L’Internet des objets ferait dire beaucoup de bêtises
Selon Gary Barnett, analyste chez Ovum, le nombre d'objets connectés et le déluge de données liées à l’Internet des Objets sont surévalués.
Selon Gary Barnett, analyste en chef chez Ovum, beaucoup de bêtises seraient dites autour de l’Internet des objets. « Les prédictions selon lesquelles il y aura mille milliards d’objets connectés en 2020 et qu’il y aura explosion des volumes de données en sont quelques exemples », a-t-il affirmé lors du Westmister eForum à Londres.
Pour Gary Barnett, la seule façon d’atteindre le millier de milliards d’objets connectés en 2020 est de considérer comme un appareil de l’Internet des objets « toute chose au travers de laquelle passe un électron ».
« Nous devons encore apprendre beaucoup de choses avant que l’Internet des objets devienne véritablement intéressant, et cela prendra du temps. Les réseaux de l’Internet des objets ne vont pas apparaître comme par magie. Quelqu’un doit déployer les appareils, et cela peut être difficile », a-t-il ajouté.
Les chercheurs d’Ovum estiment pour leurs part que le nombre d’objets connectés dans le monde, en 2020, sera plus probablement compris entre 30 et 50 milliards.
« La vaste majorité d’entre eux seront de simples capteurs », assure Gary Barnett. Et de prédire également qu’il n’y aura que peu de nouveaux réseaux d’Internet des objets comportant plus de quelques centaines d’appareils connectés, d’ici à 6 ans.
Entre 30 et 50 milliards d'objets connectés en 2020, pas mille milliards
Ovum
Les gros réseaux seront très probablement liés aux compteurs intelligents, à la santé, aux voitures connectées, et aux villes intelligentes, selon lui, qui consisteront plutôt en des réseaux localisés non connectés à Internet.
« Les données des capteurs des machines sur les lignes de production n’ont pas véritablement besoin d’être accessibles depuis l’extérieur de l’entreprise et ne seront intéressantes pour personne en dehors des équipes de maintenance », relève Gary Barnett.
Pour ces « scénarios massifs », tels que la santé et les compteurs intelligents, l’Internet des objets a un rôle considérable à jouer, selon lui. Mais des débats importants sur la sécurité et la vie privée attendent toujours de trouver des réponses.
« La santé est un domaine qui peut être transformé par les appareils connectés. L’Internet des objets peut là permettre l’émergence de nouveaux services de santé dans les pharmacies et même les supermarchés du futur », estime Guy Barnett.
Une croissance de la production de données, pas une explosion
Sans aucun doute, selon lui, il y aura une croissance de la production de données, mais pas de véritable explosion. Pour les chercheurs d’Ovum, la croissance sera progressive.
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« Nombre des systèmes qu’imaginent certains prendront du temps à arriver en ligne, et beaucoup de données de capteurs ne changeant que très peu peuvent déjà être consolidées aisément ».
Surtout, les déploiements prendront du temps, en raison des contraintes de conception des appareils connectés et des coûts de développement logiciel. Toutefois, pour Gary Barnett, l’Internet des objets est un domaine en évolution rapide, susceptible d’être porteur de nombreuses opportunités pour les entreprises. Le propre d’un « marché naissant ».
Avec nos confrères de ComputerWeekly.