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XenApp 6.5 arrive en fin de vie, avec quelles conséquences pour les DSI ?

Quelques facteurs rendent la migration moins évidente qu’il peut y paraître, pour certaines organisations. Planification et tests aideront à gérer la fin de vie de XenApp 6.5.

Alors qu’approche la fin de vie de XenApp 6.5, les utilisateurs de Citrix ont la possibilité de réexaminer l'ensemble de leurs stratégies de fourniture d'applications.

Citrix XenApp 6.5 arrive en fin de vie le 30 juin, près de sept ans après sa commercialisation. Alors que l’échéance se rapproche, certains administrateurs de XenApp évaluent s'ils doivent fournir des postes de travail complets à la place, s'appuyer uniquement sur des sessions de bureau déportées (RDSH), passer au cloud, ou s'ils souhaitent rester avec Citrix. Bien que certains aient déjà commencé leurs migrations, d'autres ne sont pas aussi avancés.

« Ce n'est pas si compliqué, mais il faut du temps », explique Sacha Thomet, ingénieur système chez Die Mobiliar, une compagnie d'assurance Suisse. « Si vous n'avez pas démarré la migration vers XenApp 7, vous devez le faire maintenant. Ce que vous ne voulez pas, c'est un système qui n'est ni supporté par Citrix, ni par Microsoft ».

En amont de la migration, il convient aussi, voir surtout, de s’assurer de la compatibilité des applications et de prévoir, le cas échéant, de mettre à niveau les serveurs Windows.

« On repense tout dans le cadre de ce processus », relève Jo Harder, architecte cloud chez un hébergeur et analyste chez The Virtualization Practice. « Il faut en profiter pour monter en version, parce que l’on ne restera pas sous Windows Server 2008 R2. Et si cela doit finir dans le cloud, ainsi soit-il. Il faut tout refaire de toute façon ».

La fin de vie de XenApp 6.5 requiert planification

La plupart des organisations utilisant XenApp exécutent un mélange de versions 6.5 et 7.x. Soixante-cinq pour cent dutilisent XenApp 6.5 et 66 % XenApp 7.x, selon l’étude d’eG Innovations et de DABCC.com sur l’état de la migration. Dix-sept pour cent des organisations ont entièrement migré vers XenApp 7.x, et 70 % indiquent prévoir de le faire d'ici la fin de l'année.

Selon l’étude, les différences d'architecture entre XenApp 6.5 et XenApp/XenDesktop 7.x inquiètent certaines organisations. Les versions antérieures utilisent IMA. Mais à partir de la version 7.0, Citrix a combiné XenApp avec XenDesktop et est passé à l'architecture FMA (FlexCast Management Architecture), qui consolide plusieurs composants en un seul, le Desktop Delivery Controller. FMA ajoute également de nouveaux composants, ce qui peut rendre le processus de migration plus complexe qu'une mise à niveau de base.

L'un des avantages de FMA est de maintenir la redondance entre les composants lors d'une mise à niveau, ce qui facilite le passage d'une version ponctuelle de XenApp à l'autre, à partir de la version 7.0, relève Sacha Thomet. Il souligne également que XenApp 7.x est plus évolutif pour les grands environnements d'applications publiées.

XenApp 7.0 souffrait de l’absence de certaines fonctionnalités de la version 6.5, telles que la mise en cache locale. Citrix a depuis restauré la plupart de ces fonctionnalités avec les mises à jour successives de XenApp 7.x et en a ajouté de nouvelles, avec quelques différences de dénomination.

« Il n’y a rien à perdre fonctionnellement, ce qui était une préoccupation pour beaucoup au début », indique David Johnson, analyste de Forrester Research. Et d’ajouter que XenApp 7.x offre en fait désormais beaucoup de nouvelles fonctionnalités.

Un catalyseur du changement

Pour certaines entreprises, revoir sa stratégie de fourniture d'applications peut impliquer de se demander la virtualisation applicative est bien utile. Avec l'espoir que RDSH ne sera pas une option dans Windows Server 2019, une installation Windows 10 multi-utilisateurs pourrait pousser les clients de Citrix vers les postes de travail complets.

En outre, les responsables informatiques peuvent voir les terminaux Windows 10 comme plus sûrs, et être tentés d’accorder plus de confiance aux postes de travail physiques. Mais pour David Johnson, quelle que soit la voie retenue, il convient de se concentrer sur ce qui est le mieux pour les utilisateurs. Et « cela a poussé certaines entreprises à se demander si elles avaient besoin d'un environnement VDI ou d'un environnement XenApp ». Car dans le cadre de cette migration, « la pire chose à faire est de sacrifier l'expérience utilisateur ».

Les organisations cherchent à alléger leur infrastructure peuvent en outre être intéressées par le transfert de certains traitements aux services Citrix Cloud, que l’éditeur inclut en option lorsque les clients renouvellent leur licence.

Le département informatique de Die Mobiliar a envisagé de passer à XenApp dans le cloud avec Citrix Cloud à l'approche de la fin de vie de XenApp 6.5. Mais ce choix n’a pas été fait pour plusieurs raisons, à commencer par un contexte réglementaire qui impose que les données soient hébergées dans le pays. Toutefois, étant donné que XenApp peut fonctionner comme un service sur le cloud de Microsoft, la décision de ce dernier de créer des centres de calcul Azure en Suisse pourrait permettre à Sacha Thomet d’envisager cette option à l’avenir…

Au cœur d’une migration XenApp

Die Mobiliar a commencé à planifier sa gestion de la fin de vie de Citrix XenApp 6.5 il y a un an et demi, et a entamé la suppression des applications il y a six mois. Les administrateurs ont testé rapidement la plupart des applications avant de les migrer, et seulement quelques-unes n'ont pas fonctionné sur le nouveau système.

L’entreprise a créé une ferme XenApp 7.x complète à côté de sa ferme 6.5, il était donc facile de rebasculer rapidement les applications incompatibles sur l’ancienne infrastructure. Cette approche a également permis au département informatique d'apporter des modifications aux applications incompatibles avant de les transférer définitivement vers la version 7.x, sans aucune interruption de l'activité pour l'utilisateur.

Mais Sacha Thomet le souligne : « nous avons eu moins de problèmes que prévu ». Le fruit d’une planification robuste. Mais le véritable test de la compatibilité des applications survient lorsque les utilisateurs interagissent avec elles pour leur travail quotidien, car « il est extrêmement difficile pour un administrateur XenApp de tester chaque application ».

Lors de la migration vers XenApp 7.15, Die Mobiliar a également migré de Windows Server 2008 R2 vers Windows Server 2012 et 2016. Ces nouveaux systèmes d'exploitation serveur – plutôt que la nouvelle version de XenApp – ont été à l'origine de problèmes de compatibilité avec quelques applications récentes. Die Mobiliar conservera donc ces quelques applications fonctionnant sous Windows Server 2008 R2 avec XenApp 7.15 pour le moment.

Mais la fin du support étendu de Windows Server 2008 R2 programmée pour janvier 2020 constitue également un problème. Mettre à niveau XenApp de la version 6.5 à 7.x sur des serveurs Windows 2008 R2 existants est rapide. Mais ce n’est pas une solution pérenne, car il faudra bien passer à Windows Server 2012 ou 2016. Alors pour Jo Harder, « la solution durable consiste à reconstruire les serveurs XenApp. C'est beaucoup plus de travail... car il faut compter la réinstallation des applications ».

Pour retarder l’échéance, les clients peuvent choisir de payer des frais supplémentaires pour bénéficier d'un support étendu pour XenApp 6.5, valable jusqu'au 14 janvier 2020.

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