voyager624 - Fotolia
Slack : la feuille de route pour 2019
Plus d'ouverture vers l'extérieur, une consommation mémoire et d'énergie plus optimale, plus d'intégrations (dont OneDrive), l'ajout d'équipes entières à des canaux, et moins de notifications indésirables sont au menu de l'outil de collaboration d'équipe.
La mise à jour de la feuille de route de Slack a été annoncée cette semaine (le 27 novembre) dans le cadre d'une présentation Web à environ 1 200 administrateurs IT. Ces mises à jour devraient permettre aux utilisateurs de travailler plus facilement avec des personnes extérieures à leur entreprise et d'étendre le champs de Slack de manière plus sécurisée.
Slack travaille également à réduire la consommation de mémoire et d'énergie de ses applications, à ajouter des intégrations avec d'autres applications de productivité, et enfin à réduire les nuisances des notifications inutiles.
La popularité de Slack et son démarrage précoce ont permis à la plate-forme de gagner un avantage concurrentiel auprès d'utilisateurs professionnels, dont on sait que beaucoup continuent à utiliser Slack même après que leurs employeurs aient officiellement choisi et déployé d'autres outils comme Teams, constate Wayne Kurtzman, directeur de recherche chez IDC.
« Ce que je vois et ce que j'entends, c'est que la facilité d'utilisation et les possibilités qu'offre Slack - en particulier les intégrations - font que Slack a mis la barre très haute pour les autres », commente l'analyste. Et ce, « [même si] Microsoft, Cisco et les autres ont eux-aussi de très bonnes feuilles de route ».
Plus d'intégration (avec les applications tierces et l'extérieur)
Slack a déjà amélioré la façon dont son application fonctionne avec les organisations externes via « Shared Channels » - une fonctionnalité lancée l'année dernière pour permettre à différentes entreprises de se connecter entre elles. Les lancements à venir visent à renforcer cette collaboration avec l'extérieur de manière sécurisée.
« Avoir un produit qui vous permet de collaborer avec des partenaires, des clients et des agents externes est une chose que les entreprises considèrent de plus en plus comme un facteur incroyable de succès », souligne Wayne Kurtzman.
L'une des fonctionnalités les plus demandées - l'intégration plus poussée avec Microsoft OneDrive - sera bientôt disponible. Ceci permettra aux utilisateurs de cliquer sur le bouton « Plus » pour ajouter facilement des fichiers OneDrive.
Une autre fonctionnalité très demandée est la possibilité d'inviter des groupes d'utilisateurs sur les canaux (et non pas un par un). Selon Slack, le fait de pouvoir ajouter en masse des personnes - comme les membres d'une équipe de conception - facilitera l'administration et la création de nouveaux canaux.
Slack n'a pas fourni de calendrier précis pour le lancement de ces fonctions.
Des fils de discussions en lecture seule
Une autre « amélioration stratégique long terme » sera un canal « Announce Only » (« Uniquement des annonces ») qui permettra à des personnes spécifiques au sein d'une entreprise de faire des annonces via un canal en lecture seule. Par exemple, un canal d'annonce des ventes permettra à un directeur commercial de partager des actualités et des nouvelles avec son équipe. Et comme il s'agira d'un canal en lecture seule, il n'y aura aucune pollution du message par d'éventuelles réponses, explique Mat Mullen, chef de produit chez Slack.
Une autre fonctionnalité de la feuille de route 2019 sera un éditeur WYSIWYG, qui permettra de formater du texte sans avoir à se souvenir des règles de balisage du texte.
Moins d'énergie, plus de hors ligne et de sécurité
Une amélioration du client Slack passera par la réduction des besoins en mémoire. Une autre évolution clé, selon Slack, sera un meilleur accès à l'application même en cas de faible connectivité. Ce qui signifie que les utilisateurs pourront charger Slack, utiliser leurs fils de discussions et marquer les messages comme "lus" même lorsque leur connexion Internet est coupée.
Dans le même temps, la version entreprise de Slack, Grid, inclura plus d'options de sécurité avec un meilleur contrôle des clés de chiffrement.
