Red Hat rapproche un peu plus OpenStack de Kubernetes
Dans la v14 de Red Hat Openstack Platform, l’éditeur a intégré plus étroitement Kubernetes et OpenShift dans sa solution Openstack. De quoi pointer du doigt la nécessité du Paas pour le framework open source de cloud.
A l’occasion de l’OpenStack Summit qui se tient actuellement à Berlin, Red Hat, l’un des principaux sponsor de l’OpenStack Foundation, a présenté une version de Red Hat OpenStack Platform dont la particularité est de rapprocher d’un peu plus près le framework de cloud open source de Kubernetes et d’Openshift, le Paas de la marque. Une intégration qui vise à simplifier l’émergence d’applications modernes (comprendre bâties sur les containers) au-dessus d’OpenStack. De quoi souligner à demi-mot la nécessité du Paas pour le framework.
« Les DSI que nous connaissons ne nous parlent plus d’innovation mais de transformation et de la façon dont ils peuvent innover. Les conversations tournent davantage autour des plateformes pour développeurs et sur OpenShift. L’infrastructure est perçue comme un levier », soutient Mark McLoughlin, directeur de l’ingénierie chez Red Hat.
La version 14 de Red Hat Openstack Platform a ainsi prolongé les travaux de la version 13, souligne le responsable. Des VM, elle s’étend également au stockage bloc d’OpenStack (Cinder). « Techniquement, lorsque vous lancez des containers sur Kubernetes, il doit y associer des ressources de stockage. OpenShift parle donc désormais à Cinder », explique Mark McLoughlin.
Cette v14 permet également de partager les ressources de stockage entre containers via le support du projet Manila d’OpenStack (un système de fichiers partagé). Un peu à l’image de ce que propose AWS avec Elastic File System mais pour le cloud public.
Des travaux ont également été menés pour rapprocher les containers qui s’exécutent dans Kubernetes, des VM dans OpenStack. Cela a été possible avec l’intégration de Kuryr, aujourd’hui présent dans la pile de l’éditeur.
Red Hat a également travaillé à simplifier les déploiements d’OpenShift sur du bare metal, de la même façon qu’Openstack, lance encore le responsable. « Nous avons identifié des cas d’usage pour le bare metal où les performances sont une priorité. » AI est par exemple l’un de ces cas d’usage. « Si l’on retire une couche d’infrastructure, cela simplifie aussi grandement les choses si je dispose de mon propre datacenter ».
Rapprocher OpenStack du Paas et de Kubernetes pour d’autres cas d’usage ?
Avec cette intégration étroite, Red Hat mise évidemment sur la simplification de la pile globale et active son levier de « facilitateur » de l’outillage open source. Mais pour l’écosystème OpenStack, ajoute des outils au-dessus du framework pour en faciliter la consommation permet aussi d’en accroître la portée et l’adoption.
Le Paas et OpenStack, c’est une longue histoire. Un projet (Solum) au sein de la fondation avait certes émergé, mais n’a pas séduit la communauté, rappelle d’ailleurs Lauren Sell, vice-présidente marketing et community services de l’Openstack Foundation. Aujourd’hui, la fondation préfère collaborer avec les autres communautés open source, comme la Cloud Foundry Foundation ou encore la Cloud Native Computing Foundation – qui héberge Kubernetes. Chacune collabore à plusieurs niveaux. Des membres de la fondation Openstack sont au board de la CNCF. Et « le board de la CNCF a intégré OpenStack dans ses plateformes de tests », souligne également Jonathan Bryce, le directeur de la fondation OpenStack.
En donnant la possibilité de multiplier les cas d’usage sur OpenStack, ces intégrations complètent la stratégie de la fondation d’ouverture à des projets annexes (Zuul, Kata Containers, Airship ou StarlingX). Une stratégie dont la vocation est aussi d’attirer d’autres typologies d’utilisateurs sur d’autres cas d’usage, hors telcos.
« Les entreprises ont terminé de débattre et avancent davantage avec Openstack dans le cloud », résume Rob MacMahon, directeur Cloud EMEA chez Red Hat. Il cite la virtualisation des fonctions réseau comme principale motivation de l’adoption du framework open source et donc chez les opérateurs comme SFR ou encore Orange. Mais il considère également que les entreprises hors telcos considèrent aujourd’hui OpenStack . « Les entreprises ont besoin d’identifier des cas d’usage verticaux. Les opérateurs télécoms l’ont fait avec NFV. »
Mais si les telcos semblent faire office de pionniers, OpenStack a gagné en maturité, pense-t-il. « Les barrières à l’entrée se sont levées, évitant d’avoir un département entier dédié à la pile open source, ce qui était le cas il y a 3 ou 4 ans ». Selon lui, les projets hors telcos ont commencé à émerger il y a 2 ans. D’ici 6 mois – et la prochaine édition de l’Open Stack Summit, « un nouveau genre d’utilisateurs d’OpenStack » devrait faire son apparition, promet-il. Les services financiers, le gaming et les compagnies aériennes sont notamment listés.