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DriveScale propose une solution originale d'architecture composable

Avec son architecture "Software Composable Infrastructure", la start-up californienne DriveScale permet aux entreprises d'allouer dynamiquement des disques aux serveurs depuis un pool de tiroirs JBOD SAS. La solution de la firme est une alternative au composable infrastructure d'HPE, mais à l'échelle d'un ou plusieurs racks de serveurs.

L’avènement des architectures software defined pose avec une acuité nouvelle la question de la flexibilité et de la granularité de configuration des serveurs que ce soit pour des applications traditionnelles ou pour de nouveaux workloads non virtualisés (Hadoop, bases de données distribuées, applications conteneurisées, etc.).

Les serveurs rack modernes n’offrent qu’une flexibilité limitée en matière de stockage et il est délicat de modifier leur configuration une fois qu’ils sont installés, car le simple ajout ou retrait d’un disque suppose une intervention manuelle.

Pour contourner ce problème, DriveScale a imaginé une architecture matérielle originale, qui permet de découpler le stockage des serveurs. La technologie « Software Composable Infrastructure » de la firme permet, à l’échelle d’un rack ou plus, d’allouer dynamiquement des disques aux serveurs depuis un pool de tiroirs JBOD SAS.  Un administrateur peut ainsi reconfigurer à la volée des serveurs en fonctions des workloads à faire fonctionner.

DriveScale a été fondée par des anciens de Sun et de Cisco (dont l’ex-chief Scientist de Nuova Systems, qui a créé pour Cisco la gamme UCS et les Nexus). La firme a levé 15 M$ et compte parmi ses administrateurs et conseilleurs des vétérans de l’industrie. Parmi eux figurent Carl Ledbetter (ex AT&T, Control Data, IBM et Sun), Scott McNealy (cofondateur et ex CEO et président de Sun), Amr Awadallah (CTO de Cloudera) ou Whitfield Diffie (l’un des pères de la cryptographie moderne, récompensé par un prix Turing en 2015 pour l’algorithme Diffie Hellman).

Une solution d'architecture composable simple

Cette équipe familière des environnements de datacenter a opté pour une approche technologique simple : pour assurer la connexion physique entre les serveurs et les tiroirs de disques JBOD en mode SAS, la firme a développé ce qu’elle appelle le DriveScale Adapter. Cette appliance Rack 1U agit en fait comme un pont 10G Ethernet/SAS et permet d’attacher n’importe quel disque inséré dans un JBOD à l’un des serveurs du cluster comme s’il était une cible iSCSI.

Chaque adaptateur dispose de 8 ports 10G Ethernet et de la bande passante pour gérer environ 80 disques durs avec des performances similaires à celles de disques en attachement direct. Il est possible d’empiler autant d’adaptateurs que nécessaire au sein d’un rack et même au-delà du rack. La seule limite dans une configuration DriveScale est l’aptitude du réseau à délivrer une bande passante non bloquante de 10G entre serveurs et adaptateurs.

L’autre pièce du puzzle de DriveScale est logicielle. La société fournit une série d’agents à installer sur les serveurs du cluster (sous Linux) ainsi qu’un composant d’administration, le DriveScale Management Server (DMS), qui permet de piloter l’ensemble du système.

Le DMS est un composant distribué mis en œuvre sur plusieurs serveurs, physiques ou virtuels, afin d’assurer une tolérance aux pannes. Il permet de collecter les informations remontées par les agents et les DriveScale Adapters afin de disposer d’une vue complète des ressources disponibles dans le cluster. Son interface graphique permet à l’administrateur de composer à la volée des « serveurs logiques » à partir des serveurs physiques et des ressources disques disponibles. Selon la société, il ne faut que quelques minutes pour composer à la volée un cluster complet de serveurs près à l’emploi.

DriveScale vise le marché des applications distribuées

Comme l’explique Tom Lyon, cofondateur et Chief Scientist de la firme, la technologie de DriveScale a d’abord été mise en œuvre dans de grands clusters Hadoop, avant que le constructeur ne valide sa solution pour les grandes bases MPP comme Greenplum, Vertica, Teradata, puis sur les environnements conteneurisés. Le DMS s’interface ainsi avec Kubernetes ou Docker Swarm (l’orchestration du stockage se faisant via le pilote de volume Docker de la firme). DriveScale fournit aussi une API Restful permettant d’interfacer le DMS avec des outils tiers.

DriveScale a certifié sa solution avec les serveurs principaux serveurs rack de Cisco, Dell EMC et HPE ainsi qu’avec les machines de fournisseurs en marque blanche comme Foxconn Quanta et SuperMicro. Elle a également noué un accord avec Dell EMC pour qu’il revende à son catalogue ses appliances DriveScale Adapter au niveau mondial. A titre de comparaison, l'approche "Composable Infrastructure" d'HPE se limite pour l'instant à un ou plusieurs chassis lâmes de la marque et ne sait provisionner que des disques contenus dans les lames de stockage du châssis.

Selon DriveScale, sa technologie est aussi théoriquement applicable à des serveurs lames, des équipements souvent pauvres en ressources disques. Notons au passage que les « Adapter » ne sont qu’une solution temporaire. À terme, avec la généralisation des technologies NVMe et NVMe over fabrics, la société estime qu’elle pourra totalement se passer d’appliances et allouer directement des ressources NVMe over fabrics aux serveurs.

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