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Huawei, victime d’une cabale orchestrée depuis… Canberra ?
Le club dit des « Five Eyes » présente un front uni contre l’équipementier chinois. Si Washington peut apparaître particulièrement véhément à son encontre, l’origine des pressions serait à chercher du côté de l’Australie.
Au début du mois de décembre, British Telecom a annoncé la suppression des équipements Huawei du cœur de réseau 4G d’ici deux ans, et l’exclure de ses appels d’offres pour le cœur de son futur réseau 5G. L’opérateur n’entend conserver des équipements du constructeur chinois que pour l’extrémité de ses réseaux.
Cette décision faisait suite, selon le Washington Post, aux efforts des Etats-Unis pour convaincre leurs alliés de tourner le dos au constructeur, au motif de menaces d’espionnage. La Nouvelle Zélande et l’Australie se sont laissées convaincre.
Mais l’annonce de British Telecom apparaît d’autant plus surprenante que Huawei collabore avec les autorités britanniques de longue date. Le conseil de supervision ainsi mis en place faisait état, en juillet dernier, de « problèmes techniques » dans les processus d’ingénierie du constructeur, « conduisant à de nouveaux risques dans les réseaux de télécommunications » du Royaume-Uni. Mais il soulignait aussi la qualité des efforts consentis ainsi que le fait que chaque problème identifié avait fait l’objet d’un plan de remédiation accepté.
Outre-Rhin, l’homologue de l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi), le BSI, a quant à lui récemment indiqué à nos confrères du Spiegel que pour conduire à un bannissement, « il faut des preuves » et que celles-ci manquent. Contrairement aux pressions américaines. Deutsche Telekom vient d’ailleurs d’annoncer le déploiement d’un réseau 5G en Pologne, avec des équipements Huawei. Mais le commissaire européen Andrus Ansip estime toutefois qu’il serait de bon ton pour l’Europe de s’inquiéter des équipements du Chinois.
Quoi qu’il en soit, pour nos confrères du Sydney Morning Herald, cela ne fait pas de doute : le club des « Five Eyes » - Australie, Canada, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni, unis dans le partage de renseignements – a monté de toutes pièces une campagne à l’encontre de Huawei. Et cela a commencé autour d’un dîner, en juillet dernier, voire quelques mois plus tôt, avec les efforts de lobbying de Malcolm Turnbull, alors premier ministre australien.