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Virtualisation du poste de travail : le marché du déploiement local ralentit
Plusieurs facteurs expliquent le ralentissement de l’adoption du VDI en local. Une situation qui pousse les éditeurs à ajuster leurs stratégies.
L’adoption du VDI a progressé entre 2017 et 2018. Mais sa croissance devrait être limitée cette année. Ce sont du moins les premiers enseignements qui ressortent de la dernière édition du sondage de VDI Like a Pro sur l’état de l’informatique de l’utilisateur final.
Plus de huit répondants sur dix ont ainsi indiqué utiliser le VDI, contre 77 % l’an passé. Mais les augures ne sont pas particulièrement bons pour cette année. Ainsi, seulement 1,18 % des sondés ont fait état d’un projet en phase de conception ou de démonstration… contre 3,07 % en 2017. Pour les auteurs de l’étude, le constat est simple : « les activités de VDI en phase pilote/pré-production et migration/déploiement reculent » cette année.
Dès lors, c’est sans trop de surprise que l’on constate un vieillissement des environnements existants. Les parcs VDI en production depuis 2 à 4 ans représentent 41,3 % de l’ensemble. Mais la part de ceux qui le sont depuis 5 ans ou plus progresse significativement à près de 34 %, contre moins de 30 % en 2017, et surtout moins de 10 % en 2015.
En fait, la plupart des départements informatiques intéressés par le VDI l'ont probablement déjà déployé. Les principaux défis initialement liés à cette technologie – capacité de stockage, ressources GPU, coût – ont été considérablement allégés avec le temps.
Les très grandes entreprises, et même certaines grosses PME de 3 000 à 5 000 utilisateurs sont encore de bons candidats pour le VDI, mais hésitent à migrer en raison du temps que représente l’exercice, estime Dane Young, conseiller stratégique chez Entisys360 : « maintenant, le marché doit s’attaquer à ses prospects les plus difficiles, ceux qui n’adoptent que tardivement les nouvelles technologies ». Pour lui, ces organisations « reconnaissent qu’elles ont besoin du VDI, mais aussi qu'il s'agit d'un projet sur trois à cinq ans. Il faut beaucoup de temps pour migrer des milliers d'utilisateurs vers un tel environnement ».
Selon lui, l’une des cartes que peuvent jouer les éditeurs de VDI pour séduire ces entreprises est celle de la sécurité – même si, historiquement, c’est surtout l’administration centralisée qui a motivé les déploiements : « la principale motivation que nous constatons pour le VDI ou les initiatives touchant à la fourniture d'applications est la sécurité », indique ainsi Dane Young.
Poste de travail et applications en mode service ont également commencé à détourner du VDI déployé en local. Cette tendance fait émerger de nouvelles opportunités pour les éditeurs d’outils d’administration et de surveillance du VDI parce que les services informatiques ont besoin de solutions pour gérer ces charges dans le cloud.
Ruben Spruijt, directeur technique de Frame et auteur du rapport, ainsi que Mark Plettenberg, chef de produit senior chez Login VSI, estiment que les éditeurs de solutions de VDI peuvent aussi soutenir leur activité en cherchant à remporter des contrats contre leurs concurrents. Pour Ruben Spruijt, les éditeurs peuvent ainsi se tourner vers « les entreprises qui renouvellent leur matériel ou qui ne sont pas totalement satisfaits de la solution en place ». Car en définitive, pour lui, le marché a gagné en maturité et les éditeurs doivent adapter leur manière d’approcher leurs prospects.