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Ethernet : Le coût de la bande passante dans les datacenters à un plus bas niveau en six ans

En 2017, les coûts de la bande passante Ethernet dans les commutateurs pour Datacenter sont tombés à leur plus bas niveau en six ans. Selon Crehan Research, les besoins en bande passante des fournisseurs cloud sont à l’origine de cette baisse. Ils se traduisent par une course aux débits vers le 100G et le 400G.

En 2017, les coûts de la bande passante Ethernet dans les commutateurs de centres de données ont atteint leur plus bas niveau en six ans, car les fournisseurs ont pratiqué des politiques de prix agressives pour séduire les fournisseurs de cloud public, privé et hybride en quête de performance, explique le cabinet Crehan Research.

Selon le dernier rapport de la firme de San Francisco, la demande des fournisseurs de Cloud pour plus de débit a augmenté l’an dernier, le débit moyen par serveur passant de 12 Gbit/s en 2016 à près de 17 Gbit/s l’an dernier.

« Les fournisseurs de cloud computing publics, privés et hybrides cherchent à déployer des réseaux beaucoup plus rapides dans leurs infrastructures et entre leurs centres de données afin de gérer la myriade d’applications nouvelles et existantes dont leurs clients ont besoin », constate Seamus Crehan, président de Crehan Research. « En retour, les fournisseurs de commutateurs pour datacenter ont réagi en offrant une bande passante beaucoup plus large à peu ou pas de frais supplémentaires ».

Le cabinet d’études a relevé une augmentation impressionnante de la bande passante Ethernet moyenne, une forte progression des ports livrés ainsi qu’une forte hausse des revenus des constructeurs de commutateurs de marque. Ces derniers auraient progressé de près de 10 %, soit la plus forte croissance annuelle en quatre ans.

Popularité croissante du 100 Gigabit

Crehan Research a également constaté une augmentation de près de 2 milliards de dollars des revenus générés par les livraisons de commutateurs 25 et 100 Gigabit, ce dernier étant le plus important contributeur au saut (il est à noter que les ports de la plupart des commutateurs 100G sont « splittables » en 4 fois 25G). La popularité croissante ces deux classes de débit est à l’origine d’une baisse de 5 % des expéditions de ports 40 Gigabit.

De 2015 à 2017, les expéditions de ports 100 Gigabit sont passées de moins de 100 000 à plus de 4 millions. Selon Crehan, cette demande « est de bon augure pour l’introduction prochaine de commutateurs à 400 Gigabit, qui offrent des avantages économiques attractifs dans un contexte de forte demande des fournisseurs de cloud pour des débits réseau plus élevés.

Les regards se tournent vers l'Ethernet à 400 Gigabit

Alors que l’IEEE a annoncé la semaine dernière la publication des standards Ethernet à 200 et 400 Gbit (MAC, PHY et Management), les premiers commutateurs pour datacenters capables de supporter le 400G devraient faire leur apparition cette année.

Broadcom, l’un des principaux fournisseurs mondiaux d’ASIC de commutation a ainsi dévoilé en décembre son StrataXGS “TomaHawk 3”, un ASIC qui offre une bande passante totale de 12,8 Terabits/s et qui permettra de supporter 32 ports à 400G (64 ports 200G ou 128 ports 100G) dans un même commutateur. Le prédécesseur du TomaHawk 3, le Tomahawk 2, équipe actuellement les commutateurs de plusieurs géants du secteur comme Arista, Dell EMC, Extreme, HPE, Juniper ainsi que les commutateurs d’acteurs en marque blanche comme Accton, EdgeCore ou QCT. 

Parmi les concurrents annoncés du TomaHawk 3 figurent notamment la puce TeraLynx d’Innovium, une start-up fondée par d’anciens responsables de BroadCom et Cavium, ainsi que de futures puces Xpliant de Cavium et de futurs ASIC de Mellanox.

Notons que la course aux débits est tirée par les besoins des fournisseurs de services en nuage et que ces derniers représentent une part croissante du chiffre d’affaires des fournisseurs de commutateurs Ethernet.

D’ici 2021, les fournisseurs cloud dépenseront ainsi 12 milliards de dollars en commutateurs Ethernet, ce qui représente 23 % du marché global, selon IHS Markit. En 2016, ils représentaient environ 16 % de ce total.

 Selon IDC, les dépenses mondiales pour les services et l’infrastructure dans les nuages publics augmenteront à un taux annuel de près de 22 % jusqu’en 2021, date à laquelle elles atteindront 277 milliards de dollars.

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