AT&T étend ses services SD-WAN à 150 pays, dont la France
L'opérateur américain a annoncé la semaine dernière l'internationalisation de son offre de SD-WAN Flexware. Cette dernière s'appuie en cœur de réseau sur les efforts de l'opérateurs en matière de SDN et en bordure sur des appliances banalisées permettant d'instancier des fonctions NFV personnalisées.
AT&T a annoncé la semaine dernière l’extension de ses services SD-WAN à 150 pays dans le monde, dont la France. Depuis plusieurs années, l’opérateur américain a entamé une transformation à marche forcée de son réseau vers les technologies NFV. Il s’agit de réduire ses coûts, mais également d’améliorer son agilité et de proposer des services plus souples et plus modernes à ses clients.
Depuis bientôt trois ans, l’opérateur propose un service de SD-WAN « over the top » en partenariat avec VeloCloud, un fournisseur récemment racheté par VMware. Comme l’ensemble de ses concurrents, il a aussi bâti une offre SD-WAN s’appuyant sur son propre réseau.
Baptisée Flexware, cette offre a fait ses débuts l’an passé aux États-Unis capitalise sur le savoir-faire SDN de l’opérateur en cœur de réseau. Elle s’appuie sur des CPE en marque blanche qui permettent d’instancier des fonctions NFV en bordure chez les clients.
Cette approche permet aux entreprises de faire des choix d’activation de services site par site et donc d’adapter leur déploiement à leur besoin.
Flexware, une offre SD-WAN matinée de NFV
Dans un entretien téléphonique avec LeMagIT, Roman Pacewicz, le Chief Product Officer de la division entreprise d’AT&T explique que l’opérateur a dû étendre sa couche de contrôle SDN dans le cloud à l’échelle du globe pour pouvoir organiser l’expansion du service Flexware hors des Etats-Unis.
« L’implémentation du service était à l’origine limitée aux États-Unis. Il a fallu étendre les environnements cloud à l’échelle du globe et cela a pris du temps » indique Pacewicz.
Selon lui, la beauté du modèle SDN mis en place par l’opérateur est « que le client peut faire des choix site par site pour mixer accès MPLS et internet, accès mobiles et accès fixes. Nous interceptons le trafic dès que possible et nous le routons via notre cœur de réseau, afin d’offrir des performances et une sécurité optimale ».
Un autre intérêt de cette approche est qu’une entreprise peut choisir où et quand elle veut basculer vers du SD-WAN. Il peut mixer les technologies de transport mais aussi intégrer l’offre SD-WAN de l’opérateur avec un WAN traditionnel existant. « L’une des tendances que l’on observe chez nos clients est que leurs réseaux sont de moins en moins monolithiques. Ils font du mix and match de technologies et choisissent les fonctions qu’ils implémentent site par site ».
Pour son service, AT&T a choisi de rester très ouvert en matière de technologies et de fonctions virtuelles supportées. « Avoir un portefeuille limité de VNF n’est pas une stratégie viable », explique Roman Pacewicz. Pour la sécurité, par exemple, AT&T a déjà validé les VNF de Fortinet, Palo Alto, Checkpoint, Cisco et Juniper.
« Il nous faut 2 mois pour en ajouter une autre si les clients le demandent. Ce n’est qu’une question de validation. C’est la beauté de notre architecture » affirme Pacewicz. Et cette ouverture va au-delà des fonctions de sécurité.
Dans le domaine de l’IoT, par exemple, AT&T a instancié le service Greengrass d’Amazon AWS sur ses appliances d’accès. GreenGrass permet d’exécuter localement certaines fonctions d’inférence et des fonctions lambda. Il permet aussi de mettre en œuvre des services de cache et de synchronisation de données.
AT&T voit un intérêt croissant pour les offres SD-WAN managées
Nous avons interrogé Roman Pacewicz sur la concurrence qui existe aujourd’hui sur le marché entre les approches de type « Do It Yourself » à base d’appliances physiques ou virtuelles, comme celles proposées par Velocloud, RiverBed ou SilverPeak, les approches de service over the top managées des opérateurs et les approches de type SDN/NFV proposées par les grands opérateurs comme AT&T, Orange Business Services, Verizon ou Tata Communications.
Selon lui, les clients ont toujours le choix du mode Do It Yourself, mais à l’ère du cloud l’opérateur voit monter une demande pour les services managés. « Nous vendons plus de services managés par AT&T que l’on en vendait avant. Mais si le client veut gérer les VNF, il le peut. La réalité est que l’on voit toujours des clients désireux de contrôler la sécurité, mais de moins en moins le routage ».
Selon un récent rapport d’IDC sur l’adoption du SD-WAN, l’intérêt des entreprises pour la technologie est motivée par quatre arguments principaux : l’optimisation de la bande passante (36 % des répondants), l’harmonisation de la sécurité des applications (31 %), l’intégration avec les technologies WAN existantes (28 %) et l’amélioration du provisioning et de l’automatisation du WAN (28 %). IDC note également l’intérêt des clients pour la possibilité de combiner plusieurs fournisseurs WAN dans une architecture unique.