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Atos veut accélérer aux Etats-Unis en rachetant Syntel pour 3,4 Milliards de dollars
A l'occasion de la présentation de ses résultats semestriels, Atos a annoncé son intention de racheter l'américain Syntel pour 3,4 Md$. Cette SSII devrait permettre à Atos de conforter ses activités autour du cloud, des réseaux sociaux, du mobile, de l’analyse de données et de l’internet des objets tout en accélérant l'offshoring de ses ressources en Inde.
Parallèlement à la présentation de ses résultats semestriels, le géant français des services informatiques Atos a annoncé aujourd’hui son intention de racheter de l’américain Syntel pour 3,4 Md$, une acquisition qui intervient peu de temps après la tentative avortée de mettre la main sur le Français Gemalto.
Après l’acquisition de SIX Payment Services par Worldline, ce rachat devrait encore doper les capacités d’Atos en Amérique du Nord avec un portefeuille de solutions dans les domaines du cloud, des réseaux sociaux, du mobile, de l’analyse de données, de l’internet des objets, et de l’automatisation.
Syntel emploie près de 23 000 salariés (dont 18 000 en Inde). La firme réalise 89 % de son chiffre d’affaires (environ 923 M$) en Amérique du Nord. Son profil rappelle celui de sociétés comme Cognizant ou iGate (acquis par CapGemini en 2015), dont l’essentiel des employés sont positionnés en Inde et la plupart des clients dans des pays occidentaux.
Comme l’explique Thierry Breton, le patron d’Atos, Syntel devrait permettre à Atos d’accélérer le développement de sa « Digital Transformation Factory ». Son acquisition devrait aussi permettre à la SSII française d’accroître sa rentabilité « grâce à une offre de services numériques étendue, des plateformes de production de pointe basées en Inde ainsi que des synergies à la fois de coûts et de chiffre d’affaires ».
Comme l’explique Atos, Syntel devrait contribuer à améliorer la performance de sa division B&PS (Business & Platform Solutions) en « optimisant la répartition offshore/onshore de son personnel et en profitant de la plateforme offshore existante de Syntel et de son savoir-faire en matière de gestion de talents ». Atos n’a jamais fait mystère de son ambition de renforcer ses implantations en Inde pour abaisser sa structure de coûts.
L’acquisition sera financée par un emprunt auprès de BNP Paribas et J.P. Morgan. Cet emprunt sera utilisé pour financer le montant en numéraire de la transaction, ainsi que le refinancement de la dette existante.
Atos : un premier semestre sous le signe de la croissance
Au cours de son premier trimestre fiscal, la SSII dirigée par Thierry Breton a vu son chiffre d’affaires progresser de 3,4 % à 6 milliards d’euros (à taux de change constant) et de 1,7 % (à taux de change et périmètre constant). La marge opérationnelle a atteint 545 M€ (+0,2 point de marge) et le résultat net s’est établi à 262 millions d’euros, en hausse de 10 % sur un an.
La croissance a notamment été soutenue par la performance de l’activité Big Data et Sécurité (+ 13,1 %) et par le dynamisme de Worldline (+5,9 %). La division BP&S a quant à elle enregistré une progression de 4 % de ses revenus tandis que les activités de gestion d’infrastructure et de données reculaient de 1,7 % (largement du fait d’une contre-performance aux USA).
Côté géographies, l’Allemagne reste le premier territoire en termes de chiffre d’affaires pour Atos (1,05 Md€) devant l’Amérique du Nord (967 M€), la France (842 M€) et la zone Royaume-Uni/Irlande (826 M€).
Côté lignes métiers, ce sont les services financiers qui ont tiré la croissance (+8,7 %) devant les activités secteur public et santé (+3,1 %). Les activités télécoms/Médias/services aux collectivités ont vu leur CA reculer de 1,3 % sur le semestre tandis que les services à l’Industrie, à la distribution et aux transports reculaient de 1,4 %.
Atos souligne le dynamisme de ses prises de commandes avec un ratio CA/prise de commandes de 117 % au premier trimestre et de 134 % au second trimestre ce qui permet à la firme de confirmer ses objectifs pour l’ensemble de l’année, à savoir une progression du CA de 2 à 3 % et une marge opérationnelle comprise entre 10,5 % et 11 % du chiffre d’affaires.
Après l'annonce des résultats et de l'acquisition de Syntel l'action Atos se repliait fortement à l'heure de la rédaction de cet article. Elle ne cotait plus qu'un peu plus de 115 € (-6,5%).