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SAP : Leonardo vise désormais aussi les besoins en mobilité

Moteur de la transformation numérique des entreprises à la sauce SAP, Leonardo voit sa position d’élément clé dans la stratégie de l’éditeur allemand confortée à l’occasion du Mobile World Congress.

Au MWC qui s’est tenu cette semaine à Barcelone, ce sont pas moins de quatre annonces qui sont venues préciser les intentions de SAP pour son offre Leonardo. Toutes les quatre ont été en lien avec la mobilité, au sens large, l’un des principaux vecteurs d’innovation IT et de production de données.

Adresser l’IoT apparaît également comme l’un des piliers de plus en plus important de Leonardo.

Des annonces qui préfigurent un enrichissement constant de Leonardo

Côté annonces tout d’abord la plus importante concerne sans doute SAP Cloud Platform.

Cet ensemble d’outils middleware - comprenant des API, des microservices, des modules d’intégration, d’administration des données (Data Hub et Vora) et bien sûr les bases de données HANA ou - dispose désormais d’un modèle de commercialisation original à la consommation. Les entreprises utilisatrices acquiert un certain nombre de crédits cloud prépayées en début de période, libre à elles ensuite de les consommer de manière transparente en utilisant les services au portefeuille Leonardo.

SAP confirme ainsi son approche PaaS. Reste maintenant à multiplier les cas d’usage possible : SAP estimait en novembre 2017 qu’une vingtaine de scenarii par industrie serait un objectif idéal.

Autre annonce qui montre la volonté de muscler Leonardo : l’introduction d’un package de solutions spécifiques pour le secteur des télécoms.

L’idée est d’accompagner ces acteurs sur un changement de modèle dans un secteur où le calcul de marge en temps réel devient critique. L’éditeur allemand propose donc aux opérateurs, et en mode SaaS, SAP Big Data Margin Assurance, une solution intégrant des fonctionnalités avancées d'analyse et de Machine Learning. Le but est d’aider les opérateurs à utiliser plus efficacement leurs données et à augmenter leurs revenus tout en réduisant leurs coûts d’acquisition et d’exploitation.

L’approche permettrait de passer d’un modèle reposant sur le revenu moyen par utilisateur (ARPU) à un modèle basé sur la marge individuelle par utilisateur (IMPU) dans un environnement très concurrentiel.

Si les Teclos – dont le Mobile World Congress est la grand-messe annuelle – ont été tout particulièrement mis en avant par SAP, l’éditeur propose d’ores et déjà des solutions Leonardo pour le retail, l’industrie de biens de consommation, le sport, les transports, la chimie, l’énergie, etc.

SAP s’est également adjoint de nouveaux partenaires autour de SAP Vehicles Network, sa plateforme ouverte de solutions standards pour l’automobile du futur (autre « objet mobile »). Mastercard propose ses nouvelles options de paiement sécurisées, HERE ses outils de géolocalisation et Postmates ses services de livraison à la demande sur cette plateforme.

Enfin Deutsche Telekom a annoncé vouloir créer un portefeuille d'offres IoT comprenant le matériel, la connectivité, la sécurité, la surveillance et le service opérationnel.

Les données collectées et gérées par Deutsche Telekom seront opérées sur la base des solutions IoT et supply chain de SAP, sur un socle S/4HANA. En vertu de leur accord, les deux sociétés prévoient de créer et de certifier les interfaces entre les plates-formes IoT de Deutsche Telekom et SAP Cloud Platform.

Avec l’Analytics, adresser l’IoT demeure une volonté constante de SAP

En élargissant Leonardo à l’ensemble des leviers de transformation des entreprises (avec l’Analytics, la Blockchain ou encore le Machine Learning et le Big Data), SAP n’en a pas pour autant oublié son objectif initial : adresser l’une des fortes vagues IT à venir, celle de l’Internet des Objets (IoT).

Pour Nils Herzberg, SVP IoT che SAP, même si les circonvolutions initiales autour de Leonardo ont pu étonner, « avoir l’IoT fortement lié à l’Analytics, au Big Data ou dans l’avenir à Blockchain n’est pas surprenant. L’IoT est au centre de nombreux usages ».

Les scenarios d’ores et déjà à l’œuvre le prouveraient. Pour l’instant Nils Herzberg en distingue trois principaux.

« D’abord l’automatisation de processus industriels - avec pour but d’aider nos clients à être plus efficaces. L’IoT est au cœur de la Digital Supply Chain. Notre vision globale de l’approche logistique intègre l’optimisation et le suivi de la fabrication, de la livraison puis de la relation client et de la maintenance ».

Deuxième cas, l’Asset Performance Management « qui s’appuie sur l’IoT pour l’optimisation de la maintenance et des besoins en matière de gestion du remplacement de pièces ».

Troisième cas, ce que Nils Herzberg appelle le « Movement of thing » c’est à dire l’ensemble « des process où il s’agit de savoir où sont les choses et où elles vont ».

D’autres scenarios arrivent, évidemment. Toujours est-il qu’aujourd’hui, au MWC en plein salon de la mobilité au sens large, SAP revendique « plusieurs milliers de clients » sur des problématiques IoT.

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