denisismagilov - Fotolia
Qlik : un Qlik Sense qui avance lentement vers l’AI, le Big Data et le multi-cloud
Le fournisseur de BI en self-service déroule sa feuille de route et les fonctionnalités avancées de Qlik Sense promise un an auparavant. Une disponibilité qui s’effectuera par étape, alors que l’éditeur est pris par le temps, selon les analystes.
Voici un an que Qlik a présenté ses ambitions à long terme en matière de fonctions cloud avancées, d'Intelligence artificielle, de Big Data et de visualisation des données à son application de BI en libre-service. Aujourd'hui, la société commence à tenir ses promesses. Pour les analystes, Qlik entre pourtant dans un contre-la-montre face à la concurrence.
A l’occasion de sa conférence utilisateur annuelle, le groupe, et son nouveau CEO, Mike Capone ont confirmé que certaines briques de ces technologies alors promises ont vu le jour dans une mise à jour de Qlik Sense en avril. D'autres suivront le mois d’après, en juin. Ces dernières incluent par exemple la possibilité de publier des données issues de systèmes BI sur site vers des systèmes Cloud. Il s’agit là d’un premier composant d'une stratégie multi-cloud, mise en place par l’éditeur.
La version de juin 2018 de Qlik Sense Enterprise s'appuiera également sur un ensemble de fonctionnalités « d'intelligence augmentée ». Dans le dialecte de Qlik, cela applique des fonctions d’intelligence artificielle et de Machine Learning à l’analyse et à la visualisation des données. Dans la version d’avril, Qlik a présenté une fonction de recommandation de graphiques, sélectionnés à partir des champs pris en compte par l‘analyste ; en juin, un nouvel outil baptisé Insight Advisor permettra de pointer des informations clés dans des jeux de données.
D'autres fonctionnalités d'intelligence augmentée et liées au multi-cloud suivront dans les prochaines versions de Qlik Sense, promet d’ailleurs l’éditeur. Une prochaine mise à jour est prévue en septembre selon un calendrier de cinq sorties par an, mis en place par Qlik fin 2017.
L’Associative Big Data Index est l’autre outil annoncé par Qlik lors de son événement. Une fois finalisé, il permettra au moteur d’association de Qlik – l’un des fondamentaux de la plateforme de Qlik -, d'indexer des informations sur les données stockées dans les clusters Hadoop par exemple. L'objectif est de donner aux utilisateurs de Qlik un accès rapide à de grands jeux de données sans qu'il soit nécessaire de charger toutes les données en mémoire.
Qlik prévoit de publier une version bêta de l'Associative Big Data Index au cours de la seconde moitié de l'année, a déclaré James Fisher, vice-président senior du marketing stratégique de Qlik. La technologie devrait être disponible à la fin de cette année ou au début de 2019, a-t-il ajouté.
Le besoin d'une plus grande rapidité de développement
Le ton général de la conférence a été positif, souligne Donald Farmer, directeur de la société TreeHive Strategy. Mais la livraison des technologies et le marketing de Qlik doivent tous deux « passer à la vitesse supérieure », pense-t-il. Aujourd’hui consultant, Il a dirigé la stratégie produit de l'entreprise jusqu'à son départ fin 2016.
Selon lui, Qlik offre de meilleures capacités de mapping de données que Tableau ou encore Power BI de Microsoft, ses principaux concurrents sur le marché de la BI en libre-service. Parmi les autres nouvelles fonctionnalités de Qlik Sense, l’éditeur met en avant une meilleure capacité d’usage, de nouvelles API et des fonctions d’intégration pour les développeurs.
Cependant, Qlik doit accélérer les choses s’il veut suivre Tableau et Microsoft et continuer à agrandir sa base d'utilisateurs, rappelle Donald Farmer. « Les fonctions de Machine Learning à venir et le Big Data Index doivent être livrés rapidement si Qlik veut concurrencer efficacement la présence de Power BI sur le marché et la popularité de Tableau auprès des utilisateurs métier », souligne-t-il. Par exemple, Tableau a récemment lancé un outil de préparation de données appelé Tableau Prep.
Pour James Fisher (Qlik), l’éditeur respecte son calendrier mis en place l'année dernière et continue d’améliorer les capacités de BI et de visualisation des données de Qlik Sense. « Nous avons en grande partie livré exactement ce que nous avions dit. » Cependant, dans son discours d'ouverture, Mike Capone, PDG de Qlik, a reconnu la nécessité d'accélérer le développement de Qlik Sense. Mais il a affirmé que l'entreprise travaillait dans ce sens. Le PDG, qui a rejoint Qlik en janvier, avait rapidement entrepris de réorganiser les opérations de R&D de Qlik « pour mettre plus de personnes » dans les équipes de développement.
Des défis internes et externes
Qlik a été racheté par la société de capital-investissement Thoma Bravo en 2016. L’éditeur a connu des phases de licenciements l'année dernière et en janvier 2108. L'acquisition a semblé ralentir le rythme des développements chez Qlik, croit savoir Rick Sherman, fondateur et directeur associé du cabinet de conseil américain Athena IT Solutions. « Je pense que ça les a fait un peu reculer », soutient-il.
Jen Underwood, fondatrice de la société de recherche et de conseil Impact Analytix, semble également d’accord sur ce point. Dans un billet de blog, elle rappelle que Qlik est en concurrence avec de « très grands requins » qui ont des portefeuilles de produits plus larges et une plus grande reconnaissance de leur marque. De plus, il fonctionne avec ce qui semble être « un modèle de RH extrêmement difficile », commente-t-elle.
En matière de fonctionnalités, la feuille de route de Qlik Sense est solide, écrit Jen Underwood. Elle considère comme utiles les capacités d'intelligence artificielle et l'Associative Big Data Index. Cependant, ajoute-t-elle, si Mike Capone semble être à l'écoute des clients, « il devra obtenir un financement adéquat de Thoma Bravo ». Pour l'instant, poursuit-elle, « mon intuition est que Qlik fait de son mieux avec un budget limité ».
Qlik prévoit également d'incorporer certaines des fonctionnalités avancées dans QlikView, encore au catalogue de la société. Mais le plus important est certainement le fait que Qlik compte désormais rendre accessibles Qlik Sense et QlikView sous une seule et unique licence, avec une expérience utilisateur et un hub d'applications partagées. Tous les détails sont attendus plus tard dans l’année Mais pour Jen Underwood, Qlik s’attaque là à « un énorme problème qui avait poussé certains utilisateurs existants à considérer des solutions alternatives ».
Pour approfondir sur Outils décisionnels et analytiques
-
Qlik fait fructifier ses acquisitions autour de l’IA (et Talend)
-
« Talend n’est pas une simple acquisition, c’est un mouvement stratégique majeur » (Qlik)
-
Chez Qlik, l’IA ne fait pas encore dérailler le train-train de la BI
-
Intégration de données : Qlik lance une option tarifaire « plus prévisible »