L'université de Reims Champagne-Ardenne inaugure son nouveau cluster pétaflopique, Romeo
En présence de Cédric Villani, l'Université de Reims Champagne-Ardenne a inauguré aujourd'hui officiellement la seconde génération de son cluster Romeo. Ce nouveau supercalculateur hybride à base de Xeon et d'accélérateurs Nvidia P100 est récemment entré au Top500 mondial avec une performance supérieur au pétaflop/s.
L’université de Reims a officiellement inauguré aujourd’hui la seconde génération de son cluster Romeo, installé au sein du centre de calcul régional de l’université de Reims Champagne-Ardenne (URCA), en présence de Cédric Villani.
Romeo a fait son apparition au 249e rang mondial du classement des supercalculateurs, le Top500, au mois de juin dernier à l’occasion du salon International Supercomputing de Francfort en franchissant la barre du pétaflops (contre 254,9 TFlops pour le cluster précédent installé en novembre 2013).
Le cluster a obtenu un score de 1 022 TFlops (RMax) au benchmark LinPack. Il figure également au 20erang du classement Green500.
Un supercalculateur hybride utilisant le nouveau bus d'interconnexion BXI de Bull
Fabriqué par Atos, le cluster s’appuie sur un mélange de nœuds BullSequana X1120, motorisés par des Xeon Gold 6132 (14 cœurs par CPU), et de nœuds hybrides BullSequana X1125, à base de Xeon Gold 6132 et de cartes NVidia P100. Chaque lame dense BullSequana X1120 héberge 3 nœuds bisocket Xeon SP Gold, tandis que les lames BullSequana X1125 accueillent 4 cartes NVidia P100 et deux puces Xeon SP Gold. Au total, le supercalculateur comprend 17 640 cœurs Xeon et 280 accélérateurs Nvidia P100.
Les nœuds du cluster sont interconnectés par le bus d’interconnexion BXI (Bull Exascale Interconnect). Ce tout nouveau bus, développé par Bull, met en œuvre une fabric réseau à base de crossbar spécifiquement optimisée pour l’interface de messages Portals4, née au sein des laboratoires Sandia du ministère de l’énergie américain. Il permet non seulement de transporter les messages entre nœuds, mais aussi de faire le transport des entrées sorties vers le système de stockage Lustre relié à Romeo. Il vient remplacer le précédent réseau Infiniband QDR utilisé par le centre de calcul Romeo pour son cluster de précédente génération.
Partenariat avec NVidia dans l'AI et le machine learning
Selon Atos, le calculateur est conçu pour associer simulation numérique et intelligence artificielle. Grâce à l’inclusion d’accélérateurs NVidia de classe Pascal, il fournit une plate-forme à haute performance pour l’entraînement de modèles d’apprentissage machine et pour l’exécution d’applications d’AI. Selon l’Université de Reims, ROMEO devrait se concentrer sur quatre secteurs identifiés prioritaires dans le développement de l’intelligence artificielle : la santé, les transports, l’environnement et la défense.
Il est à noter que l’Université de Reims est un partenaire de longue date de NVidia est que des enseignements spécifiques y sont délivrés pour tirer parti des capacités des accélérateurs de la firme. L’URCA délivre ainsi les cours du NVIDIA Deep Learning Institute et propose un Master Calcul haute performance et simulation (CHPS) en partenariat avec le constructeur.
Le supercalculateur a été financé par le fonds européen de développement régional (Feder) à hauteur de 2,6 M€. La région Champagne-Ardenne a apporté 1 M€ et l’État quelque 633 K€. Enfin la communauté du Grand Reims et l’Université ont chacun investi 500 K€ dans l’installation du supercalculateur.
Notons pour terminer que le cluster ROMEO est membre du consortium des mésocentres français Equip@meso et de la plate-forme européenne ETP4HPC.