La refonte de la gestion de l'énorme parc d'actifs d'Eiffage au coeur d'Applications & Données n°2
Ce numéro du magazine des applications métiers et de la gestion des données se penche sur les différentes facettes de la transformation numérique : chez les utilisateurs (Société Générale, Eiffage), chez les éditeurs (Cegid, Oracle, Microsoft) et chez un opérateur mondial comme OBS. Notre dossier spécial analyse les effets possibles du CLOUD Act dans ces évolutions.
Imaginez. Un grand patron de votre société vous demande l'inventaire exact du parc matériel dont vous avez la responsabilité. Et il le faut pour hier. Oui mais voila, ce parc est géré avec plus d'une dizaine d'applications qui ne se parlent pas. Pire, une grosse partie des approvisionnements sur le terrain sont faits à l'ancienne, au téléphone, et régularisés... quand ils sont régularisés.
Résultat, vous n'avez pas de vision globale de vos matériels dont la valorisation avoisine les 3 milliards d'euros.
Eiffage et Société Générale
Ce scénario résume peu ou prou la situation d'Eiffage avant 2016. Depuis, le géant français a unifié la gestion de ses actifs et de leurs maintenances (EAM / GMAO) en lançant un projet pharaonique. Un de ses responsables, Mikael GOETA, nous en a dévoilé les coulisses.
Dans un tout autre secteur la Société Générale a mené, elle aussi, une transformation numérique. Mais orientée clients celle-là.
Pour séduire les fameux « milleniums », la « SoGé » a mis en place une procédure entièrement dématérialisée pour ouvrir un compte, rien qu'avec son Smartphone.
Simple sur le papier, mais le témoignage de Daniel Rousseau - Directeur Parcours Clients Omnicanaux, Banque de détail - montre qu'il ne l'est pas tant que cela. Il allie développement mobile (avec Salesforce), biométrie et négociation avec les autorités réglementaires.
Chez les éditeurs aussi, les choses bougent
Chez les éditeurs, Cegid et Microsoft ont lancé leurs stratégies respectives dans l'Intelligence Artificielle. Le premier, pour infuser sa gamme entière avec du Machine Learning et des bots d'ici un à trois ans - dixit son CTO qui nous expliqué dans le détail la stratégie de l'éditeur français.
Le deuxième, pour tenter de tailler des croupières à Salesforce (et Einstein) - une stratégie, analysée dans ce numéro, qui s'incarne par ailleurs dans une nouvelle alliance avec Adobe et SAP.
Transformation, encore, chez Orange Business Services. Traditionnellement centrée sur les réseaux (et sur la communication unifiée et les outils collaboratifs), la filiale d'Orange est à un tournant majeur de son histoire. OBS lorgne du côté de la cyber-sécurité, des infrastructures (IaaS et gestion multicloud) et surtout de l'analytique.
En clair, la filiale B2B se mue en acteur capable de gérer la donnée industrielle de bout en bout.
Blockchain chez le champion des bases de données
Ces cinq exemples - que vous retrouverez dans ce numéro d'« Applications & Données » - montrent les différentes facettes que peut prendre une transformation numérique aujourd'hui.
Demain, elle aura certainement d'autres visages.
Celui de la blockchain par exemple, comme l'explique - sans tomber dans l'effet de mode - l'Executive Vice President de l'Oracle Cloud Platform, Amit Zavery qui nous a accordé un entretien.
Ce responsable du champion des bases de données y fait le constat que les registres distribués ne sont peut-être pas la panacée (aucune technologie ne l'est), mais que la blockchain intéresse à présent bien au-delà du secteur financier. Même si sa maturité et les mises en production ne devraient décoller que dans 3 à 5 ans, d'après lui.
Le débat du CLOUD Act
Ces transformations ne viennent pas sans nouveaux risques. Les sous-estimer - voire les nier - revient à s'y exposer.
Un de ceux-ci est législatif. En utilisant de plus en plus le cloud, les entreprises françaises confient souvent leurs données à des acteurs américains, soumis au droit américain - dont le controversé CLOUD Act.
Le président de Devoteam (et du Syntec Numérique) considère qu'il s'agit d'une clarification bienvenue - et invoque la désinformation lorsque l'on parle de menace liée à de possibles dérives avec cet Act.
D'autres sont beaucoup plus sceptiques (comme OBS et Outscale) et / ou proposent des solutions pour tirer parti du cloud tout en conservant la main sur ses données (ServiceNow, Zoho, ou Microsoft et Oracle).
Pour y voir plus clair dans ce débat - qui d'après plusieurs témoins proches du terrain - préoccupe de plus en plus les DSI français, « Applications & Données » a mené l'enquête.
Vous en trouverez les conclusions dans un dossier spécial dont le but n'est pas de faire peur, mais bien d'alimenter la réflexion pour mener des transformations numériques sûres et mûrement réfléchies.