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Licences : les solutions de Citrix sont complexes en cloud, autant qu’en local
L’interminable débat sur les licences autour des solutions Citrix se poursuit dans le cloud. Même l'éditeur offre là un peu plus de flexibilité.
Le sujet des licences Citrix a toujours été épineux. La valeur ajoutée de la licence platinum - ou son absence - est souvent fortement débattue. Aujourd'hui, il en va de même pour les différentes offres de services cloud et les modèles de licences Citrix Cloud correspondants. L’ensemble mérite d’être exploré, avec les commentaires de membres de la communauté des utilisateurs.
Avec un tel accent sur les services cloud, est-il toujours pertinent de discuter des déploiements sur site ? Oui, absolument ! L’adoption du Cloud est bien réelle et il n’est pas question de la nier. Pour autant, cela ne signifie pas que toutes les entreprises vont migrer tout de suite et faire une croix sur leurs investissements passés. Le passage au cloud prend donc du temps et se fait de manière graduelle. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte, et beaucoup de clients estiment que la plate-forme elle-même – Citrix Cloud dans le cas présent – doit mûrir avant d'être considérée comme une alternative sérieuse.
Dans la pratique, l'adoption de Citrix Cloud a été plutôt lente jusqu'à présent. L’éditeur essaye de résoudre ce problème avec les Workspace Services et la future application Workspace. Les mois prochains diront ce que donne cette initiative.
Les licences Citrix en résumé
Avant toute chose, il est important de savoir comment fonctionnent les licences Citrix et quelles sont les différences entre chaque édition, au moins dans les grandes lignes. Pour plus de détail sur les questions de licences – entre Citrix et Microsoft – il est possible de se référer à ce document, accessible une fois authentifié avec ses identifiants MyCitrix.
En local, une licence Citrix XenApp ou XenDesktop a trois composantes : le produit (XDT pour XenDesktop, MPS, pour XenApp, en référence à son ancêtre Metaframe Presentation Server), le modèle de licence (par utilisateur, par appareil, ou par accès simultané), et enfin une édition (avancée, entreprise ou platinum). L’édition détermine l’éventail de fonctionnalités disponibles.
Il est en outre possible de choisir entre version actuelle, pour XenApp et XenDesktop, avec mise à jour tous les trois ou quatre mois, ou version de support à long terme, qui n’est mise à jour que tous les deux ou trois ans. C’est le choix entre l’accès plus rapide à de nouvelles fonctionnalités, d’une part, et la stabilité, d’autre part.
A l’achat de XenApp et/ou XenDesktop, il est en outre requis de souscrire aux services d’accompagnement client – Customer Success Services, ou Subscription Advantage précédemment – pour au moins un an. Passé cette période initiale, le renouvellement est optionnel. Enfin, depuis la version 7.14, il est possible de mixer modèles de licence et produits, sur un même site – mais pas les éditions.
Comme on l’imagine aisément, tout cela provoque, de temps à autre, quelques maux de tête.
Services et application Workspace
Citrix compte beaucoup sur ses services Workspace. Et l’application associée, visant à donner accès à toutes les ressources de manière consolidée, est là pour aider à leur adoption. Mais en quoi cela concerne-t-il les utilisateurs des déploiements sur site ?
Pour tirer pleinement profit des capacités de l’application Workspace, celle-ci doit disposer d’un accès direct au service cloud assurant l’agrégation de ressources promise. Kevin Binder, responsable du marketing produit de XenMobile, a répondu à quelques questions fréquentes sur l'application Workspace. Il indique notamment que, pour accéder à des applications ou des postes virtualisés avec XenApp ou XenDesktop, via l’application Workspace, il faudra utiliser au moins un service cloud de Citrix, que ce soit NetScaler Gateway ou XenMobile. A défaut, il ne sera pas possible de profiter pleinement de ce que l'application Workspace a à offrir, du moins pas aujourd'hui.
Une potentielle valeur ajoutée
Déterminer la valeur ajoutée d'une édition, comme Platinum, ou celle du service Workspace, peut être en définitive difficile et dépend, au moins en partie, des cas d’usage. Tout consultant intelligent reconnaîtra ainsi probablement que « cela dépend ». Des fonctionnalités spécifiques sont-elles recherchées ? Cela rentre-t-il dans le budget existant ou est-il pertinent d’investir ? À quoi ressemble l’environnement actuel ?
Qui plus est, l'écart (affiché) de prix public entre éditions Avancé et Platinum est significatif. Suffisamment pour encourager à réfléchir à des alternatives pour les fonctionnalités additionnelles. Lesquelles existent, parfois moins chères.
En fait, si certains clients estiment que les éditions les plus complètes leur en donnent pour leur argent, d’autres apprécieraient que certains « extras » Platinum soient accessibles directement avec les licences entreprise, avancé, et cloud.
En fait, la matrice fonctionnelle des éditions des produits Citrix n’est pas forcément très éclairante quand il s’agit d’identifier ce qui conviendrait le mieux. En la matière, les abonnements aux services Citrix Cloud semblent offrir un choix d’options et de fonctions bien plus granulaire.
Vu du terrain
Citrix est connue pour être une entreprise à l'écoute de ses clients. Alors voici quelques réflexions venues du terrain.
Pour les offres en local, l’édition Platinum est trop chère, avec un écart trop important par rapport aux autres éditions. Une offre plus granulaire, avec la possibilité d’ajouter des options à une édition donnée, serait aussi la bienvenue. Celle de mélanger les éditions sur un même site est également appelée de leurs vœux par beaucoup. Car bien sûr, toutes les fonctionnalités d’une édition ne sont pas forcément nécessaires pour tous les utilisateurs d’un même site… Dans une certaine mesure, cela s'applique également aux licences cloud.
Pour les services cloud… l’opinion générale est qu’ils sont trop chers, même si le marketing essaie de convaincre du contraire. Et puis qui veut acheter un service en plus de ce qu’il paie déjà pour seulement être en mesure de profiter de quelques nouvelles fonctionnalités cloud ?
En outre, les abonnements sont conditionnés à une durée minimale de trois ans et/ou un nombre minimum de licences – il faut plus de flexibilité.
Et puis la simplicité n’est pas toujours au rendez-vous. Démarrer avec Citrix Essentials demande en fait plus de travail que l’on ne peut s’y attendre. La configuration et l’exploitation ne sont pas aussi aisées qu’elles en ont l’air, en théorie et sur le papier.
Au passage, l’interface d’administration de Citrix Cloud apparaît particulièrement laborieuse ; c’est complètement contre-productif.
Enfin, lorsque de nouveaux services sont lancés, leur documentation doit être plus spécifique et claire sur ce qu’il est possible d’en attendre. Cela vaut également pour les éditions locales.
Conclusion
Il convient d’être réaliste : il n’en a pas toujours l’air, mais Citrix Cloud n’en est qu’à ses débuts. Ce n’est donc pas une surprise si la marge de progrès est encore grande. Dans cette perspective, la bonne nouvelle est l’attention que Citrix accorde généralement à la satisfaction de ses clients : autant lui laisser un peu de temps même si, hélas, dans le cas des licences sur site, un certain temps s’est déjà écoulé.
Mais Citrix est en train de migrer d’un modèle économique basé sur la vente de licences perpétuelles à un autre, basé sur l’abonnement. Et cela ne va pas sans défis. Bien sûr, les clients ne devraient pas en être affectés, mais cela paraît toutefois difficile à éviter totalement.