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Teradata, du data warehouse à l'analytique dans le Cloud

Longtemps spécialiste de l'entrepôt de données et de l'analytique, Teradata a entrepris de se transformer. La société devient un acteur majeur de l'écosystème de l'analyse de données sur toutes les plates-formes : infrastructure interne, Cloud privé, public, hybride. Et se positionne sur les marchés porteurs de l'IoT, de l'industrie et des Smart Cities.

Teradata a longtemps été réputé pour ses solutions d'analytique et de data warehouse, performantes mais propriétaires. Il y a deux ans, l'arrivée de Victor Lund au poste de CEO en remplacement de Mike Koehler qui venait de démissionner a donné le signal d'un nouveau départ.

L'évolution vers le cloud, la transformation numérique en cours chez ses grands clients, la nécessaire intégration des solutions analytiques aux systèmes d'information et la montée en puissance sur l'analytique des grands acteurs du numérique rendaient la transformation de la société nécessaire pour ne pas dire vitale.

A l'occasion de sa conférence Teradata Universe 2018, à Londres, la société a montré que cette transformation était désormais bien avancée.

Mieux, son engagement vers le cloud et les annonces faites il y a un an (Teradata Everywhere, IntelliCloud) se sont concrétisés et sont largement cautionnés par les clients. Une étude réalisée par Vanson Bourne pour Teradata auprès de 700 responsables technologiques de grandes entreprises mondiales affirme que 69 % des organisations envisagent de réaliser toutes leurs analyses de données dans le cloud d'ici à 2023. Et 91 % des répondants estiment que la migration des analyses vers le cloud public n'est pas assez rapide.

Une appétence réconfortante

Ces chiffres confortent Teradata dans sa stratégie de transformation. « Nous avons une vision claire du marché, de l'évolution des technologies et des besoins de nos clients. Nos solutions sont réputées pour leur hautes performances. Nous occupons une position unique. Notre enjeu à présent est d'aider nos clients à bénéficier des technologies à leur rythme, pour répondre au mieux à leurs besoins sans tout remettre en question », expliquait Vic Lund.

Le marché des grands comptes, principale composante de la clientèle de Teradata, n'est plus aussi méfiant à l'égard du cloud qu'il y a quelque temps. « Tous les grands comptes ont maintenant quelque chose dans le cloud, Salesforce a ouvert la porte. En Europe, nous avons un prospect – italien – qui affirme que toute son informatique sera dans le cloud d'ici 2 ans et un client – français – qui envisage de fermer tous ses datacenters d'ici à 3 ans », illustre Eric Joulié, vice-président WESEMEA (Europe de l'Ouest, du Sud, Moyen-Orient, Afrique).

L'évolution vers le cloud s'accompagne d'un changement de business modèle qui impacte évidemment le chiffre d'affaires.

Au lieu d'encaisser une licence et une maintenance annuelle, le cloud se traduit par un abonnement payé chaque mois ou chaque année. Le chiffre d'affaires de Teradata a ainsi baissé de 7 % entre 2016 (2,322 Mds US$) et 2017 (2,156 Mds US$), en partie du fait des contrats dans le cloud.

La société estime que cet impact, qui a commencé à se faire sentir sur l'exercice 2016, devrait être amorti d'ici à 2020.

Acteur œcuménique

En matière de technologies, la société a présenté sa Teradata Analytics Plateform, qu'elle avait annoncé fin 2017.

« Cette plate-forme répond aux besoins très différents des DSI et des data scientists. Les premiers veulent minimiser les risques, réduire les coûts, améliorer la “scalabilité”, disposer de SLA. Les seconds veulent utiliser les langages et les outils qu'ils connaissent, pouvoir intégrer des données hétérogènes, développer des analytiques répétables, etc », détaille Tim Henry, senior vice-président Strategic Offering Management.

Il s'agit au final d'offrir un écosystème analytique le plus complet possible pour que chaque métier y trouve les outils et les langages qui lui conviennent.

Cette approche d'intégration correspond à la stratégie « Everywhere » de Teradata, qui permet aux utilisateurs de choisir leurs outils et le mode d'achat (licence, abonnement, options, service), de déployer leurs analyses sur n'importe quelle plate-forme.

« Nous proposons une portabilité totale, à la fois économique et technologique, et nous garantissons des performances identiques sur toutes les plates-formes, on premise ou dans le cloud », avance Jean-Marc Bonnet, directeur technique de Teradata France.

Cap sur de nouveaux marchés

Avec cette stratégie d'ouverture, Teradata veut se positionner au cœur de l'écosystème analytique afin de profiter pleinement de l'explosion des volumes de données et de leur omniprésence.

La société a présenté 4D Analytics, qui permet d'analyser les données selon les trois dimensions géospatiales (altitude, latitude, longitude) et la dimension du temps. Cette capacité vient enrichir les analyses possibles pour de nombreuses applications dans le domaine de l'IoT comme, par exemple, la gestion des flottes de véhicules, la maintenance prédictive des avions ou le suivi de l'urbanisation d'un territoire.

Teradata va collaborer avec Cisco pour intégrer ses solutions analytiques à la plate-forme Cisco Kinetic for Cities.

Les Smart Cities, mais aussi l'industrie ou les objets connectés constituent des marchés très prometteurs pour l'analytique car ils produisent d'importants volumes de données, sous-exploités jusqu'à présent.

« On estime que moins de 1 % des données produites par des capteurs sont analysées actuellement »
Stephen Brobst, CTO de Teradata

« On estime que moins de 1 % des données produites par des capteurs sont analysées actuellement », soulignait Stephen Brobst, Chief technology officer (CTO) de Teradata. « L'Internet of Everything plus que l'Internet of things, et le “digital twin », le jumeau numérique, constituent la prochaine étape de la transformation numérique », affirme-il, enthousiaste.

« Le fait de disposer en quelque sorte d'un avatar numérique de chaque objet, mais aussi des machines, des usines, des villes, du corps humain, des récoltes, des organisations, etc, va nous permettre d'analyser les données, d'apprendre du fonctionnement de ces objets pour les optimiser, anticiper leur maintenance, mieux gérer le développement des villes, la consommation d'énergie ou le trafic ».

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