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IBM se relance dans le NAS avec Spectrum NAS une solution distribuée "software defined"
BIg Blue qui ne disposait plus d'une offre NAS depuis l'arrêt de son partenariat avec NetApp et l'abandon de sa propre offre SONAS, revient sur le marché du partage de fichiers avec une offre distribué baptisée Spectrum NAS, dérivée de la solution vNAS de Compuverde.
IBM a dévoilé hier une solution de stockage NAS distribué, baptisée Spectrum NAS. Cette solution logicielle est en fait une version rebadgée du logiciel vNAS du suédois Compuverde, un logiciel dont le développement a débuté en 2010 et qui a fait ses débuts commerciaux en 2015.
Spectrum NAS vient combler un trou béant dans l’offre de stockage d’IBM qui a cessé sa collaboration avec NetApp sur le marché NAS en 2014 et a mis un terme à la commercialisation de sa propre offre NAS en cluster SONAS au printemps 2016
Actuellement en version 1.7, Spectrum NAS s’installe sur des clusters de serveurs x86 et requiert un minimum de 4 nœuds x86 64 bit pour démarrer. La configuration minimale est un serveur monosocket avec 4 cœurs, 12 Go de RAM un port Gigabit Ethernet, des disques SATA ou SAS, et 20 Go de capacité de cache SSD.
Mais pour une configuration optimisée pour la performance, IBM recommande des nœuds bisocket Xeon récents (a minima Xeon E5v4) avec 128 Go de RAM, deux interfaces 10 Gigabit, des disques SAS 10K et deux SSD PCIe NVMe Intel P3700 pour le cache. Il est également possible de concevoir des configurations 100 % flash en utilisant un mix de SSD NVMe pour le cache et de SSD SATA pour le stockage.
Une solution de stockage distribuée moderne
Comme dans la plupart des architectures distribuées, les caches sont répliqués entre deux nœuds pour assurer l’intégrité des écritures. Spectrum NAS s’appuie également sur un mécanisme de code à effacement pour assurer la protection des données et maximiser la capacité disponible.
Par exemple, la mise en œuvre d’un mécanisme d’erasure coding de type 12+2 permet d’utiliser 83 % de la capacité brute des nœuds. Un autre bénéfice de la mise en œuvre de l’erasure coding est la rapidité de reconstruction des données en cas de défaillance d’un nœud ou d’un disque, la reconstruction de la parité et la redistribution des données étant parallélisée entre tous les disques disponibles.
Pour maximiser les performances, Spectrum NAS s’appuie sur un mécanisme de cache hybride qui utilise à la fois la mémoire vive et les SSD rapides présents sur chaque nœud. Ces SSD étant la cible primaire pour l’ensemble des écritures, IBM recommande toutefois des disques capables de supporter jusqu’à 9 réécritures complètes par jour.
Côté disponibilité, Spectrum NAS permet une disponibilité théorique de 99,999 % et il est aussi possible de bâtir des infrastructures hautement disponibles en mettant en œuvre une architecture de type metrocluster avec réplication synchrone entre deux clusters de stockage Spectrum NAS. Un mécanisme de snapshot est aussi intégré au logiciel et il est possible de répliquer entre deux clusters distants via un mécanisme de réplication asynchrone.
IBM supporte SMB et NFS mais pas iSCSI et S3 pourtant supportés par Compuverde
Pour l’accès, IBM Spectrum NAS supporte les protocoles NFS 3, NFS 4 et NFS 4.1, les versions 1.x, 2.x de SMB, ainsi que SMB v3. Il est toutefois à noter que les protocoles iSCSI, Swift et S3 gérés dans la dernière mouture du vNAS de Compuverde, ne sont pas supportés par IBM Spectrum NAS. Un choix à notre sens regrettable, car il limite le spectre d’utilisation de la solution. Mais ce choix permet à Big Blue de maintenir une différentiation claire avec son offre Objet IBM Cloud Object Storage.
Notons pour être complet que l’administration du cluster s’effectue via une console sous Windows, contrairement à la plupart des solutions concurrentes qui ont depuis longtemps opté pour une console Web, qui a le mérite d’être accessible depuis tout type de terminal.
IBM propose plusieurs modes de licences (perpétuelle, souscription à l’année ou au mois) et facture la solution en fonction du nombre de Teraoctets consommés.