Avec Android P, Google poursuit de son offensive de séduction des entreprises
La nouvelle mouture du système d'exploitation mobile apporte de nombreuses nouveautés en matière de sécurité ainsi que de contrôle des appareils en kiosque public et partagés.
Depuis la semaine dernière, une préversion du futur Android P est disponible pour les développeurs. Et celle-ci montre, une nouvelle fois, une attention tout particulière accordée aux besoins des entreprises.
Cela commence par les fonctionnalités dédiées à l’administration des terminaux mobiles (EMM), et en particulier ceux qui ont vocation à faire l’objet d’une utilisation mixte, personnelle et professionnelle. Comme le montre une vidéo réalisée par Jason Bayton, consultant en mobilité d’entreprise, Android P présente une séparation claire des deux environnements, dans son lanceur natif. Des illustrations animées sont également prévues pour aider les utilisateurs mieux appréhender la dissociation des deux univers, notamment pour les applications présentes dans les deux. Ainsi, selon Google, une application pourra exposer un contrôle permettant à l’utilisateur de basculer simplement entre profil professionnel et profil personnel.
Les terminaux partagés ou en mode kiosque supporteront en outre un utilisateur « éphémère » pour enrichir l’expérience d’un appareil susceptible d’être utilisé par plusieurs personnes, de manière temporaire. Les données et applications de ces utilisateurs sont supprimées à la fermeture de session, au passage à une autre session utilisateur, ou au redémarrage de l’appareil. Il est également possible de pré-charger, en cache, les packages applicatifs nécessaires à l’utilisation d’un appareil en mode multi-utilisateurs.
Nombre d’autres contrôles nouveaux sont promis aux administrateurs, comme le report des mises à jour via le réseau, l’interdiction d’activer le mode avion, de modifier la localisation géographique, les fonctions d’impression, la luminosité ou encore le délai de mise en veille de l’écran.
Les administrateurs de terminaux mis à disposition du public ou de nombreux utilisateurs pourront en outre bloquer l’affichage des notifications relatives à des plantages d’applications.
Dans le même temps, les capacités de journalisation des événements de sécurité sont considérablement étendues. Et ce n’est pas seule chose au menu dans ce domaine. Ainsi, les applications s’exécutant en tâche de fond ne pourront plus accéder aux capteurs de l’appareil – microphone, caméras, etc. De quoi limiter les risques d’espionnage.
Android P avertira aussi les utilisateurs lors de l’installation d’applications taillées pour des versions bien antérieures, et potentiellement moins sûres. Leur accès aux API privées sera limité. En outre, avec cette version de son système d’exploitation mobile, Google pousse au recours à https au lieu de http, comme le fait Apple depuis 2016 : tout trafic réseau en clair sera bloqué par défaut.
Enfin, les administrateurs vont pouvoir interdire les utilisateurs d’employer mots de passe et codes PIN trop simples ou tout simplement trop courants, et cela à partir d’une liste noire pouvant inclure jusqu’à 128 000 caractères.