Codeship : un accélérateur de CloudBees pour le Cloud…et un DevOps plus simple
Codeship développe une plateforme Saas de déploiement automatisé de processus CI/CD qui permet de simplifier la mise en place de DevOps. CloudBees se renforce ainsi dans les capacités hybrides et multi-cloud de son portefeuille, en complément de Jenkins.
Une étape de plus dans l’évolution de CloudBees. La société spécialisée dans l’industrialisation de processus CI / CD et DevOps sur Jenkins a décidé de porter plus haut les couleurs de son modèle dans le Saas en se payant un spécialiste du genre : Codeship. Cette société née en 2011 est localisée à Boston et revendique une base de plus de 2 400 clients. Cela s’explique par son approche très Saas qui tend à simplifier la mise en place de processus CI/CD (Continuous Integration / Continuous Delivery) automatisés auprès des développeurs. Cette même approche a séduit CloudBees, qui lui-aussi, conduit une stratégie de longue date centrée sur l’accompagnement, l’éducation et la simplification de DevOps. Sacha Labourey, fondateur de CloudBees raconte : « Au cours des dernières années, alors que l'utilisation de CI / CD s'est démocratisée, beaucoup de petites entreprises et d'équipes au sein de grandes entreprises ont adopté ces processus grâce à des solutions SaaS. Celles-ci sont très simples à utiliser, ont une approche très réfléchie, et sont donc très efficaces. » En clair, il s’agit là d’ancrer CloudBees dans le Saas et de proposer une autre façon de déployer et d’automatiser CI / CD – et de consommer DevOps en self-service.
Pour CloudBees, cette acquisition – la 3e depuis la création de la société – traduit une accélération de la société dont la vocation est d’étendre progressivement la portée du portefeuille de la société, résume Sacha Labourey. Cette accélération s’est également traduite par une évolution de l’organisation de l’entreprise, mise en place ces derniers mois. CloudBees a ainsi nommé, en janvier, Matt Parson, ex-Red Hat au poste de directeur financier. En novembre 2017, Evangelina Vallez, ex-Splunk, a été recrutée pour gérer les ressources humaines de la société au poste de vice-président RH. Ces deux rôles clé sont chargés de porter l’évolution de CloudBees.
Cette accélération s’est également vue avec l’arrivée de nouveaux produits au catalogue de CloudBees. Après avoir consolidé son offre dans une édition Jenkins Entreprise, la société a orienté ses développements sur des produits périphériques dont l’ambition est d’accompagner les entreprises dans la mise en place de processus DevOps. Ainsi naquirent DevOptics, un outil de calcul de RoI pour DevOps qui livre une cartographie de toutes processus Jenkins dans une entreprise (les intervenants, les applications, les modifications opérées, …). Pour Sacha Labourey, interrogé à l’occasion de Jenkins World, il s’agissait là de donner les moyens aux entreprises de justifier le déploiement de DevOps. L’autre outil (gratuit), Jenkins Advisor, permet quant à lui de mesurer l’état de santé opérationnel de Jenkins et permet d’ajuster la configuration en fonction d’un référentiel CloudBees.
Codeship s’inscrit bien dans cette logique d’expansion.
Pour la société de Sacha Labourey, il est aussi clair que le Cloud est aujourd’hui un élément qu’il convient de porter au plus près des entreprises ; CloudBees doit donc y proposer une offre ajustée. D’autant que la société compte parmi ses principaux rivaux des pure-players comme GitLab, CircleCI, Travis CI ou Atlassian, mais aussi des mastodontes du Cloud, comme Microsoft et son imposante communauté Visual Studio, ou encore AWS avec CodeBuild. Mais pour Sacha Labourey, la menace n’est pour l’heure pas présente. Il s’agirait même d’une opportunité. Il explique : « Les entreprises n'ont pas tous leurs actifs sur un seul Cloud. Ils ont beaucoup d'actifs sur site, d’autres sur AWS, d'autres encore sur Azure, et ils savent que cela va évoluer avec le temps. En particulier, avec la progression de Kubernetes qui simplifie la migration d’un Cloud à l’autre. Par conséquent, les entreprises ne recherchent pas de solution CI/CD spécifique. Ils recherchent (plutôt) un moyen d'accélérer la delivery de leurs logiciels en général, que ce soit sur site ou dans le Cloud, et seuls les fournisseurs qui associent multi-Cloud et sur site, comme CloudBees, peuvent offrir ce niveau de flexibilité. »
Une passerelle entre le Cloud et le on-premise
Cloud certes, mais pas question de s’éloigner de l’ADN Jenkins propre à CloudBees. Codeship vient juste compléter ce qui manquait à Jenkins – et donc à l’offre de CloudBees, résume Kohsuke Kawaguchi, le CTO de CloudBees et créateur de Jenkins. « Avec Codeship, CloudBees a l'intention de bâtir une passerelle qui permettra de migrer entre deux mondes - le monde du on-premise où Jenkins excelle vraiment, et le monde du Cloud où Codeship excelle vraiment. Codeship complète Jenkins dans un domaine sur lequel Jenkins ne s’est pas concentré », illustre-t-il dans un billet de blog.
Des synergies entre Jenkins et Codeship sont d’ailleurs à l’étude, nous apprend Moritz Plassnig, CEO et fondateur de Codeship. Ce dernier développe par exemple un concept de Pipeline-as-code comme le propose Jenkins. « L'idée est conceptuellement la même: les développeurs peuvent configurer leur pipeline sous la forme de code. La configuration de Codeship est aujourd’hui différente de celle de Jenkins, mais il y a beaucoup de discussions sur la façon de rendre possible une expérience unifiée pour tous nos produits » explique-t-il.