Les administrateurs pourront révoquer l'accès à Slack pendant une certaine période de temps pour des employés spécifiques. Ces fonctions de sécurité devraient aider Slack à concurrencer les concurrents qui vantent les mérites de la gestion des clés, tels que Symphony ou Webex Teams de Cisco, indique Wayne Kurtzman. « La gestion des clés est une étape importante », explique-t-il. « Ce que fait Slack, c'est d'ajouter rapidement des niveaux de sécurité supplémentaires dans la gestion de ces clés. Ils l'avaient promis, et il semble qu'ils arrivent à tenir leur promesse dans les temps ».
Les canaux externes partagés (Shared Channels) sont actuellement en version bêta. La disponibilité générale est annoncée pour « bientôt ».
Plus de productivité, moins de notifications
La récente acquisition d'Astro par Slack conduira probablement à une meilleure interopérabilité avec les mails. Mais lors de sa conférence Web, Slack n'a pas précisé ce que signifiait « plus d'interopérabilité ».
Pour l'instant, l'éditeur réfléchit de manière holistique à d'autres canaux de communication, dont les appels téléphoniques, et à la façon de les intégrer tous.
L'équipe d'Astro travaille actuellement à améliorer la connexion entre Slack, Outlook et Google Calendar. Ces applications seront toutes synchronisées avec Slack « dans un avenir proche », a déclaré Mat Mullen.
Des améliorations seront apportées à l'UI pour rendre les applications tierces plus lisibles et plus faciles à utiliser. Par exemple, il sera possible d'accepter une invitation à une réunion Google Agenda directement dans Slack, au lieu de quitter l'application pour ouvrir le calendrier, puis d'accepter une invitation. Selon Slack, une meilleure intégration avec Google Drive permettra également de répondre à un commentaire dans Google Doc depuis Slack, plutôt que de passer d'une plate-forme à une autre.
Un des aspects le plus ennuyeux de Slack est sans doute le nombre de notifications « urgentes » qui n'en sont pas. L'éditeur proposera des fonctionnalités pour y remédier, comme une option « Ne pas déranger ». Slack en prévoit d'autres, comme l'ajustement des préférences de notification pour des canaux et pour des utilisateurs spécifiques.
Il sera également possible de mettre en veille les notifications, par exemple pendant les vacances ou les jours fériés. Les notifications apparaîtront, mais ne s'allumeront pas et les utilisateurs ne seront pas avertis.
Toujours dans les notifications, la feuille de route prévoit la possibilité d'effacer automatiquement un statut à une certaine heure chaque jour ou quand un utilisateur est en congés, pour ne pas avoir à les effacer manuellement lorsqu'ils retournent au travail.
Enfin, l'accord de partenariat que Slack a conclu avec Atlassian en juillet donnera lieu à de nouvelles intégrations avec Confluence, Jira, Bitbucket et Trello. Comme Slack l'avait annoncé précédemment, cet accord signifie également la fin de HipChat et de Stride à compter du 15 février 2019.
Slack vs. Microsoft Teams
Ce mois-ci, Microsoft a lui aussi prévu des mise à jour de Teams avec un certain nombre de fonctionnalités similaires à celles annoncées par Slack - comme une fonction Quiet Hours et la possibilité d'ajouter des équipes entière. Microsoft a également dévoilé la possibilité de programmer des réunions d'équipes à partir d'un appareil mobile et d'inviter les personnes qui font partie de l'organisation via l'application Microsoft Teams pour iOS et Android.
Tous les éditeurs d'outils collaboratifs sortent des mises à jour rapides et continues, en se copiant les uns les autres, fonctionnalité par fonctionnalité. Avec de moins en moins de différences entre les outils, le choix d'une plate-forme de collaboration d'équipe dépend de plus en plus de la facilité d'utilisation, de l'intégration... et des préférences des employés, explique Wayne Kurtzman.
« Les gens veulent communiquer au bureau aussi bien qu'à la maison. Or de plus en plus de gens préparent leur Thanksgiving ou Noël avec Slack, à la maison », avance-t-il. « Les mêmes, quand ils sont au travail ne veulent pas des outils complexes ou passer d'une application à une autre. Or la facilité de communication c'est aussi ce que Slack a introduit ».