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Facebook travaille son image « technologique » en parlant Blockchain
Après l'affaire Cambridge Analytica, Facebook doit peaufiner son identité d'entreprise technologique qui va au-delà du « dealer de datas ». Une initiative sur la blockchain, même embryonnaire, permet à Mark Zuckerberg d'allumer un nouveau contre-feu en surfant sur la vague médiatique qui accompagne les registres distribués.
Mark Zuckerberg, le président de Facebook, remanie l'organisation de son entreprise. Le départ annoncé des fondateurs de WhatsApp, racheté par Facebook en 2014 pour 22 milliards de dollars, entraîne un jeu de chaise musicales interne. Il marque également le commencement d'une intégration plus poussée du service de messagerie avec le réseau social.
Le remaniement s'accompagne d'un nouveau projet : mettre un pied dans la Blockchain. Après l’affaire Cambridge Analytica, Facebook et Mark Zuckerberg cherchent à se refaire une virginité. Même si le scandale de la fuite de données a été assez bien géré et qu'il n'a provoqué aucune désertion massive de membres, l'ambition politique du président de Facebook – qui a par ailleurs fait plutôt bonne figure face aux sénateurs - exigeait plus. C'est aujourd'hui chose faite.
Une « petite équipe » pour étudier les possibilités de la Blockchain
Sur son compte, David Marcus, le responsable de Messenger depuis quatre ans, a confirmé qu'il quittait cette fonction pour créer un groupe dont la mission sera d'étudier comment cette technologie de registre distribué pourrait être utilisée au sein de l'organisation.
Le responsable de cette « petite équipe » (sic) n'en dit pas plus sur l'intérêt de la blockchain pour Facebook, ni sur les pistes qu'il a déjà en tête. Il souligne même qu'il part « de zéro » (« from scratch »).
La blockchain est une technologie dont les premiers PoC sérieux montrent qu'elle est pertinente dans un cadre de co-opétiteurs qui ont un intérêt à collaborer sans être totalement transparents les uns avec les autres.
Un autre intérêt, souligné fort justement par Frédéric Panchaud de Viséo, est que la Blockchain est devenue un outil de communication. Kodak par exemple a vu son cours de bourse bondir, rien qu'en évoquant le mot. Carrefour a bénéficié d'une couverture médiatique inespérée en utilisant Ethereum pour rendre plus transparente la traçabilité de ses poulets, couverture qu'il n'aurait pas eu sile projet avait été mené avec une base centralisée classique.
En clair, la Blockchain, parce qu'elle est complexe à comprendre au premier abord, donne une image de sérieux - que ce soit à tort ou à raison, et suscite la curiosité par son côté magique qui courtcicuiterait les intermédiaires.
Dans sa quête de respectabilité présidentielle, Mark Zuckerberg veut faire de Facebook une entreprise de technologie – un positionnement auquel contribue la conférence annuelle F8 - et pas un simple revendeur de données. La blockchain, dont on voit encore mal aujourd'hui le rapport avec Messenger, Instagram, WhatsApp et Facebook lui-même (ce qui ne veut pas dire qu'elle n'aura pas de retombées positives) est une option qui lui permet de communiquer à nouveau sur cette facette de Facebook.
Facebook au-delà du dealer de donnée
Dans la technologie pure, Facebook est un des acteurs qui a lancé le mouvement de l'open hardware. Après plusieurs matériels - dont un switch - il envisage aujourd'hui de créer ses propres puces pour l'Intelligence Artificielle, à l'instar de Google et de Microsoft.
L'entreprise a par ailleurs publié plusieurs outils open source, dont un framework de Deep Learning en ce qui concerne l'IA.
Facebook contribue également et activement à la communauté Hadoop.
La blockchain ajoute donc une brique à cette dimension technologique. Une brique encore assez brumeuse, mais une brique bien visible qui permettra à Facebook de surfer sur la vague très médiatique autour de cette technologie.