HTTP/2 en phase finale de développement, Google abandonne SPDY
Alors que le développement du protocole HTTP/2 à l'IETF touche à sa fin, Google vient d'annoncer son intention d'intégrer le protocole à Chrome et de retirer le support de SPDY, le protocole maison.
HTTP/2, la prochaine version du protocole au cœur du web est entré en phase finale de standardisation. Le nouveau protocole reprend l’ensemble des caractéristiques de l’actuel HTTP 1.1 (RFC 2616) mais apporte plusieurs améliorations destinées à doper son efficacité et ses performances, un point clé pour assurer un fonctionnement optimal des applications web modernes et pour soulager en partie l’infrastructure réseau des géants du Web.
Un protocole optimisé pour le Web
HTTP/2 permet de multiplexer les requêtes de façon à optimiser leur traitement et surtout à assurer qu’une requête bloquée n’a pas d’impact sur le progrès des autres requêtes. Le protocole ajoute des mécanismes de contrôle de flux et de gestion des priorités afin de garantir que les flux les plus sensibles seront traités en priorité.
Il permet aussi au serveur de dialoguer de façon plus intelligente avec un client en lui envoyant par avance des données dont il pourrait avoir besoin, (le pari étant alors que l’envoi supplémentaire de données permettra de gagner en latence en évitant une requête additionnelle).
HTTP/2 supporte aussi la compression de trames permettant ainsi une optimisation des requêtes sur le réseau.
Google opte pour HTTP/2 et se prépare à abandonner SPDY
HTTP/2 s’appuie sur une partie des spécifications de SPDY (prononcez Speedy) un protocole élaboré par Google pour ses propres besoins et incorporé dans Chrome, mais aussi dans Firefox.
À l’approche de son arrivée, Google vient d’annoncer son intention de retirer le support de SPDY dans Chrome au profit d’une implémentation compatible avec HTTP/2. SPDY était supporté dans Chrome depuis sa version 6 et devrait être retiré du navigateur de Google au début 2016.
Dans l’intervalle le navigateur devrait gagner le support de HTTP/2 ainsi que celui d’une extension à TLS baptisée ALPN.
Selon l’IETF, ALPN a été créé pour permettre à la couche applicative de négocier le choix d’un protocole lors d’une connexion TLS. L’idée est alors que le serveur web transmette durant la négociation TLS les protocoles applicatifs qu’il supporte (HTTP/1.1, HTTP/2, SPDY…).
L’annonce de la mise à la retraite de SPDY au profit de HTTP/2 dans Chrome est un avertissement aux développeurs de sites et d’applications web pour les inciter à travailler au support de HTTP/2 et d’ALPN dans leurs travaux.