« Alexa... demande à Oracle Assistant » : Oracle ajoute une interface vocale à Fusion
Dans la lignée des bots, le CTO de l'éditeur a dévoilé trois nouveautés qui visent à rendre l'utilisation de son ERP cloud aussi simple qu'un dialogue avec l'assistant d'Amazon. Une évolution à mettre en perspective avec l'arrivée des premiers Millennials aux postes de direction.
« Millénialisation de l'ERP ». Ce néologisme était le thème d'une table ronde lors de l'OpenWorld 2018, le grand évènement annuel d'Oracle. Il a également été au centre de la deuxième intervention de Larry Ellison, CTO et fondateur de l'éditeur.
La « Millénialisation » (génération Y, millennials en anglais) succède à la « consumérisation de l'IT ». Cette dernière résumait le fait que les outils métiers (CRM, ERP, collaboration, etc.) avaient dû s'inspirer des usages grand public (mobile, applications, UI intuitive, rapidité). La première continue le mouvement pour répondre aux exigences des « millénniaux ».
Les bots et les interactions en langage naturel sont au coeur de cette nouvelle évolution qu'Oracle intègre à présent à sa gamme de solutions intégrées en mode SaaS, les Fusion Cloud Applications. « Cela rend ces applications beaucoup plus simples à utiliser », commence Larry Ellison.
Oracle Voice Assistant
Première grosse nouveauté, le Oracle Digital Assistant permet d'interagir vocalement, en langage naturel, avec l'ERP.
« Vous posez juste votre question, par exemple "quel est le dernier forecast de cette région ?". C'est une interface de nouvelle génération. Vous utilisez le système directement », martèle le CTO.
Lors d'une démonstration qui témoigne de l'humour de Larry Ellison, celui-ci demande à l'Oracle Digital Assistant via Alexa (« Alexa, demande à Oracle Assistant...»), de joindre son proche collaborateur, Steve Miranda.
Alexa / Oracle Assistant vérifie alors l'emploi du temps de ce dernier et constate qu'il est à l'autre bout de la planète. « Cela m'évitera de réveiller Steve au milieu de la nuit comme je l'ai fait la dernière fois ! », plaisante Larry Ellison.
Toujours via l'assistant vocal, le CTO demande alors à lui envoyer un mail, puis le dicte. « C'est une nouvelle manière de demander des rapports et de contacter les personnes responsables ».
Ce nouveau bot vocal arrive avec un outil de développement Visual Builder Oracle Digital Assistant Voice UI.
Un bot à base de reconnaissance d'images pour les notes de frais
Deuxième nouveauté et deuxième illustration de la simplification des outils métiers d'Oracle, l'outil de gestion des notes de frais (concurrent de Concur de SAP) se dote de la reconnaissance d'image.
Là encore, la fonctionnalité peut être appelée via un bot. Larry Ellison en a fait la démonstration via Slack sur un iPad. Après un diner fictif à 440 $ dans un restaurant de Palo Alto (« un prix tout à fait raisonnable », rigole le milliardaire), le CTO lance Slack, se connecte au canal du bot, prend une photo de l'addition et l'envoie.
L'outil de note de frais reconnait automatiquement la nature de la note (restaurant) et détecte un dépassement du montant autorisé par les politiques internes d'Oracle.
Face au refus, Larry Ellison justifie sa demande par une explication qu'il tape dans Slack en attendant la validation manuelle ultérieure d'un responsable.
« Cela me déçoit, mais au moins je n'ai pas passé deux heures à soumettre ma demande », lance-t-il. « Cette nouvelle manière d'utiliser une application, beaucoup plus simple, est rendue aujourd'hui possible grâce aux progrès de l'IA ».
Datawarehouse à la demande et analytique métier en langage naturel
Troisième nouveauté annoncée, et troisième illustration de la « millénialisation » de l'ERP, Fusion Cloud Applications permet désormais d'exporter des données (HCM, SCM, gestion financière, etc.) dans un Data warehouse. Cette fonctionnalité, nommée Fusion Analytic Datawarehouse, s'appuie sur la Autonomous Database d'Oracle. « Vous n'avez pas besoin de définir les tables ou le modèle de données, pas besoin de script ni d'ETL, ni de provisionner quoi que ce soit ou de tuner l'entrepôt de données », vante Larry Ellison.
Le but est de lancer des requêtes analytiques et de pouvoir faire des mashup avec les données d'autres applications « comme Salesforce, SAP, ou tout ce que vous voulez ». Le CTO ne précise en revanche pas si l'importation de données depuis une application tierce sera aussi simple (via connecteur ou manuelle).
Après la création quasiment à la volée de ce Data warehouse analytique, des rapports sont automatiquement générés et proposés sous forme de DataViz (par exemple : les performances des commerciaux qu'Oracle a embauchés directement à la fin de leurs études).
Oracle va même un peu plus loin, toujours pour séduire les « milléniaux » qui commencent à atteindre les postes de direction chez plusieurs clients de l'éditeur.
« Le système peut vous expliquer en anglais (NDR : en langage naturel) ce que telle ou telle donnée signifie. Aussi simplement que vous pouvez demander une blague à Alexa, vous pouvez demander : "Dis moi une chose que je ne sais pas sur ces données" ».
On peut imaginer par exemple que Fusion Analytic Datawarehouse explique que les commerciaux ayant les moins bonnes performances sont de jeunes embauchés et que les commerciaux plus performants sont ceux qui ont déjà plusieurs années d'expérience chez Oracle.
Cette fonctionnalité n'a pas eu de démo, mais le message a été clair du début à la fin de cette dernière intervention de Larry Ellison à l'OpenWorld 2018 : « l'AI rend les choses beaucoup plus simples. [...] Ses progrès sont une invitation à revoir la manière dont on gère tous les process ». Et donc d'utiliser les historiquement très complexes ERP.