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Ampere dévoile sa puce ARM 64 bit eMAG pour serveurs
Née du rachat par le Carlisle Group des activités processeurs d’Applied Micro, Ampere a dévoilé hier ses puces ARM 64 bit pour serveurs, les processeurs eMAG. Ces puces sont en fait la 3e génération de puces X-Gene de l’ex-Applied Micro et elles seront notamment utilisées par Lenovo dans des serveurs pour le marché hyperscale. Ampere a profité du lancement pour annoncer le successeur de la puce attendu en 2019.
Ampere a annoncé cette semaine la disponibilité de ses processeurs eMAG à architecture ARM 64 bit pour serveurs. Ampere est le nouveau nom de la division processeurs ARM d’Applied Micro que le Carlisle Group a racheté en février 2018.
Ampere a hérité du savoir-faire d’Applied Micro en matière de processeurs serveur ARM 64 bit et a également repris les quelque 300 salariés de la société. Ampere a son siège à Santa Clara dans les anciens locaux d’Applied Micro, à deux pas d’Intel.
L’ex-Applied Micro avait acquis une licence d’architecture ARM en 2010 et a lancé son premier processeur X-Gene (nom de code « Storm »), gravé en 40 nm, en 2013. Les premiers serveurs équipés du X-Gene ont été les « cartouches » pour serveurs Proliant MoonShot, en 2014. Mais ces machines n’ont connu qu’un succès d’estime.
Applied Micro s’est donc rapidement remis au travail et a dévoilé une roadmap comprenant deux nouvelles familles de puces, les X-Gene 2 et X-Gene 3. Le premier (nom de code « Shadowcat ») est apparu à la fin 2015. Gravé en 28 nm, il embarque entre 8 et 16 cœurs cadencés entre 2,4 et 2,8 GHz. Il a notamment été utilisé dans le cadre de prototypes HPC, mais aussi dans des systèmes embarqués. HPE, par exemple, a utilisé des puces X-Gene 2 pour ses baies de stockage StoreVirtual 3200.
En 2016, Applied Micro a publié pour la première fois les spécifications du X-Gene 3 (nom de code « Skylark »), une puce ARM v8 (64 bit) massivement multicœur, gravée en technologie FinFET à 16 nm par TSMC. C’est, semble-t-il, sur ce design qu’est basé le processeur eMAG lancée par Ampere cette semaine.
La puce embarque 32 cœurs cadencés à 3 GHz (3,3 GHz en mode turbo) et dispose d’un total de 4 Mo de cache de niveau 2 (256 Ko par paire de cœurs) et de 32 Mo de cache de niveau 3. Côté mémoire, elle intègre un contrôleur gérant 8 canaux mémoires pour DIMM DDR-4 et capable de piloter jusqu’à 1 To de RAM par socket. La partie I/O offre 42 lignes PCIe Gen 3, 4 ports SATA ainsi que 2 ports USB 2.0. Selon Ampere, la puce a un TDP de 125W et est vendue au prix de 550 $ en version 16 cœurs et au prix de 850 $ en version 32 cœurs.
Le premier utilisateur de la puce sera Lenovo qui a retenu la gamme eMAG pour une gamme de serveurs cloud. De façon intéressante, l’un des partenaires cités dans le communiqué de presse d’annonce est Oracle.
Selon Edward Scriven, l’architecte en chef de la firme, « la roadmap d’Ampere en matière de plate-forme bisocket à haute performance, capable de supporter une grande quantité de mémoire, fournit une plate-forme solide pour les applications d’entreprise d’Oracle. Nous félicitons Ampere pour sa roadmap agressive et ses progrès rapides ». Pour mémoire, Oracle a très tôt travaillé avec Applied Micro pour optimiser sa plate-forme Java, Oracle Linux et MySQL sur ses puces ARM.
La disponibilité de sa puce eMAG n’est qu’une première étape pour Ampere. La firme a indiqué qu’elle travaillait sur sa prochaine génération de processeur, qui sera fabriquée en 7 nm par TSMC et disponible en 2019. En s’appuyant sur le processus de gravure le plus moderne du fondeur chinois, Ampere devrait, a minima, disposer d’une technologie de gravure compétitive avec celle d’Intel (qui aura alors à peine lancé ses premières puces en 10nm). Il sera alors intéressant de voir si les puces eMAG peuvent faire jeu égal avec celles du numéro un mondial des processeurs en matière de performances.