joue également un rôle d'intégration et de cartographie de données (de et hors de Talentsoft) et incorpore logiquement un outil analytique RH pour générer « des indicateurs en temps réel et analyser les effectifs, les unités organisationnelles ou encore les mouvements de collaborateurs ».
Cet « HR analytics » sera surement un élément clef de l'évolution de Talentsoft cette année puisqu'il s'agit d'une tendance de fonds des applications RH.
Quelque 33 % de croissance en 2018 et 100 millions de CA
Fondé en 2007, Talentsoft se revendique - à raison - comme une « success story », une des nombreuses belles histoires françaises dans le domaine du SIRH peut-on ajouter (et dont PeopleDocs est un autre exemple récent).
L'éditeur se revendique également aujourd'hui comme « une alternative très attendue aux éditeurs mondiaux dans le domaine hautement stratégique de la gestion des données collaborateurs ». Dit autrement, le Français cible les déçus de SAP et Oracle.
Un franc succès, semble-t-il. Avec 600 collaborateurs et 2000 clients - dont Celio et en France EDF, SNCF, Vinci, Crédit Agricole, Chantel, Lacoste ou PSA - Talentsoft vise les 100 millions de dollars de revenus « dans un futur proche ».
En 2018, la société - reconnue par Gartner et lauréate du Pass French Tech - a affiché une croissance impressionnante de 33 %.