Apple relance son Macbook Air. Trop tard face à son iPad ?
La question du choix entre iPad Pro et Macbook 12 pouces méritait déjà d’être posée. Entre le premier et le nouveau Macbook Air 13 pouces, elle mérite encore plus d’être examinée de près, en fonction des usages.
Apple a présenté hier son nouveau Macbook Air 13 pouces, enfin doté d’un écran dit « retina ». Pour beaucoup d’observateurs, c’était la fin d’une très longue attente. Trop, peut-être. Car cette machine a-t-elle véritablement une place sur le marché de la firme à la pomme ? Rien n’est moins sûr.
En France, elle est commercialisée à partir de près de 1350 € Ttc, contre près de 1500 € Ttc pour le Macbook 12 pouces. Face à cela, il y a le nouvel iPad Pro, avec son premier prix à moins de 900 €, voire même l’iPad dont le tarif commence à moins de 360 €. Certes, pour travailler avec ces tablettes comme avec un portable, il faut y ajouter un clavier ou une housse/clavier. De quoi faire gonfler la facture.
Mais depuis sa version 11, iOS dispose de capacités de multitâche considérablement améliorées : il est possible d’ouvrir une seconde application depuis le Dock et de disposer de deux applications actives en parallèle. Qui plus est, l’utilisateur peut glisser/déposer textes, images et fichiers d’une application ouverte à l’autre. Ajoutons à cela un stylet, et le confort d’usage atteint probablement, voire dépasse, celui d’un ordinateur portable et son trackpad.
Déjà en 2010, Gartner estimait que les tablettes affectaient les ventes d’ordinateurs. C’était il y a donc 8 ans. Il y a trois ans, à l’occasion de la présentation de l’iPad Pro 12,9 pouces, certains doutaient de sa capacité à remplacer PC et Mac. Diraient-ils la même chose aujourd’hui ? Rien n’est moins sûr. Et Apple semble bien décidé à pousser dans cette direction encore un peu plus fort.
Au moment de présenter le nouvel iPad Pro, Tim Cook, le Pdg d’Apple, s’est d’ailleurs chargé de faire l’article en la matière, assurant que le groupe a écoulé, en un an, plus d’iPad que HP n’a livré d’ordinateurs portables dans le même temps, avec 44,2 millions d’unités pour le premier contre 36,9 millions, pour le second. Pour lui, ces chiffres font de l’iPad « non seulement la tablette, mais également l’ordinateur le plus populaire au monde ».
L’abus de langage ne trompera personne : il suffit d’ajouter les ventes de Lenovo à celles de HP pour que celles de l’iPad soient considérablement dépassées. Alors en ajoutant encore celles de Dell, Asus ou encore Acer…
Mais voilà, pour le patron d’Apple, il faut considérer l’iPad Pro comme un ordinateur portable. Ce qui, sans doute, ne doit pas manquer de l’arranger : étrangement, Tim Cook s’est bien gardé d’intégrer à son tableau ses propres ventes d’ordinateurs portables. L’image n’aurait peut-être pas été aussi flatteuse.
Pour convaincre, outre une élégante pirouette mathématique, un stylet, un clavier/housse, et iOS, Apple avance donc un nouvel iPad Pro capable d’être utilisé avec un écran externe. Comme un ordinateur portable installé sur un bureau donc. Une chose est donc sûre, comme le soulignait déjà Patrick Moorhead, président et analyste principal de Moor Insight Strategy fin 2015, « Apple cherche à changer radicalement la manière dont chacun travaille ». A moins que ce ne soit juste l’appareil avec lequel chacun travaille.