Cloudian lève 94 M$ pour renforcer son stockage objet
Grand concurrent de Scality sur le marché du stockage objet on-premises pour les entreprises, Cloudian vient de lever 94 M$ additionnels pour financer sa R&D et accélérer sa croissance. La firme qui continue à séduire de nouveaux grands clients vise désormais des installations au delà du Pétaoctet.
L’éditeur de solutions de stockage objet américain Cloudian a annoncé avoir obtenu 94 millions de dollars additionnels dans le cadre de sa cinquième levée de fonds (« Série E »), portant à un total de 173 M$, le total du capital levé depuis sa création. « Ce financement est le plus important jamais accordé à Cloudian, ou à toute autre entreprise dans le secteur du stockage objet », a déclaré Jon Toor, le directeur général de Cloudian.
L’éditeur, né au Japon, s’est fait connaître pour son système de stockage objet simple à l’emploi et compatible avec le protocole S3. Cloudian s’est d’ailleurs fait une spécialité de maintenir la compatibilité la plus proche possible avec le protocole défini par Amazon AWS.
Cloudian s’est initialement différencié de ses grands concurrents — Scality, IBM et Western Digital —, en mettant en avant la simplicité de son produit et la possibilité de mettre en place des configurations modestes allant de quelques dizaines à quelques centaines de téraoctets. Mais au cours des deux dernières années, l’éditeur a accéléré son développement et a progressivement ciblé des installations plus ambitieuses, de l’ordre du pétaoctet, le plaçant sur une trajectoire de collision avec l’offre de ses concurrents.
Sur les 94 M$ obtenus cette semaine, près 30 à 40 % seront consacrés au support et au développement de produits. Le solde sera alloué au marketing et au développement des ventes. Selon le PDG Michael Tso, l’ingénierie de Cloudian devrait se concentrer sur plusieurs domaines clés, dont l’évolution vers les déploiements au-delà du pétaoctet et l’analyse de données en masse.
« Il y a un an, un projet de 1 Po était très gros, mais maintenant nous sommes en pourparlers avec de multiples clients à propos de déploiements dans la gamme des 100 Po » indique Tso. « C’est excitant et effrayant à la fois. Et le défi consiste à s’assurer que les choses se déroulent comme prévu. Nous repoussons les limites de ce que permettent les technologies actuelles. Nous avons un bon modèle de vente, un bon moteur en place. »
Pour mémoire, lors de son dernier trimestre fiscal, Cloudian a signé avec l’un des trois principaux constructeurs automobiles mondiaux et avec l’une des cinq premières banques européennes.
« Les efforts d’ingénierie se concentreront sur le bon fonctionnement du produit actuel », a-t-il ajouté. « Au fur et à mesure que nous passons des pétaoctets à des centaines de pétaoctets, la granularité de gestion du système change. À l’échelle du pétaoctet, vous pouvez parler du nombre de serveurs que vous voulez ajouter. Quand vous êtes à l’échelle des centaines de pétaoctets, l’unité devient le rack ou le datacenter. »
Selon Tso, à cette échelle, le nombre de pannes d’équipement augmente et l’intelligence artificielle (IA) peut avoir un rôle à jouer pour anticiper les défaillances. Le PDG de Cloudian a également parlé de l’importance accrue accordée à l’analyse et à la valorisation des données et métadonnées stockées.