Big Data Paris : Redis Labs veut sa part du gâteau en France
Présente en France depuis 2 ans, la société derrière Redis affiche certes une forte croissance en France, mais doit encore travailler à gagner en visibilité sur le marché. La grosse base installée de Redis sert de point de départ dans l’Hexagone.
Le saviez-vous : Redis Labs, la société commerciale derrière la base de données Open Source NoSQL (clé/valeur) Redis est présente sur le marché français depuis deux ans. Cette société, qui a très récemment levé 44 millions de dollars et accueilli des fonds d’investissements-cadres à son capital, tente de se faire une place dans les SI des entreprises. Même si elle souffre, selon Gartner, d’un manque de visibilité certain. La société Redis Labs qui commercialise une offre Premium avec support et certification (Redis Enterprise) entend bien apparaître davantage sur leur radar.
Pourtant, la base Open Source Redis est aujourd’hui l’une des plus utilisée par les développeurs. Dans sa version communautaire, elle dispose en effet d’une très forte empreinte pour des cas d’usage lié au caching. En février 2018, elle apparait même à la 8e position du classement DB-Engine qui trie les bases en fonction de leur popularité. Le système de cache, c’est là que se trouve la fondation de Redis : on utilise cette base clé/valeur pour ses capacités d’accélération de requêtes issues de son architecture hybride (en mémoire ou sur disques SSD) et par sa conception mono-thread plus simple. « Redis se distingue en apportant un gain de performances avec des ressources limitées (peu de serveurs sont en effet nécessaires pour muscler les performances), et donc moins de latences en temps d’écriture », commente Georges Carbonnel, en charge des ventes pour l’Europe du Sud chez Redis Labs. Redis dispose également de capacités de persistance et de haute disponibilité. La base affiche « des temps de reprise de moins de 5 secondes, sans aucune perte de données », confirme le responsable.
Logiquement, Redis tente aussi de s’installer sur d’autres cas d’usages et de supporter les contraintes de modèles de données associées. Georges Carbonnel cite pêle-mêle le géo-spatial, les graphes, le transactionnel haute-performance, le time-series (et donc l’IoT), … Mais pour Redis Labs, la porte d’entrée est bien le caching, reconnait-il, même si la base essaie « d’étendre sa portée ».
« Redis est par définition multi-domaines et on peut répondre à différents cas d’usage», commente Georges Carbonnel, ajoutant que la base supporte une douzaine de formats de données. Mais par multi-domaine, il ne faut y pas y voir un positionnement transversal – du moins dans le discours – comme pourrait par exemple le faire d’autres bases NoSQL, comme MongoDB. En supportant ACID (pour le multi-document), cette dernière affiche en effet clairement ses intentions de devenir « la base première » des entreprises et de remplacer les systèmes transactionnels.
S'inscrire en complément
« On ne veut pas remplacer Oracle ou DB2, », lance quant à lui le responsable qui agite plutôt l’argument de la complémentarité. Complémentarité certes avec les mastodontes des SGBD du secteur, mais aussi avec d’autres bases NoSQL. Il cite par exemple un cas particulier, où Redis est utilisé en complément d’Hadoop ou de MongoDB pour résoudre des problèmes de performances. Là encore, il s’agit d’améliorations à moindre coûts.
En France, l’amélioration des performances, le caching, là où Redis est déjà implanté, constituent bien une porte d’entrée pour Redis Labs. La société revendique des clients grands comptes, comme Crédit Agricole, la BNP pour le secteur financier – « ils cherchent à réduire leur temps de requête » - mais aussi Carrefour, le secteur automobile et celui du e-commerce et de la vente en ligne.
Mais la base installée de Redis servira de premier support pour Redis Labs, qui cherchera à les convertir en clients payants. S’il s’agit d’un segment prioritaire, Georges Carbonnel souhaite également aller conquérir des entreprises aujourd’hui non utilisatrices de Redis. Services financiers, Gaming, les éditeurs, les médias, les telcos, l’aéronautique, la Défense et les transports, représentent des secteurs cibles pour la société. Pour cela, elle s’appuie sur un réseau de partenaires clé, constitué de grands intégrateurs, d’autres spécialisés dans le Big Data et l’agilité (comme Keyrus, Soat ou Zenika) et d’autres plus métiers. Un dispositif avec lequel Georges Carbonnel compte alimenter la croissance des activités françaises qui est passé de 60% à 90%.