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SAP Concur sort un bot Slack pour réserver des vols
L'assistant organise le voyage d'affaires et permet de le partager avec ses collaborateurs pour diminuer les échanges de mails et accélérer les réservations groupées.
Concur a créé un chatbot Slack qui permet de réserver des voyages et de soumettre des dépenses et des frais directement depuis l'application de collaboration d'équipe. C'est le type d'intégration métier avancée que Slack a choisi pour différencier sa plate-forme de Microsoft Teams et Cisco Spark.
Le bot Slack de SAP Concur permet aux employés de rechercher et de réserver des vols via un canal de l'outil de messagerie. L'intégration permet ensuite de partager un itinéraire de vol avec d'autres membres de l'équipe, qui peuvent alors programmer les mêmes modalités de voyage en quelques clics.
Après avoir réservé un vol, les utilisateurs peuvent demander au bot de créer un rapport de dépenses.
Ce bot dédié aux déplacements est le dernier né du partenariat entre SAP Concur et Slack. En mars, les deux fournisseurs ont sorti un autre bot Slack qui permet à un utilisateur de classer, d'approuver et de gérer les rapports de dépenses. Un collaborateur peut par exemple créer un rapport de dépenses en envoyant un message au bot, « Dépenses de 15 € pour le déjeuner ».
Concur n'a pas lancé de bots avec les concurrents de Slack, Microsoft Teams ou Cisco Webex Teams, bien qu'il ait des intégrations avec Microsoft Outlook 365 et la plate-forme d'assistants vocaux Alexa for Business.
Le bot Slack de Concur pour les voyages utilise la recherche de vol Hello Hipmunk, que SAP a acquis en 2016. Les choix se synchronisent avec les politiques de voyage d'affaires telles que définies dans SAP Concur.
« Je vois un important potentiel de réduction des échanges de mails - qui se produisent généralement lorsqu'un service envoie une liste d'options à un employé, que celui-ci répond, et qu'il y en a d'autres aller-retour avant que tout le monde s'entende sur un dossier de voyage », se réjouit Irwin Lazar, analyste chez Nemertes Research.
L'intégration avec des applications tierces, un différentiateur de Slack
Slack a une avance sur ses concurrents pour ce qui est de pouvoir s'intégrer et de tirer parti de logiciels tiers comme SAP Concur, souligne pour sa part Wayne Kurtzman, analyste chez IDC. Slack a en effet plus de 1 500 applications dans son répertoire, dépassant de loin les autres principales plates-formes de collaboration d'équipe.
« Microsoft et Cisco doivent faire des efforts - et ils les feront - pour tirer parti de l'Intelligence Artificielle (NDR : qui motorise les bots) de façon nouvelle et différente, pour faciliter le travail des utilisateurs. Mais il faut vraiment que ça le rende plus facile », ajoute Wayne Kurtzman. « Slack semble prêt et le marché de la collaboration d'équipe devrait conserver des taux de croissance à deux chiffres sur les 10 prochaines années ».
Slack a récemment pris des dispositions pour rendre les intégrations plus utiles et plus faciles à créer. Le mois dernier, le fournisseur a acquis Missions, une division de la startup Robots & Pencils, afin d'incorporer sa technologie pour aider les non développeurs à créer des workflows et des intégrations au sein de Slack. La société a également introduit un nouveau paradigme pour l'utilisation d'applications tierces, permettant aux utilisateurs d'exporter des informations contextuelles de Slack dans des outils métier.
Les entreprises cherchent des moyens de rationaliser les flux de travail afin que les employés puissent accomplir leur mission plus rapidement et avec un accès plus facile au contexte dont ils ont besoin pour prendre des décisions. Par conséquent, l'intégration d'applications d'entreprise avec des plates-formes de travail d'équipe comme Slack est devenue l'une des nouvelles tendances les plus chaudes en matière de collaboration.
Mais ces intégrations doivent trouver un équilibre entre facilité d'usage, complexité architecturale et la confidentialité des données, prévient Alan Lepofsky, analyste chez Constellation Research. Pour lui, l'industrie n'en est qu'à ses tous premiers pas. Il lui faut encore déterminer quelles tâches sont mieux exécutées dans des applications distinctes, celles qui le sont mieux dans une plate-forme comme Slack - et surtout clarifier quels types d'applications peuvent recevoir des données confidentielles.
« Cela dit, je pense que la création de bots "métiers" est un pas dans la bonne direction, car notre avenir sera certainement rempli d'assistants numériques. La question est de savoir pour quoi faire, quand et avec quel niveau de granularité », conclut-il.