Dell Technologies termine son année fiscale 2018 en beauté, malgré des difficultés dans le stockage
Dell Technologies a terminé son dernier trimestre fiscal 2018 sur un chiffre d'affaires en hausse de 9%, portant à plus de 78 Md$ le CA total de l'année. Seul bémol, l'activité stockage historique (ex-EMC) a reculé de 11% sur les trois derniers mois, malgré une reprise des commandes.
Dell Technologies a bouclé un dernier trimestre fiscal 2018 solide, avec un chiffre d’affaires en hausse de 9 % sur un an, à 21,9 milliards de dollars.
Sur les trois derniers mois de son exercice, le constructeur texan a vu les ventes de sa division solutions clients (PC et périphériques) progresser de 8 % à 10,5 Md$ tandis que celles de sa division infrastructure (serveurs, réseaux et stockage) augmentaient de 5 %, à 8,8 Md$. VMware a quant à lui vu ses revenus bondir de 8 % sur un an à 2,3 Md$.
Les autres activités du groupe (RSA, Pivotal, Virtustream, etc.) ont, quant à elles, vu leur chiffre d’affaires progresser modérément d’un peu moins de 3 % à 492 M$. Sur l’ensemble de l’année fiscale 2018, le chiffre d’affaires de la firme s’établit à 78,6 Md$.
Au cours du dernier trimestre, Dell Technologies s’est imposé comme le numéro un mondial de l’infrastructure (8,8 Md$ contre 7,7 Md$ pour HPE au dernier trimestre) grâce à une progression de 27 % de ses ventes de serveurs et d’équipements réseau (env. 4,6 Md$). L’activité stockage a en revanche reculé de 11 % à 4,2 Md$.
Le stockage toujours à la peine
Dell a reconnu n’avoir pas atteint ses objectifs dans le stockage, mais a souligné que pour la première fois depuis un an, ses commandes de baies de stockage avaient rebondi. Ce rebond est en partie lié à la stratégie de la firme visant à encourager les achats de stockage sur un mode de paiement à l’usage, une stratégie qui s’est traduite par une hausse des revenus différés.
Il est aussi à noter que le succès de Dell Technologies avec ses offres hyperconvergées vient naturellement amputer le chiffre d’affaires réalisé par le constructeur avec ses baies de moyen de gamme. Un mécanisme de vases communicants s’opère de ce fait au détriment du revenu stockage (Dell Technologies comptabilise ses ventes hyperconvergées dans son revenu serveur). Cela ne suffit pas à expliquer la totalité de la contre-performance du stockage, mais permet de la relativiser.
« Nous avons du travail pour améliorer la performance de notre activité stockage », a d’ailleurs reconnu Jeff Clarke le vice-président produit et opérations de Dell Technologies. « Notre problème n’est pas que nous avons développé trop fortement notre activité serveur, mais que notre stockage n’a pas assez progressé ».
Soulignant le besoin de doper les ventes de systèmes de stockage, Clarke a aussi souligné qu’un redécollage aiderait à améliorer la rentabilité de la division infrastructure (ISG) : « En termes concis, je dirai que j’ai besoin de vendre beaucoup plus de produits avec une marge brute de 60 % qu’aujourd’hui, afin d’augmenter la rentabilité] du portefeuille global d’ISG ».
Dell Technologies a choisi de muscler ses équipes stockage et espère que la réorganisation en cours au sein de son activité infrastructure ISG permettra de doper ses ventes. En février, la division produits convergés et hyperconvergés (CPSD) a été dissoute. Les systèmes hyperconvergés comme VxRail et les gammes XC (Nutanix) ont été rattachés à la division serveurs, tandis que les systèmes convergés (VxBlock) ont été confiés à la division stockage.
Selon la firme, ses ventes de baies 100 % flash et de systèmes hyperconvergés ont progressé. Dell a terminé, l’année sur une base de 5 Md$ de revenus dans la flash(Xtremio, VMAX, Unity et Dell SC) et a vu ses ventes d’appliances VxRail (basées sur VMware Cloud Foundation) multipliées par trois.
Les versions hybrides des systèmes VMAX, VNX, Unity et Dell SC semblent avoir rencontré plus de difficultés de même que les solutions « software defined » (comme ScaleIO) et les systèmes objet ECS.
VMware continue en revanche à tirer les résultats du groupe vers le haut avec des ventes en hausse de 20 %. Selon Dell, les commandes de NSX ont bondi de 50 % et celles de VSAN ont progressé de plus de 100 %.
Un désendettement mené tambour battant
Côté financier, la firme a considérablement renforcé sa position de trésorerie avec plus de 16 Md$ en banque ou en placements à court terme, contre 11,4 Md$ à la fin de l’exercice fiscal précédent. Dans le même temps la dette a progressé d’environ 2,5 Md$, une progression largement due à Dell Financial Services qui porte le financement des offres à la demande de la firme. Mais cette hausse de la dette est compensée par une hausse de 3,7 M$ des revenus différés. Elle est donc plutôt une bonne nouvelle…
Sur le dernier trimestre Dell Technologies a dégagé un Free Cash Flow (EBE) de 2,7 Md$, portant le Free Cash Flow généré par la firme à 5,7 Md$ sur l’ensemble de l’exercice. À titre de comparaison, HPE a produit un Free Cash Flow négatif de 412 M$ sur son dernier trimestre fiscal. À défaut d’être rentable — ce qui n’est pas la priorité immédiate de Michael Dell —, Dell Technologies reste donc une machine à cash.
Au cours des mois à venir, la firme entend encore améliorer sa rentabilité. Comme HPE, la firme mise notamment sur une baisse des coûts de la flash et sur une stabilisation des prix de la mémoire vive pour poursuivre le redressement de la marge de ses activités infrastructures. La marge opérationnelle de la division ISG, qui était de 12 % lors du dernier trimestre fiscal 2017, s’était effondrée à 4,5 % au 1er trimestre fiscal 2018, puis s’est améliorée tout au long de l’année pour s’établir finalement à 8,5 % au dernier trimestre.
Dell Technologies entend utiliser sa capacité à dégager de la trésorerie pour rembourser pour près de 5 Md$ de dette l’an prochain (quitte à rogner un peu dans sa ses réserves de cash) afin d’améliorer son bilan et réduire la charge de ses intérêts. Depuis le rachat d’EMC, Dell Technologies a déjà remboursé pour près de 10 Md$ de dette.