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Résultats : Microsoft dopé par le cloud, IBM par les mainframes
IBM et Microsoft viennent de publier des résultats trimestriels qui mettent en lumière les différences de performance et de vélocité des deux sociétés sur le cloud. Alors qu'Azure progresse de près de 90%, les revenus cloud de Big Blue n'ont crû que de 18%. IBM ne doit en fait la croissance de son CA global qu'à un sursaut spectaculaire des ventes de mainframes (+112%).
IBM a vu son chiffre d’affaires progresser de 4 % à 20 milliards de dollars durant son second trimestre fiscal, achevé le 30 juin 2018, tandis que Microsoft a enregistré un revenu de 30 milliards de dollars sur la même période (son dernier trimestre fiscal).
Big Blue a réalisé un bénéfice de 2,4 milliards de dollars alors que l’éditeur de Redmond a engrangé un résultat net de 8,8 milliards de dollars au cours du trimestre.
Microsoft dopé par le cloud et les outils serveur
La comparaison des performances des deux sociétés est édifiante. Tandis que Big Blue n’a dû sa croissance qu’au spectaculaire redressement de ses ventes de mainframes (une ligne de produits dont l’origine remonte au System/360 de 1964), Microsoft a tiré une part significative de sa croissance de ses activités cloud.
Les ventes d’Azure ont ainsi bondi de 89 % sur un an, tandis que celles d’Office 365 croissaient de 38 % et que LinkedIn voyait ses revenus progresser de 37 %. Les ventes de solutions serveur et des services cloud associés ont quant à elles bondi de 26 %. Enfin, l’offre Dynamics 365 a vu ses ventes croître de 61 %.
Selon Microsoft, son activité Intelligent Cloud (qui comprend notamment les revenus des produits serveurs – dont SQL Server, Windows Server, Visual Studio, System Center et les CAL associées — ainsi que ceux d’Azure et des services de support et de consulting associés, mais pas Office 365) aurait réalisé un chiffre d’affaires de 9,7 milliards de dollars au cours du trimestre.
Le CA de Big Blue sauvé par ses grands systèmes
Chez Big Blue, la photo est toute autre. Le cognitif, censé tirer la croissance du groupe a reculé de 1 % sur la période, tandis que les services faisaient du surplace. La maigre croissance du groupe est à mettre à l’actif de la spectaculaire progression de 112 % des ventes de mainframes, un bond largement à mettre au crédit d’un cycle favorable (Big Blue a récemment mis à jour son offre de grands systèmes). Au total la division systèmes a réalisé un CA de 2,2 milliards de dollars (1,8 Md$ en matériel et 0,4 Md$ en systèmes d’exploitation) sur les trois derniers mois de l’exercice en cours.
Selon IBM, ses activités cloud (qui comprennent ses revenus SaaS, les revenus de l’offre IBM Cloud, ainsi que les services associés) ont atteint 4,7 milliards de dollars sur la période (+18%). Sur ce total, 2,2 milliards proviendraient des ventes d’IBM Cloud Platform.
Les chiffres Mainframe, Power et stockage d’IBM en clair…
Ironiquement, ce sont donc les activités matérielles qui ont sauvé le trimestre de Big Blue. À l’occasion de la rédaction de cet article, LeMagIT a tenté de reconstituer la performance des différents segments de l’offre système de Big Blue (System Z, Power, Stockage et systèmes d’exploitation) en s’appuyant sur les données communiquées par le constructeur et sur de bons vieux principes mathématiques.
Calculer les revenus des différentes lignes de produits est en effet possible en résolvant un système d’équation à trois inconnues en s’appuyant sur les données de chiffre d’affaires des activités systèmes et sur les taux de croissance trimestriels communiqués par la firme.
Les résultats sont approximatifs à quelques millions de dollars près, du fait des arrondis pratiqués par Big Blue. Cela rend la performance des différentes lignes matérielles d’IBM plus lisible et montre que si le chiffre d’affaires mainframe annuel est globalement stable depuis 4 ans, les revenus des systèmes Power et du stockage sont sur une pente glissante...